Indécence (suite)

 

Le récent et fameux tsunami [A ne pas confondre avec le tiramisu qui est une sorte de gâteau, même si une certaine personne a considéré que ce tsunami était une… merveille – nom d'une pâtisserie – pour l'économie de la busherie] a fait pleurer plus d'un(e) Margot dans sa chaumière et aura permis de récolter, en un temps record, une somme astronomique comme si cette collecte avait été un véritable raz-de-marée dans les porte-monnaie des… pauvres !

 

Comme d'habitude, nous ne saurons jamais à quoi aura servi le racket de la solidarité [Savons-nous à quoi est affectée l'aide publique au développement des pays du Tiers-monde ? et quid de certaines "pièces jaunes" ?...] mais il y a fort à parier que les dons des petites gens iront, d'abord, voire exclusivement, à la remise en état des sites touristiques (et de toutes les infrastructures nécessaires à leur fonctionnement), aux sites industriels et agricoles inscrits dans l'économie mondiale, autrement dit appartenant à des entreprises multinationales dont les actionnaires et propriétaires savent surfer sur les vagues, même hautes, des flux et reflux boursiers.

 

Mais, au fait, où en est, en France, la solidarité nationale des petit(e)s gens à l'égard des sinistré(e)s d'AZF qui, quatre ans après l'explosion, sont toujours logés dans des ALGECO ? des SDF qui, de plus en plus, sont aussi des enfants et dont on sait, si l'on accepte de faire travailler tant soit peu ses petites cellules grises (ce qui suppose d'en avoir !), qu'ils-elles meurent non de froid, de faim… mais de… misère ? des demandeurs-euses d'asile qui sont tirés comme des lapins par le premier bleu venu, encouragé qu'il est par le silence des bonnes consciences ?

 

Certes, je sais bien que, à la différence de la fraternité, la solidarité peut être sélective [Ainsi, personnellement, à titre d'exemple, je ne suis pas solidaire de Pinochet même si ma fraternité lui est acquise car je ne pourrais le déchoir de son humanité, sauf à renier la mienne] mais tout de même ! Il n'est pas impensable qu'une personne qui ait donné pour les victimes du tsunami n'ait aucun scrupule à enjamber le corps d'un SDF (mort ou vivant ?) gisant sur une bouche d'aération du métro, passe indifférente devant l'interpellation "musclée" d'un(e) quidam… basané(e) et, en tous les cas, pas… d'ici, zappe sa TV pour sauter le reportage consacré à la fermeture d'une usine, me^me dans son coin, avec son cortège de chômage, drames personnels et familiaux…, ne réponde pas aux appels (à solidarité) faits en faveur d'un(e) condamné(e) à mort au seul motif qu'il-elle est coupable d'être ce qu'il-elle est…

 

Cette indifférence (il faut bien appeler un chat un chat et un(e) collabo un(e) collabo] sélective est sidérante, atterrante. Elle laisse peu d'espoir à celles et ceux qui, comme moi, aspirent à une société (enfin) véritablement humaine. En effet, force est de constater la toute puissance du capitalisme qui fait que, désormais, le troupeau, n'a plus besoin de berger(e)s et de chiens pour le garder tant il est, désormais, docile. Tant il est vrai qu'il n'y a de réelle servitude que volontaire et qu'il n'y a de maître que pour autant qu'il y a des esclaves consentant(e)s.

 

Ce tsunami comme bon nombre d'autres catastrophes, naturelles ou industrielles, ne fait que renforcer la toute puissance du capitalisme qui peut désormais s'afficher, se dire, se proclamer… dans toute la magnificence d'un cynisme sans limite. Alors, que faire ? Détruire ce monde dans lequel je ne me reconnais pas ? En partir, sur la pointe des pieds ou avec éclat ? M'en aller jouer Candide et cultiver le jardin (secret) d'un égoïsme qui renoncerait à sa fraternelle université pour ne plus être qu'une sélective solidarité ? En toute franchise, j'avoue que je ne sais quoi répondre et que j'en suis bien mal à l'aise.

 


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