Lille, le 6 janvier 2004

 

 

                                                                        Madame la Présidente

                                                                        de la Section française d'Amnesty International

                                                                        76 Boulevard de la Villette

                                                                        75940 Paris cedex 19

 

 

 

Madame la Présidente ,

 

J'apprends avec stupeur, pour ne pas dire effarement, dans le numéro N° 218 de janvier 2005 de La Chronique , que la Section française d'Amnesty International a signé un accord de… "partenariat consolidé" avec… la C.F .D.T !

 

Un tel contrat n'est pas anodin en lui-même d'abord et relativement à son objet, sa portée et ses conséquences ensuite. Pourtant, la décision de le conclure et de le signer a été prise sans concertation avec les militant(e)s de base, ce qui atteste d'une conception plutôt curieuse de la démocratie et de la vie associative, sauf à considérer que, à l'instar de certaines (ex) organisations, la Section française d'A.I. pratique le… centralisme démocratique, formule lapidaire pour désigner la pratique d'une bureaucratie totalitaire !

 

Ce contrat, de mon point de vue, remet en cause le principe d'indépendance d'Amnesty International, du moins en France. A ce titre, il n'est pas acceptable et je ne l'accepte pas. A quand la signature de tels contrats de "partenariat consolidé" avec tel syndicat de la police, le MEDEF, l'église catholique… car en quoi la CFDT serait "respectable" au point de pouvoir contractualiser avec A.I. et pas les autres organisations évoquées ? et pourquoi s'arrêter sur le chemin à présent emprunté du renoncement aux principes fondateurs d'A.I. ?

 

Par ailleurs, je ne puis accepter que ce partenariat soit conclu avec une centrale qui participe activement, sans le moindre état d'âme, à la démolition systématique de tous les droits sociaux des travailleurs-euses acquis aux termes de nombreuses et longues luttes dont le prix, en larmes et en sang, fut bien lourd.

 

C'est pourquoi, je démissionne de la Section française d'Amnesty International avec effet du 1er janvier 2005. J e préviens ma banque de ne plus accepter les prélèvements trimestriels de mes cotisations.

 

Recevez, Madame, l'expression de mes sentiments distingués.

 

Jean-Charles Cabanel


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