Fanatisme et terrorisme

Deuxième partie : Terrorisme

Abordons à présent le terrorisme pour montrer qu'il n'a pas seulement un lien étroit, mécanique avec le fanatisme mais que, en fait, tout fanatisme est nécessairement… terroriste.

Le terme de terrorisme recouvre deux réalités différentes : d'une part des actes violents – attentats, assassinats, sabotages, prises d'otages, détournements d'avions… - commis par des individus isolés ou des organisations et, d'autre part, un régime totalitaire d'oppression et de répressions utilisé légalement ou extra-légalement par un (on parle ainsi de terrorisme d'État) soit pour se maintenir au pouvoir contre une opposition interne ou contre un ennemi externe, soit pour affaiblir et déstabiliser politiquement, économiquement, religieusement, militairement… un autre , considéré comme ennemi, et le contraindre à modifier sa politique dans le sens de ses intérêts, voire à se soumettre à ses exigences ou revendications. Cette distinction faite, on remarquera que l'adjectif terroriste s'applique aux acteurs des deux formes de terrorismes, que le terrorisme d' établi a recours aux différentes formes de violence terroriste mises en œuvre par des individus ou des organisations, que, avec une bien évidente précaution d'usage, on peut qualifier le premier terrorisme de privé et le second de public et que, souvent, pour ne pas être mis sous les feux de la scène et de l'accusation, des - ou, du moins, certains de leurs appareils comme, notamment, les Services Secrets et la Police – n'hésitent pas à manipuler des individus ou des organisations en vue de leur faire commettre, pour leur compte et dans leurs propres intérêts, des actes terroristes[1]. On notera également bien que, même s'il reste une pratique exceptionnelle – sauf quelques cas d'espèces comme le nazisme, le stalinisme, l'intégrisme religieux… -, le terrorisme d' n'est jamais qu'une forme exacerbée, notamment en terme de violence physique et explicite, du système oppressif et répressif que constituent tous les ordres[2] et que, bien entendu, c'est toujours l'Autre qui est terroriste, jamais soi-même[3].

Généralement, le terrorisme, même s'il est d'un usage ordinaire, contrairement à ce que certains veulent en faire accroire, est chargé d'une lourde réprobation/condamnation morale car, dans la plupart des pays, il est relié à un épisode particulièrement tragique, douloureux et sanglant de l'histoire nationale (invasion et occupation étrangère, lutte pour l'indépendance nationale, dictature…) ; c'est pourquoi, dans leur lutte contre le terrorisme, les États ne font jamais du contre-terrorisme mais toujours de l'anti-terrorisme et s'efforcent toujours sinon de légitimer, du moins de légaliser les actes de violence qu'ils mettent en œuvre en pareilles circonstances et qui ne sont rien d'autres que des… actes terroristes.

La racine du mot terrorisme, terreur, est significative de la finalité de la violence ainsi utilisée : il s'agit de terroriser un adversaire – opposition interne ou ennemi externe – au point de le paralyser et de le mettre dans l'incapacité de (ré)agir, soit pour se défendre, soit pour (continuer d')attaquer[4]. Cette terrorisation est toujours absolue en ce sens que, d'une part, elle est violence faite aux corps comme aux esprits[5] des individus composant l'adversité mais, également, à l'environnement et aux conditions matérielles, sociales, culturelles, économiques… de vie de ces individus – bâtiments publics, voies ferrées, lignes électriques… - et que, d'autre part, se refusant à faire une distinction entre coupables et innocents, elle est dirigée contre l'ensemble d'une communauté, l'effet escompté étant que les premiers fassent pression sur les seconds pour qu'ils cessent leur opposition, leur attaque…[6]. D'ailleurs, historiquement, c'est bien l'instauration du régime de Thermidor alors officiellement qualifié de Terreur qui valut, par la suite, aux thermidoriens et, en premier lieu, à Robespierre, Saint-Just…, d'être accusés d'être des… terroristes.

Un bref retour sur la Terreur révolutionnaire me paraît utile pour comprendre le terrorisme dans son actualité brûlante. La Terreur a trouvé sa justification dans la défense de la République et de la Nation menacées dans leur existence même par les ennemis de l'intérieur comme de l'extérieur. Au regard de cette situation exceptionnelle qui consistait à tenir simultanément deux fronts avec des moyens d'autant plus limités que l'économie nationale était en panne et soumise à un blocus continental, que les ennemis étaient nombreux mais aussi plus et mieux armés, que les nouveaux dirigeants n'avaient pas beaucoup d'expérience et de compétence en matière d'art militaire et qu'il était nécessaire de réagir – de se défendre – dans l'urgence et l'improvisation les plus totales, il a alors été jugé par le pouvoir en place que la fin justifiait les moyens et qu'il était donc légitime de recourir à des moyens extrêmes pour défendre la cause nationale. Toutefois, cette justification, si elle a légalisé la Terreur[7], ne l'a pas pour autant légitimée car, d'emblée, au sein même des rangs révolutionnaires elle s'est heurtée à une opposition farouche étayée d'arguments politiques, moraux, philosophiques, religieux et stratégiques. En outre, la Proclamation Universelle des Droits de l'Homme et du Citoyen était trop récente pour qu'un pouvoir, fût-il révolutionnaire, qui en avait été à l'origine et qu'une Patrie, Terre-mère de ces Droits, même en danger de mort puissent, en toute légitimité, les… bafouer ! Pourtant, Robespierre ne manqua pas de rechercher cette légitimité ou, du moins, de s'en prévaloir en arguant de l'adhésion populaire[8].

Ce bref rappel historique montre qu'une problématique fondamentale, toute actuelle d'ailleurs, du terrorisme est celle de sa légalité mais, surtout, de sa légitimité. Si la légalité du terrorisme d'État peut être acquise facilement, a priori, par la Loi – cf. les lois dites scélérates, les lois d'exception, les états d'urgence, les états de siège… - ou, a posteriori, par la victoire, quelle soit électorale ou militaire[9], en revanche, la légitimité est beaucoup plus difficile à acquérir. C'est pourquoi, de nombreux théoriciens se sont efforcés de légitimer sinon Le terrorisme, du moins leur terrorisme et ce, que celui-ci soit public ou privé. Ainsi, plusieurs légitimités ont été mises en évidence, sachant qu'elles ont toutes en commun de considérer que le terrorisme n'est qu'un moyen, une technique militaro-policière et que, en tant que tel, il échappe à tout jugement moral et à tout débat de légitimité. Quelles sont ces légitimités ?

         la plus évidente est la légitimité de celui qui a recours ou qui commande au terrorisme : ainsi, de l'État[10], dont on sait qu'il a une raison que la Raison ignore[11], surtout dans ses pires débordements,  est légitime en soi mais, également, [12] et son représentant qu'est tel ou tel religieux, la Patrie, le Parti, la Cause… sachant que les terroristes quant à eux ne sont jamais que des mandataires dont la responsabilité, même légale, ne peut être mise en cause puisqu'ils agissent sur mandat – sur ordre – d'une autorité pleinement légitime[13]. Un exemple est souvent donné, celui des impôts : l'impôt, outre qu'il est légal, est légitime, quelle que soit l'opinion politique, philosophique, religieuse, économique… que l'on puisse avoir à son sujet, parce qu'il est établi et imposé par un État légitime ; dés lors, le collecter, même si cela implique l'usage de la force, est tout à fait légitime. Il en est donc du terrorisme comme de l'impôt[14].

         une autre légitimité tout aussi évidente est celle de la finalité qui délivre au terrorisme sinon une légitimité a priori – et, en même temps, un blanc-seing -, du moins une légitimation a posteriori – un satisfecit ! -. Il en est ainsi de la lutte pour l'indépendance nationale, de la défense nationale – surtout lorsque… la Patrie est en danger -, du rétablissement des droits dont certains groupes sont dépossédés – l'exemple type en étant la minorité -, du combat contre la tyrannie…

Ces deux premières légitimités sont, je dirais, transcendantales en ce sens qu'elles font référence à un ordre supérieur qui s'impose et qui ne laisse pas véritablement de place au choix. D'autres argumentations sont beaucoup plus pragmatiques ; sont/seraient ainsi légitimes les terrorismes :

         de tout mouvement qui justifie d'une assise de masse, c'est-à-dire d'une adhésion populaire (Cf. l'argument de Robespierre)[15] ;

         qui, au regard d'un adversaire disposant d'un arsenal d'oppression et d'agression sans commune mesure, représentent la seule arme disponible pour assurer sa légitime défense[16] ;

         s'en prennent à des cibles bien identifiées, que celles-ci soient humaines ou matérielles, afin que, dans le cadre d'un rapport de force à l'avantage de l'adversaire – agresseur, occupant, oppresseur… - celui-ci soit paralysé dans ses fonctions de commandement et d'organisation et mette un terme à son agression, son occupation, son oppression…[17] ;

         s'en prennent à des qui exercent une violence oppressive ou répressive certes légale mais sans aucune légitimité (le cas type étant la violence des dictatures) et, en particulier, ceux qui ne respectent pas les Droits des humains ou, tout simplement, qui ne les reconnaissent pas[18] ;

         sont mis en œuvre alors que toutes voies pacifiques, notamment de droit, ont été vainement tentées du fait du détournement ou de la violation de la Loi et/ou de l'inféodation de la Justice par l' en place et que les appels/recours lancés à la Justice internationale au titre des Droits des humains ou à des États considérés comme défenseurs de ces Droits n'ont pas été entendus[19] ;

         qui, somme toute, ne sont, pour paraphraser Clausewitz, que "la continuation la guerre – dont la légitimité est établie par ailleurs - par d'autres moyens" la guerre étant elle même le prolongement par d'autres moyens de la politique, laquelle, in fine, est la légitimité originelle ;

         qui n'ont pas recours à la violence physique, du moins sur des personnes, et se contentent de pressions et de contraintes psychologiques et morales[20].

J'ajouterai à cette liste, qui n'est sans doute pas exhaustive, un autre terrorisme (quasi)légitime : celui que ne se fait pas prendre la main dans le sac parce que, savamment piloté, il est imputé à un tiers !

Ce débat sur la légitimité[21] de la violence n'est fondamental que pour les tenants du (contre)terrorisme. Pour moi, il est accessoire dès lors que, humaniste, j'estime que toute violence faite à un humain est… illégitime. L'essentiel me semble être de débattre sur la nature, l'essence du terrorisme. Toutefois, avant d'aborder cette partie de mon exposé, je ferai quelques réflexions, en vrac, sur les légitimités avancées : certaines peuvent être complémentaires – c'est pourquoi, au sein d'un front d'union terroriste, chaque partie peut faire référence à sa légitimité alors même qu'une légitimité supplémentaire peut résulter de l'union elle-même de ces forces – mais d'autres sont exclusives ; une même légitimité peut être invoquée aussi bien par un terrorisme que son contre-terrorisme ; les légitimités que j'ai qualifiées de pragmatiques ne peuvent pas seulement être affirmées, elles doivent aussi être prouvées ou, à tout le moins revendiquées alors que les légitimités que j'ai qualifiées de transcendantales, parce qu'elles relèvent de la foi en une Vérité absolue, sont affirmées, proclamées et n'autorisent aucune contestation, réfutation, critique, doute… dés lors qu'elles sont infaillibles comme est infaillible la Vérité légitimante ; des légitimités différentes renvoient à des conceptions différentes du (contre)terrorisme[22]

J'ai dit plus haut que l'on pouvait distinguer terrorisme public et terrorisme privé ; cette distinction ne recoupe pas pour autant celle des terroristes. En effet, le terrorisme public est exécuté par des fonctionnaires, c'est-à-dire des techniciens de la violence, qui sont rémunérés es-qualités à raison de leurs compétences – et, de nos jours, plus que jamais, les compétences techniques en matière de violence, et donc aussi de terrorisme, sont nombreuses et impliquent de plus en plus des spécialisations poussées[23] -. De tels fonctionnaires exercent un métier et ce, non pas vraiment par conviction – et sans grande motivation - mais pour un salaire, sachant qu'ils ne savent rien faire d'autre ou qu'ils n'ont pas trouvé d'autre emploi. Dans certains cas, comme celui des États totalitaires – nazisme, stalinisme, dictatures en général – ils peuvent se transformer en fanatiques zélés parce qu'ils ont été fanatisés par l' qu'ils servent mais aussi, et plus prosaïquement, parce que leur sort – et, pour être précis, leur vie – est tributaire de celui de l'. Mais, hormis ces exceptions, ils n'ont d'autre zèle que celui du… fonctionnaire et, surtout, n'ont aucun état d'âme à exercer leur métier[24]. Sans conviction et sans état d'âme, ils peuvent donc être retournés contre leur propre par un autre qui saura leur inculquer la première ou les déstabiliser du second. Un fonctionnaire du terrorisme public n'a pas de victimes mais des… clients –terme déjà fort ancien du jargon policier qui, plus généralement, s'est substitué à celui d'usager de services publics, que l'usage soit volontaire ou subi -.

Au sein du terrorisme privé, il y a des terroristes qui n'exercent leurs compétences que moyennant rémunération mais en indépendant, en libéral. Le cas type est celui du mercenaire qui, à l'instar de Carlos et de Abou Nidal et de tant d'autres, vend ses services au plus offrant ; de ce fait,  il n'est pas véritablement retournable mais achetable. Lui aussi n'a aucun état d'âme à servir aujourd'hui l' qu'il terrorisera demain mais il a une motivation élevée : l'appât du gain. Pour ce genre de terroriste, on ne peut parler de zèle mais de conscience professionnelle. Il n'y a pas non plus la moindre place pour le plus petit fanatisme tant, dans ce métier, il est important de conserver sa lucidité et la parfaite maîtrise de ses faits et gestes comme de sa technicité puisqu'il y va du chiffres d'affaires – la concurrence y est en effet fort rude, sauvage même – et, accessoirement, de sa vie. L'actualité parle parfois de terroristes repentis ; s'il relèvent bien, pour l'essentiel, de cette catégorie de terroristes, en fait de repentance il s'agit  d'une reconversion qui est d'autant plus tentante qu'elle associe généralement niveau appréciable de rémunération à un statut légal permettant de sortir de l'illégalité et de la clandestinité[25].

Mais au sein du terrorisme privé il reste les terroristes de conviction pour lesquels le terrorisme n'est rien d'autre qu'un… sacerdoce, que celui-ci soit assumé par conviction ou par persuasion, c'est-à-dire par embrigadement, endoctrinement et, en définitive, par contrainte puisque ne résultant pas d'un choix librement consenti. Même lorsqu'ils agissent de façon isolée, ces terroristes appartiennent toujours à une organisation ou un , sachant que, selon moi, une organisation serait simplement un groupement, plus ou moins durable, aspirant éventuellement à se constituer en et à s'imposer comme tel et que, si la légitimité du terrorisme d'un ordre est toujours transcendantale, celle d'une organisation est plus souvent pragmatique même si, à mon avis, depuis quelques années on constate que, de plus en plus, les mouvements terroristes se donnent une légitimité transcendantale de type religieux ou nationaliste – même si la nationalité est celle d'une minorité et porte sur une (micro)région et non sur la totalité du territoire réellement national). La légitimité invoquée et les modalités de recrutement mettent en lumière à la fois le manichéisme et le fanatisme  soutenant un tel terrorisme ; manichéisme brut, totalitaire qui ne fait pas dans la nuance et ne souffre aucune exception  et qui résulte directement de la transcendance de référence : Mal/Bien, Vrai/Faux, (vrai)/Satan, Patrie/Ennemi, Justice/Injustice, Droit/non-droit, Révolution/Réaction… ; fanatisme qui, comme développé précédemment, justifie l'instrumentalisation de sa propre vie et la négation de celle de l'Autre dans la mesure où, tout simplement, la reconnaissance et le respect de la Vie sont niés au profit d'un ordre supérieur. Bien entendu, c'est seulement dans cette catégorie de terroristes que l'on trouve celles/ceux en mesure de commettre des actes suicidaires – leur vie ne leur appartenant plus – alors que dans les autres catégories, si l'on accepte de mettre sa vie en danger du fait de la profession exercée, on fait toujours en sorte de la préserver et, au besoin, de la sauver par une quelconque trahison –quel que soit le nom qu'on lui donne : ralliement, repentance, prise/sursaut de conscience, nouvelle alliance, nouveau contrat/client… -.

Ces considérations sur les différents genres de terroristes montrent que, avec les deux premiers types de terroristes, ce n'est ni l'acte terroriste, ni le terroriste lui-même qui peuvent réellement qualifier le terrorisme dont ils sont les exécutants dès lors qu'ils se contentent d'assurer une prestation de service, public ou privé et que la nature de leur terrorisme – sa légitimité, sa légalité, sa finalité, son idéologie… - est déterminée ailleurs au niveau de sa commande et donc du commanditaire[26]. Le troisième type, en revanche, n'introduit aucune distanciation entre le terroriste et le terrorisme car, même s'il n'est qu'un instrument entre les mains de la Cause et de son représentant – le Chef – il n'est pas seulement adhérent à la Cause, il est en fusion avec elle, une fusion tellement intime que, en fait, il lui a donné sa vie. C'est donc en examinant ce type de terrorisme, qui se trouve être sous le feu des projecteurs de l'actualité dans sa forme islamiste, que nous pourrons dénoncer la nature véritable du terrorisme et montrer que cette nature est la même que celles des terrorismes de fonctionnariat et de marché, autrement dit que, en dépit d'apparences, de finalités, de modalités, de méthodes… distinctes il n'y a pas plusieurs terrorismes mais un seul terrorisme, le terrorisme.

Le terrorisme exécuté par des terroristes de sacerdoce se fonde sur un corpus de dogmes – des Vérités révélées, sachant que la révélation peut être l'œuvre de mais aussi, par exemple, de Marx ou de ses saints ou de ses prophèteset une conception/vision nécessairement manichéenne du monde puisque la croyance et l'adhésion au corpus implique une frontière entre d'un côté les fidèles qui son dans le camp de la Vérité, du Bien, de la Justice… et, de l'autre, les infidèles qui, eux sont dans celui de l'adversité, de la déchéance, de l'exclusion, de la révolte… Or, la croyance en la vérité et l'unicité d'un ordre supérieur – celui de , de la Patrie, du Parti… - implique la condamnation du désordre qu'est l'état du monde en ce qu'il est une rupture avec l'ordre supérieur et l'obligation de rétablir l'ordre supérieur dans sa plénitude terrestre et de lutter contre les suppôts du désordre ou, a minima, de sauver celles et ceux vivent dans le désordre et donc dans le péché[27] tandis que l'adhésion implique le renoncement à soi et, notamment, à la liberté, et la soumission à l' tel qu'incarné par la hiérarchie de son clergé – qu'il s'agisse d'évêque, de frère supérieur, de secrétaire de cellule, de commissaire politique… -. Cette croyance est fanatique en ce qu'elle n'admet point de salut en dehors d'elle-même et qu'elle considère que les non-croyants ou même seulement les mal-croyants sont nécessairement ses ennemis et que, l'objet vénéré - , le Parti, l'État… - étant l'incarnation du Bien, les ennemis le sont nécessairement du Mal. Plus haut, j'ai distingué le fanatisme idéel, théorique du fanatisme d'engagement, d'action : il en est de même du terrorisme. Le simple croyant se contente d'un terrorisme idéel (cf. par exemple, les invectives, les anathèmes… assortissant de nombreuses prières et ponctuant de nombreuses harangues, qu'elles soient celles de sermons ou de discours) tandis que le pratiquant, qui concrétise son adhésion par un engagement militant, passe à l'acte et terrorise l'ennemi en usant d'une violence terroriste abstraite – la pression morale et sociale, le lynchage médiatique, le lobbying, l'ingérence… - ou concrète – l'assassinat, l'attentat, le sabotage…-[28].

De ce système de croyances – autrement dit de cette Ø – se déduit le postulat selon laquelle la vraie vie est celle qui est recouvrée dans l'unité originelle dont on a été séparé du fait du désordre du monde ; cette vraie vie est donc nécessairement dans un ailleurs à (re)venir ou à (r)établir soit au-delà (paradis religieux), soit ici-bas (paradis communiste). Ainsi, la vie menée dans ce monde de désordre n'a pas de sens – signification et orientation – si elle n'est qu'attente – existence - ; en revanche, elle (re)prend du sens si elle est consacrée, dédiée, vouée… à la lutte contre le désordre pour (r) établir l'ordre supérieur ou pour y (ré)accéder. Mais, en même temps qu'elle (re)prend du sens la vie perd toute valeur ontologique : elle n'est plus une fin en soi mais, au plus, un moyen. Parce qu'elle ne reconnaît à la vie des fidèles qu'une valeur utilitaire au regard de l'ordre supérieur - , le Parti… -, cette croyance ne reconnaît aucune valeur à l'infidèle - et même, tout simplement, lui dénie le droit de vivre – dès lors que, par sa seule vie, il participe de l'immanence du désordre ; dans ces conditions, en même temps qu'il se trouve justifié et encouragé dans sa forme suicidaire, le terrorisme n'a pas besoin de faire preuve de discernement et  peut être aveugle puisqu'aucune de ses victimes ne peut être innocente[29].

Dans ce cadre, on comprend qu'un acte terroriste est la conséquence logique et nécessaire du fanatisme, de n'importe quel fanatisme, puisqu'il rien d'autre que son expression militante et que, si certains actes terroristes peuvent être commis en dehors de toute militance fanatique comme c'est le cas pour les terroristes professionnels, en revanche, aucun fanatisme ne saurait ne pas être terroriste, au moins sous une forme abstraite et, notamment, verbale.

En effet, tout qui institutionnalise ou qui, plus discrètement mais avec sa totale adhésion, cautionne un terrorisme au point d'en faire l'un de ses appareils de gouvernance, que cet soit politique, militaire, religieux…, révèle sa conception manichéenne du monde et, a fortiori, des humains, et, en même temps, son fanatisme qui, par l'affirmation dogmatique de la primauté d'un ordre supérieur sur l'ordre humain et donc d'un ailleurs sur l'ici, d'un autre temps (passé ou avenir) sur le présent, consacre la dénaturation de l'humain[30] et la dévalorisation de la vie en générale et, notamment, de la vie humaine.

Or, un n'est pas une abstraction, une entité supra-humaine, mais bien une réalité (hélas) humaine en ce qu'elle est composée de femmes et d'hommes[31] qui, justement, se constituent ou entrent en sur la base d'une communauté idéologique : la Ø, que celle-ci soit religieuse ou profane. Toute Ø, religieuse ou non, parce qu'elle est une conception/vision manichéenne du monde[32], est logiquement et nécessairement fanatique et terroriste ; elle l'est, virtuellement lorsqu'elle n'est qu'une simple croyance mais elle l'est concrètement lorsqu'elle devient une pratique, un culte et que, pour ce faire, elle se constitue en .

Certes, depuis quelque temps, du fait notamment de l'actualité, sachant que les intentions des médias, ces chiens de garde de l', ne sont jamais neutres mais toujours manipulatrices, seuls le fanatisme et le terrorisme religieux et, plus particulièrement, le fanatisme et le terrorisme islamistes, voire, plus globalement, musulmans, sont révélés, dénoncés, accusés, jugés et menacés de peines diverses et variées[33]. Mais ce serait faire preuve d'un aveuglement et d'une surdité fanatiques que d'oublier que le fanatisme et le terrorisme religieux sont aussi catholique, protestant, orthodoxe, juif, hindouiste, bouddhiste, sikh[34], scientologue… quand, en ouvrant au contraire et ses yeux et ses oreilles, on ne cesse de compter, depuis l'aube des temps, les victimes, innocentes, du fanatisme terroriste de ces Ø, de toutes les Ø. Il est donc de l'imposture religieuse, politique, historique, scientifique, morale… de conférer à l'islam[35] le monopole du fanatisme terroriste quand celui-ci est  Mais c'est également une imposture que de distinguer l'islamisme, fanatique et terroriste, de l'islam, tolérant, de pacifique, modéré, de bon aloi… quand le fanatisme et le terrorisme sont l'essence même de toute Ø et que, qualifié d'islamique ou d'islamique, de musulman ou d'intégriste, l'islam est et reste une Ø et, de ce fait, est et reste, comme toutes les autres religions, fanatiques et terroristes. Aucune Ø ne fait dans la mesure – il n'y a donc pas de Ø modérées qui se distingueraient de Ø excessives - : toute Ø est une démesure puisqu'elle est la négation de l'unique étalon de mesure qui, du point de vue des humains, dans leur chair comme dans leur esprit, est réellement universel et pertinent en raison même de son universalité : l'humain.

Une autre imposture idéologique consiste à (faire) croire qu'il n'y a de Ø que religieuse et de pratique religieuse que cultuelle. L'origine, les fondements, l'essence, les pratiques… démontrent au contraire que tous les , même s'ils s'affirment a-religieux, voire irréligieux et même anti-religieux, ne sont jamais que des Ø qui vénèrent d'autres [36] ou qui, à l'idée, au mythe, au fantasme, à l'hypothèse, au pari, à l'illusion, au délire, … à l'imposture du religieux, ont substitué une autre idée, au autre mythe, un autre fantasme, une autre hypothèse, un autre pari, une autre illusion, un autre délire,… une autre imposture : l'État,  le Parti, la Patrie, la Révolution, la Cause, la Race, l'Économie[37], le Sport (ou tel ou tel sport, ou tel ou telle équipe sportive, ou tel ou tel sportif)…, bref une entité dont l'appellation n'est qu'une convenance intellectuelle, pseudo-théorique, pour nommer autrement . Et parce qu'ils sont des Ø, tous ces sont autant de fanatismes terroristes et maltraitent, blessent, violent, torturent, massacrent, nient… les humains aussi allègrement que les religieux.

Ainsi, fanatisme et terrorisme sont intimement liés au point de constituer non pas les deux côtés d'une même figure mais la figure elle-même de cette bête immonde qu'est la Ø.

Fin de la deuxième partie



[1] Dans ce cas, on peut parler d'une délégation du terrorisme public au secteur privé !

[2] En fait, il s'agit d'un changement de moyens et de méthodes et non de finalité.

[3] Ainsi, pour l'occupant nazi et le régime collaborateur de Vichy, les résistants étaient des terroristes alors que, pour les résistants, les terroristes étaient les nazis et les collaborateurs ! Or, si, en toute objectivité, les résistants ont usé du terrorisme dans leur lutte pour la libération nationale, l'Histoire ne les reconnaît pas pour autant comme des terroristes, un peu comme si, en définitive, c'était à l'Histoire que revenait la qualification objective des terroristes et qu'il n'y a de terroristes que dans le camp perdant !

[4] Lors de la Seconde Guerre mondiale, certains bombardements de l'Allemagne, comme celui de Dresde, n'avaient aucune utilité en terme de stratégie militaire ; leur finalité était bien terroriste : terroriser la population allemande pour faire cesser la résistance de l'armée allemande à l'avancée des troupes alliées. Il en a été de même du bombardement atomique du Japon dont tous les stratèges militaires s'accordent à dire, a posteriori, qu'ils n'ont en rien avancé la capitulation japonaise qui était d'ores et déjà acquise du fait du complet anéantissement de l'économie nippone (Mais il est  vrai que ces bombardements étaient indirectement dirigés contre l'U.R.S.S. afin d'affirmer la suprématie américaine et d'enrayer toute velléité expansionniste de sa part).

[5] Sachant que, en raison de la complicité (in)volontaire des médias et/ou de la récupération qu'en fait l'État, l'impact psychologique d'un acte terroriste est souvent hors de proportion avec les effets physiques produits et les moyens utilisés. On notera toutefois que la résonance médiatique de certains attentats produisent un effet inverse et permettent à certains mouvements terroriste d'engranger un capital de sympathie auprès de l'opinion publique et, même, dans certains cas de leurs propres victimes (cas notamment d'otages).

[6] Au passage, on notera ce paradoxe du terrorisme : en même temps qu'il oppose en un manichéisme totalitaire les bons – son camp - et les méchants -  l'adversaire – il impose à l'Autre une solidarité de culpabilité qui, souvent, fait apparaître chez cet Autre une unité communautaire – exemple : le nationalisme patriotique – qui n'existait pas auparavant. Ce réflexe d'union nationale – de sainte alliance – qui, suite de l'horreur d'attentats terroristes lourdement médiatisés, fait taire toute opposition et aligner tout le troupeau, comme un seul individu, derrière le Chef ; cela explique pourquoi certains États, en perte de vitesse dans l'opinion publique, mis à mal par l'opposition, confrontés à une crise socio-économique qu'ils ne peuvent résoudre… laissent agir certains terroristes, y compris sur leurs propres territoires et contre leurs propres populations [D'où cette question : un tel machiavélisme n'est-il pas… terroriste ?].

[7] Par décision de la Convention nationale du 5 septembre 1793, étant précisé que, en toute illégalité et sur l'initiative spontanée de mouvements populaires – il est vrai, préalablement fanatisés par une multitude d'articles de presse, tracts et autres discours enflammés et incendiaires -, la Terreur a concrètement débuté le 10 août 1792. La Grande Terreur, très sérieuse aggravation de la précédente, fut décrétée le 22 prairial an  I (10 juin 1794) : les pouvoirs du Tribunal révolutionnaire sont élargis au point que, lors de l'instruction ou du procès, il peut décider de se passer d'interrogatoire et de témoins, qu'il il n'y a plus de défenseur et le verdict ne peut être que l'acquittement ou la mort.

Cette pratique de tribunaux révolutionnaires, de justice d'exception n'a pas disparu avec la Terreur. Ainsi, en Allemagne, en décembre 1974, le Parlement vota des mesures d'exception permettant de conduire un procès en l'absence des accusés, d'interdire aux avocats de plaider s'ils étaient seulement suspectés de soutenir une association criminelle ou de mettre en danger la sûreté de l'État ; en mars 1977, le ministre de la Justice reconnut avoir fait écouter, en toute illégalité, les conversations entre inculpés et avocats et, le 27 juin, l'avocat de la R.A.F., Klaus Croissant, fut interdit d'exercer sa fonction d'avocat puis arrêté à Paris lorsqu'il y présenta une demande l'asile politique !

Autre exemple : Sous sa forme dite "guerre de basse intensité", tel que théorisée par la C.I.A. pour la lutte anti-communiste en Amérique latine, le terrorisme d'État  consiste en une considérable restriction des libertés individuelles, voire même en leur pure et simple suppression, la censure des médias et leur interdiction, la dissolution  légale des partis politiques non gouvernementaux et des syndicats, l'internement administratif préventif des opposants, le déplacement forcé de populations(*), la légalisation de la torture, bref en une militarisation de l'État comme de la société.

Autre exemple de terrorisme d'État : au Brésil,  les escadrons de la mort de la Police et le permis de chasse  et donc le droit de tuer délivrés aux entreprises industrielles, agricoles et forestières contre les Indiens de l'Amazonie.

(*)Ainsi, au Guatemala, sur 9 millions d'habitants, un million a été déplacé entre 1976 et 1983 pour tenter d'ôter tout soutien aux mouvements de guérilla. Sur ce total, entre 261 000 et 600 000 personnes (chiffres officiels qui, selon de nombreuses O.N.G. sont nettement sous-estimés) ont été regroupées de force dans des "pôles de développement" placée sous l'autorité de la seule Armée avec le concours de milices dites d'autodéfense.

[8] Lors de son procès, il rappellera que la Terreur avait été conforme à la Loi puisqu'instituée par un vote des représentants du Peuple et qu'à cette légalité se rajoutait une double légitimité quant à son fondement et à sa mise en œuvre : la défense impérieuse de la Patrie en danger et le plébiscite populaire qui, somme toute, fut l'acteur majeur de ce régime. Sur cette base légaliste et légitimiste, il rejeta l'accusation de terroriste proférée contre lui.

[9] Pour mémoire : pour les nostalgiques du nazisme le procès de Nuremberg et les jugements rendus et exécutés sont illégaux parce sans aucun fondement en Droit – et, en toute objectivité, il faut bien admettre qu'il n'existait alors pas de Droit international approprié, sachant que c'est la jurisprudence de ce procès qui, pour une large part, a fondé le Droit international établi postérieurement – et reposant sur la seule force des armes, autrement dit la loi du plus fort.

[10] Selon certains auteurs, il y a terrorisme d'État lorsque, à son initiative, il y a une mobilisation générale, quasi unanime, contre un ennemi, tant intérieur qu'extérieur.

Je rappellerai par ailleurs que, dans le monde occidental, c'est-à-dire dans les pays de la mouvance américaine, le fondement idéologique du terrorisme d'État n'est autre que la doctrine de la sécurité nationale, elle même issue de la doctrine Truman – la sécurité nationale américaine implique de contrecarrer partout dans le monde l'influence soviétique – qui fut l'actualisation, pour cause de guerre froide, de la doctrine Monroe – qui était celle de l'isolationnisme : les affaires américaines et, notamment, la défense nationale, ne doivent être gérées que par le seul gouvernement américain -.

[11] Cf. ce fameux mot de Charles Pasqua alors Ministre de l'Intérieur : " La démocratie s'arrête là où commence la raison d'État" !

[12] C'est qui donne l'ordre aux commandos I.V.G. de commettre des attentats anti I.V.G. pouvant aller jusqu'à l'assassinat parce que… telle est sa volonté. Or, comme on le sait, sa volonté est infaillible, bonne et juste !

[13] Cette légitimité, véritablement transcendantale et infaillible,  explique pourquoi les fonctionnaires du terrorisme n'ont jamais le moindre état d'âme : ils tuent, torturent… comme d'autres enseignent, collectent les impôts, soignent…

[14] Notons que certains mouvements terroristes s'estiment pleinement légitimes du fait de l'assistance militaire, financière, technique, logistique… fournie, officiellement ou officieusement, par des États ayant pignon sur rue et dont la légitimité  est (quasi)universellement établie.

[15] Notons que cet argument légitime le contre-terrorisme de la minorité ainsi frappée !

[16] En somme, le terrorisme serait l'arme légitime du faible contre le puissant (c'est k'un des arguments avancés par certains mouvements anti-américains).

[17] Cette argument fut celui des occidentaux pour justifier leurs frappes chirurgicales contre l'Irak alors qu'elles n'ont pas atteint leurs cibles – Saddam Hussein et son proche entourage en particulier – et qu'elles ont commis de nombreux dommages collatéraux au sein de la population et ainsi fait de nombreuses victimes innocentes. Cet argument a été repris en Yougoslavie et, à mon avis, ne manquera pas de l'être prochainement en Afghanistan. Au XIXème siècle, en Russie, il avait été celui du groupe populiste russe Zemlia i Volia ("Terre et liberté"), dont l'objectif était de "désorganiser l'État" par l'"élimination systématique des personnes les plus nocives ou les plus influentes du gouvernement" afin de permettre l'émergence d'un mouvement révolutionnaire de masse.

[18] Ce qui induit a contrario que tout terrorisme exercé dans un pays reconnaissant et respectant ces Droits est ipso facto… illégitime ! Ce fut l'une des légitimités revendiquée par le terrorisme anarchiste : "Boucher du peuple ! futur maître assassin ! Forçats de tous ordres, égorgez vos patrons !" (l'Idée ouvrière, 1888).

[19] Parce qu'on s'est refusé à les entendre, que l'on n'a pas su/pu les entendre ou qu'on les a entendus trop tardivement.

[20] Exemple : certaines formes de sabotage, la désobéissance civile…et, plus récemment, le terrorisme informatique qui semble promis à un bel avenir ! Même s'il ne recourt pas à la violence, le terrorisme économique n'en est pas moins du terrorisme violent quand, par certaines techniques comme le boycott, le blocus…, il affame, prive de soins et de médicaments, exclue des progrès des connaissances… des populations entières, ce qui, à leur égard, constitue bien une violence faite à leur intégrité physique, psychologique et morale.

[21] La légitimité du terrorisme n'est pas nécessairement celle du terroriste en tant qu'individu.

[22] Ainsi, pour certains États, la grève peut être terroriste au motif qu'elle est un sabotage contre l'économie nationale et donc contre la Patrie tandis que pour d'autres se battre pour les Droits des humains est terroriste parce que ces Droits sont… terroristes dans la mesure où, par exemple, on prétend les imposer/opposer au seul et unique vrai Droit, celui de (ou du Parti, de l'État…).

[23] Même si certains en ont une, idéologique (par exemple : la lutte contre ce mal qu'est le communisme) ou… pathologique, du type perversité sadique.

[24] Qui n'a pas entendu ce genre d'argument : "C'est un sale boulot mais il faut bien le faire et, si je ne le faisais pas, un autre le ferait ; alors, autant que cela soit moi qui ai une famille à nourrir !".

[25] Cf. les nombreux cas de reconversion de terroristes informatiques.

[26] La relation commandité/commanditaire est de type employé/employeur ou fournisseur/client : elle n'implique ni l'adhésion du premier aux valeurs du second, ni le renoncement à soi du premier et sa totale soumission au second.

[27] Ce salut pouvant être celui de la conversion dont la consécration est marquée par le baptême – l'adhésion – ou, au besoin, par l'élimination physique du pécheur de telle sorte que, libéré de l'état physique du péché, il puisse accéder au salut par sa renaissance spirituelle à l'ordre supérieur.

[28] Un bon exemple de cette distinction se trouve chez les catholiques avec les questions de la contraception et de l'I.V.G. Sachant que la condamnation est unanime, il y a d'un côté celles/ceux qui se contentent d'une pression morale, affective, professionnelle, sociale, politique… et, bien entendu, religieuse relevant d'un harcèlement insupportable au point que de nombreuses victimes sont poussées eu suicide et de l'autre, celles/ceux qui passent à l'acte en détruisant, lors d'autodafé, des stocks de préservatifs, brûlant les manuels d'éducation sexuelle, incendiant des locaux affectés au planning familial, assassinant des médecins pratiquant l'I.V.G…

[29] Il y a quelques années un fou de , auteur d'un attentat sanglant dont toutes victimes étaient des civils sans lien avec sa cause,  interrogé sur l'éventuel sentiment de culpabilité qu'il pouvait avoir répondit approximativement ceci : "Je ne suis pas l'auteur d'un crime. Je n'ai fait qu'exécuter la volonté de . En fait, je n'ai été que l'instrument, le bras armé de . ne peut se tromper parce qu'il est . S'il a voulu cet attentat, il n'a pas pour autant besoin d'expliquer et, a fortiori, de justifier sa volonté aux hommes. Il a voulu : cela a été fait. Et ce que veut ne peut être un crime. ne peut commettre d'injustice puisqu'il est la Justice. ne châtie pas les innocents mais seulement les coupables. Les personnes qui sont mortes ou qui ont été blessées ont été châtiées par ; elles étaient donc coupables d'un crime que seul connaît et que je n'ai pas à connaître. Je n'ai aucun remord et aucune honte à ressentir d'avoir été l'instrument de la volonté de . J'en éprouve au contraire une immense fierté puisqu'entre tous ses fidèles c'est moi qu'il a élu. Je n'ai aucune crainte de mourir, au contraire, puisque je sais que je renaîtrai aussitôt à et pour toute l'éternité" [La citation est de mémoire ; le mot à mot est sans aucun doute inexact mais le sens est respecté].

[30] En le vidant de son… humanité.

[31] Les choses ne sont pas aussi simples que cela car la relation des membres d'un ☠ à l'☠ lui-même est de type systémique. Un est un système : il n'est donc pas seulement agi par ses éléments ; il agit (sur) ces éléments.

[32] A commencer par l'opposition naturel/surnaturel, le premier étant, bien entendu, dévalorisé par rapport au premier.

[33] Dans le contexte de la déferlante religieuse qui porte actuellement les États occidentaux , je pense qu'au terme de peine du droit pénal il est nécessaire de substituer celui de châtiment et, ainsi, de rendre à ce qui est à !

[34] Pour mémoire, l'une des composantes essentielles du sikhisme est son… anti-islamisme.

[35] Comme pour toutes les Ø, les premières victimes du fanatisme terroriste de l'islam sont toujours des musulmans/es du fait de leur proximité.

[36] Dont on sait, depuis Anatole France qu'ils ont soif de… sang humain.

[37] Dont on affirme qu'elle est libérale et donc modérée et dont l'ambition est moins démesurée que celle des Ø puisqu'elle ne se proclame pas universelle mais, plus modestement, mondiale.


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