Guerre de sectes

 

Il serait assurément abusif de réduire le" conflit" israélo-palestinien à une seule guerre de sectes dans la mesure où, à l'évidence, il participe d'une stratégie multidimensionnelle (économique, commerciale, énergétique, politique, diplomatique, militaire et culturelle) planétaire. Mais il est tout autant abusif de faire l'impasse sur la dimension sectariste de ce "conflit".

 

En effet, d'un côté, nous avons une secte dont les membre, il y a quelques siècles, se sont autoproclamés "peuple élu[1]" et qui, forte de cette "élection", justifie, légitime et légalise (par le droit de la… force) l'appropriation monopolistique d'une terre qui, historiquement, a pourtant fait l'objet d'un peuplement multimillénaire présentant la double particularité d'être bien antérieure à la naissance de ladite secte d'une part et, d'autre part, d'être le fait de groupements humains e réclamant de sectes diverses et variées, rarement tolérantes les unes des autres[2]. Une secte qui, après avoir réclamé et obtenu, plus de facto que de jure du point de vue du Droit positif, un "droit de retour"[3] de la part de puissances qui, se faisant, se sont achetées une bonne conscience relativement à la très lourde responsabilité qu'elles ont dans une récente extermination massive des membres de cette secte, extermination qui, d'ailleurs, se voulait… finale, c'est-à-dire totale mais sur d'autres terres, en l'occurrence en Europe. Une secte qui, après s'être "rétablie" sur cette terre par voie… d'invasion, prétend en chasser les membres d'autres sectes et, en particulier, de la secte de la soumission, au motif paradoxal que la terre en question, qui est… "sa" terre, était… vide[4]. Prétention qui prend de plus en plus les allures avérées d'une… "solution finale".

 

De l'autre côté, il y a d'autres agités du bocal qui, sans véritablement se prétendre "élus", se disent "missionnés" par l'objet de la création métaphysique de leurs ancêtres nommé "allah"[5] pour "casser" du mécréant[6] et, par conséquent, pour chasser, bouter hors de la même terre d'abord les membres de la secte précédente et, à terme, toutes celles et tous ceux qui ne feront pas profession de leur secte. Cette chasse, faut-il le préciser, se fait dans l'acception première du terme[7], ce qui explique sans doute que les méthodes mises en œuvre, relevant de la… chasse et non de la guerre sont… primitives et ont des effets de portée très limitée à l'image du pieu de l'homme des cavernes chassant l'ours ou le sanglier, quand l'autre secte, elle, mène une vraie guerre avec des effets d'une portée destructrice, tant matérielle qu'humaine, véritablement de l'ère (technologique) moderne. Une chasse dont, d'ailleurs, on peut se demander si elle est véritablement menée à une fin… de chasse, c'est-à-dire de "production"[8] ou si elle est menée à une fin… héroïque de quête mystique dont la finalité réelle est le martyre, mode opératoire codifié pour accéder, toutes "fautes humaines pardonnées", à la "vraie" vie" qui, bien entendu, comme c'est toujours le cas pour les sectes, se situe… ailleurs et, plus précisément, au-delà du réel et donc de la vie… humaine dans un lieu nommé "paradis"[9].

 

Ainsi, dans le conflit israélo-palestinien, il y a bel et bien une dimension essentielle – et j'oserais même dire… essencielle – qui participe de l'affrontement, de la guerre de sectes.

 

En effet :

 

 

Dans les deux cas, il n'est pas possible de faire l'impasse sur la dimension sectariste comme il n'est pas possible de le faire dans d'autres conflits (Soudan, Indonésie, Inde, Irlande, Sri Lanka, Nigeria…) ou bien encore dans la conduite de conflits à dimension planétaire [Cf. la "guerre du bien" menée par la sectariste busherie]. Comme il n'est pas possible de faire l'impasse sur la dimension sectariste de la représentation, la communication, la compréhension… en d'autres… "terres" de tous ces conflits et donc, aussi, du conflit israélo-palestinien.

 

Je n'ai pas la prétention d'être un… "expert", d'être une source autoproclamée… autorisée et à même de pontifier. Mais j'ai la prétention de savoir lire et de comprendre ce que je lis. Or, en lisant l'Histoire, force m'est de constater que de tous temps les troupeaux se sont étripés, entre-tués, massacrés, écharpés, violés, mutilés, lapidés, brûlés, napalmés, égorgés, pendus, gazés, exterminés… au nom du Bien contre le Mal, de la Justice contre l'Injustice, de la Vérité contre le Mensonge…, bref d'un quelconque… dieu et qu'il en est ainsi dans ce "conflit" particulier qui se déroule depuis des lustres en terre de Palestine.

 

Et j'ai cette autre prétention de dire que l'on ne peut pas comprendre toutes ces guerres, toutes ces chasses, tous ces massacres, tous ces génocides… sans prendre en compte leur dimension sectariste[12].

 

Or, le sectarisme n'est pas une… fatalité. D'autres choix sont possibles. Au mieux : l'athéisme qui n'est jamais que l'humanisme dans sa formulation et sa pratique aboutie. Au "moins mal" la laïcité qui est le fait d'admettre que d'autres peuvent croire à d'autres… balivernes que els siennes et que ce droit à al croyance en des balivernes est exclusif du droit de tuer celles et ceux qui ne croient pas en ses balivernes.

 

Je n'ai qu'une vie : celle que je vis. Il en est de même pour tous les humains, y compris celles et ceux qui ne savent pas qu'ils-elles sont humains et qui, plus exactement, renoncent à leur humanité en continuant d'être membre du troupeau de leur secte[13]. Et je prétends avoir le Droit et la Liberté d'assumer mon humanité et donc de… vivre en toute… quiétude.

 

Mais, je ne suis pas égocentrique[14] et je prétends que les Israélien(ne)s et les Palestinien(ne)s ont droit de jouir, en toute liberté, de cette même quiétude et que cette quiétude ne sera effective que lorsque, de par et d'autre, les "gens" se seront "départis", libérés de toute référence sectariste dans leur identité, laquelle ne saurait être autre "chose" que leur unicité essencielle : leur humanité, librement choisie et assumée.

 

Certes, la mise à place de la seule place qui leur conviennent de toutes les sectes, celle de la poubelle de le l'Histoire[15], serait un grand pas en avant que feraient les individus en quête de leur humanité[16], mais cela ne serait pas suffisant.

 

En effet, aux affres de l'inquiétude, de l'angoisse, de la frayeur, de l'incompréhension, de la peur… face à l'inconnu[17] des premiers humains[18] qui ont "justifié" une tentative de compréhension, rationalisation du "mystère"[19] qui ont "légitimé", à l'aube de l'Histoire, les sectes avec leur explication-rassurance… divine, a succédé une tentative plus… rationnelle, plus scientifique de l'"angoisse existencielle"[20] avec la construction de… l'État[21] ; et alors, nous abordons les rivages d'un autre questionnement : puis-je vraiment être… être tant qu'il existe une… État ?

 

La réponse à cette question est une autre "histoire" relativement à mon propos initial même si je me permet de dire qu'il n'y aura véritablement d'humanité que sans état et secte, autrement dit sans dieu et sans ni maître. Et d'ajouter qu'il s'agit là d'un choix qui ne sera jamais fait tant il est plus facile de bêler dans le troupeau que de chercher à devenir ce que l'on à être ce que l'on a librement fait le choix d'être.

 

Les guerres de sectes, avec tout ce que cela implique de massacres, tueries, viols, blessures… ont hélas de beaux jours devant elle : le moment du "grand soir" n'est pas prêt de venir quand continuent de perdurer les petits matins du non-humain, de l'a-humain aveuglés par les ténèbres de la… peur.

 

JC[22]

11 janvier 2009

 

PS Anarchiste, je suis spontanément, instinctivement solidaire du petit contre le grand, du faible contre le fort… c'est pourquoi, et sans pour autant être solidaire des fous de dieu qui, pour rejoindre leur lointaine invention qu'est allah, je porte le keffieh[23] et pas l'étoile jaune, laquelle, en raison de l'industrie de l"'holocauste[24] qui en est faite, n'est jamais plus qu'un… "permis de tuer", même si, demain, en d'autres circonstances, c'est elle que je porterai, toujours par solidarité, à moins que cela ne soit l'étoile rose, ou noire, ou rouge… Choix qui ne me fait pas pour autant adhérer aux "idées"[25] et porter une ceinture… de fou de dieu0[26].

 

Je suis donc solidaire de l'enfant napalmé dans on école, du malade obusé sur son,lit d'hôpital, de la femme mitraillée dans sa cuisine, du vieillard grenadé dans son oliveraie, de l'employé(e) explosé(e),dans on autobus, du-de la  manifestant(e) pacifiste matraqué(e)… mais pas du tankiste, du pilote de chasseur ou de bombardier, du mitrailleur, de l'organiste d'orgue de Staline…

 

Le keffieh que je porte est celui de la victime. Je ne pourrais me résigner à porter l'étoile d'un bourreau, fût-il le descendant d'un étoilé de la… solution finale.

 

Je ne saurais être du côté d'un citronné du cerveau pour cause d'obéissance à l'État ou à ce que d'aucun(e)s, par facilité, nomment dieu.

 

Je ne serai jamais d'une guerre de secte mais toujours contre toutes les guerres de secte. Dussé-je en payer le prix fort : celui de ma vie car la Liberté et donc la dignité humaine ont un prix : celui du renoncement.


 

[1] On notera au passage l'assimilation-confusion délibérée de secte et de "race" dans l'acceptation raciale qu'en font les théories… racistes alors même que, du point de vue scientifique, en ce qui concerne l'espère humaine, la notion de "race" est sans fondement. Il s'agit là d'un paradoxe d'autant plus étonnant que les membres de cette secte, forts des persécutions qu'ils ont subies à travers l'Histoire et, notamment, celle des nazis, se disent de façon récurrente victime de… racisme à raison de leur secte (et, pour eux, de leur… race) et qu'ils font de ce racisme la forme la plus absolue, la plus universelle, la plus aboutie et, pour tout dire, la forme quasi exclusive du racisme, oubliant sciemment que, le rejet, l'exclusion, la condamnation… qu'ils font des autres, parce qu'ils trouvent leur légitimité dans leur… "élection" et donc de leur "race", ressortissent à du… racisme.

[2] Une terre qui, toujours d'un point de vue historique, a toujours été une terre de passages, de migrations d'abord d'individus regroupés en clans à l'époque "préhistorique", puis de peuples, mais aussi une terre… d'invasions à forme ponctuelle (pillages, saccages, destructions…) ou durable (colonisation).

[3] Alors même que des membres de cette secte, depuis sa naissance, ont continuellement résidé sur cette terre et que, en conséquence, il ne saurait y avoir de "retour", faute de… départ total.

[4] Il est en effet paradoxal de vouloir chasser les occupants d'une terre soi-disant vide de toute occupation puisque s'il y a des occupants à chasser c'est bien parce que ladite terre était occupée, y compris par des membres de la secte… de retour.

[5] Théoriquement, parce que sans doute plus "avancés" en "recherches" métaphysique et autre masturbation intellectuelle de bergers en mal d'occupation nocturnes dans la solitude du désert – à moins que cela ne soit plus… retors comme peuvent l'être les sodomiseurs de mouches en matière de "pensée" flagellante, torturante, humiliante… du corps – les membres de la secte précédente ne peuvent pas "nommer" l'entité mythique qui les a… élus.

[6] Il s'agit là d'une chasse… universelle qui concernent tous les autres troupeaux mais aussi les membres de ladite secte qui voudraient sortir du troupeau soit pour en rejoindre un autre, soit pour s'assumer pleinement en tant qu'être humain, c'est-à-dire en pleine et entière liberté, sans dieu (ou allah ou trucmuche), ni maître.

[7] Petit Robert – Chasser : Action de chasser, de poursuivre les animaux (gibier) pour les manger ou les détruire. Art de la chasse. Cynégétique; fauconnerie, tenderie, vénerie. Saint Hubert, patron des grandes chasses. "La chasse endurcit le cœur aussi bien que le corps; elle accoutume au sang, à la cruauté" (Rousseau). Chasse autorisée, protégée, gardée. Permis de chasse. Chasse sans autorisation. Braconnage. Rendez-vous de chasse. Partie de chasse. Aller à la chasse. Tableau de chasse : gibier abattu. Revenir bredouille de la chasse. Faire bonne chasse : tuer du gibier. Accessoires, équipement pour la chasse. Carnassière; carnier, gibecière. Bottes, culotte de chasse. Chiens de chasse.

[8] Au sens où la chasse est un mode de production primitif comme la cueillette et la pêche.

[9] On notera ce remarquable parallèle entre la "martyrologie" de cette secte et l'anthropophagie caractérisant l'essence de divinités antérieures.

[10] Et, à l'extrême, la… négation.

[11] Ou la… chasse [Voir ci-dessus].

[12] Ne serait-ce que parce que c'est au nom de "préceptes divins que l'on se reconnaît le droit de tuer ou de se tuer pour tuer.

[13] Laquelle n'est pas forcément exclusivement religieuse puisqu'elle peut être politique et, plus généralement, partisane.

[14] Je n'utilise pas le terme d'"égoïste" car il est galvaudé par le "libéralisme" et jamais pris dans on acception vraie comme a pu le théoriser Stirner.

[15] Ou, plus exactement, de la préhistoire.

[16] Qui n'est pas un état mais un devenir permanent fait à partir d'un choix [de naître à] librement effectué et, tout aussi régulièrement, assumé.

[17] Au… "mystère".

[18] Et, de nos jours, il y a encore beaucoup de "premiers" humains !

[19] Relativement à la compréhension que l'on en a en fonction des moyens d'observations, de mesure, d'analyse, d'expérimentation..

[20] Celle de la… Liberté.

[21] Lequel n'est jamais qu'une rationalisation de l'ordre sectariste.

[22] Le vrai, qui peut prouver sa naissance, son effectivité. Pas l'autre, le faux.

[23] Non s ans provocation dans un environnement sinon sioniste, du moins très… "compréhensif" à  l'égard du "droit de défense" de l'état israélien.

[24] Lire le livre éponyme de  Norman G. Finkelstein.

[25] Peut-on qualifier d'"idées" des croyances ? personnellement, j'en doute fort, compte tenu du sens véritable du terme "idée".

[26] Ce qui, hélas, ne m'empêche pas de porter la ceinture du pouvoir d'achat de Sarko, à laquelle, chaque jour, je fais un nouveau trou, mais ceci est une autre… histoire.


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