Intoxications sémantico-idéologiques

Tous les pays sont désignés par un nom précédé d'un article défini. Tous les pays ou presque car il existe quelques exceptions dont la plus notoire et la plus significative est… Israël. Ainsi, contrairement à la règle et à l'usage, on ne dit pas l'Israël mais… Israël. Par là-même, en réalité, on ne désigne pas un pays mais… une personne.

Rappelons que, selon la légende biblique, Israël (de l'hébreu Yisrael, "celui qui lutte avec Dieu") fut le surnom donné à Jacob après son combat contre l'ange[1] et que, par la suite, selon cette même mythologie, le terme désigna  à la fois les tribus issues des douze fils de Jacob (les douze tribus d'Israël ), dont descendrait l'ensemble du peuple juif, et le territoire où ces tribus s'étaient établies dans l'ancien pays de Canaan (la terre promise). Plus tard, Israël désigna encore le peuple de l'Ancienne et de la Nouvelle Alliance, autrement dit les Hébreux - ou enfants d'Israël -, initiateurs de la Loi de Moïse, religion monothéiste d'où est issu le judaïsme moderne.

Ainsi, selon le canon même de cette imposture qui s'appelle la Bible, autrement dit en stricte orthodoxie pathologique, l'appellation Israël renvoie à un mythique agitateur – fort agité du bocal par ailleurs -, Jacob[2] et nullement à un pays au sens géopolitique du terme, et/ou à un État, archaïque ou moderne.

C'est pourquoi l'appellation exacte du pays des israéliens n'est pas Israël, mais, à défaut d'un terme plus approprié, plus légitime… l'Israël et qu'il importe de s'attacher à cette formulation usuelle, universelle sauf  à tenir un discours religieux et à admettre l'élection divine d'un peuple et de son territoire !

De même, on ne doit pas dire l'État d'Israël – expression qui, en fait, signifierait l'État appartenant à Israël -  mais l'État israélien, tout comme, par exemple, on ne dit pas l'État de la France[3] mais l'État français.

 

Autre exemple d'intoxication sémantique participant d'une aliénation idéologique avec le concours sophistiqué de ces lessiveurs de cerveau que sont les médias et les politiques :

Les Français sont les habitants de la France, les Écossais de l'Écosse, les Chinois de la Chine, les Égyptiens de l'Égypte, les Utopistes d'Utopia, les Martiens de Mars… mais les habitants des États-Unis d'Amérique (E.A..U.) seraient… des Américains ! Autrement dit, contrairement à l'usage universel, les habitants des E.A.U. ne sont pas appelés du nom de leur pays mais de celui de tout un continent ! En soi, cette appellation est abusive au plan sémantique et grammatical mais elle est surtout révélatrice d'une volonté de puissance, de domination, d'hégémonie : pour les E.A.U., le continent américain est une chasse gardée, une propriété privée, une réserve – dans sa double acception de gisement de ressources naturelles et de parcage concentrationnaire de main d'œuvre et de chalandise -.

Or, désormais, la volonté hégémonique des E.A.U. n'est plus seulement continentale, voire internationale mais bel et bien mondial. C'est pourquoi, accepter que les habitants de ce pays se nomment Américains et accepter de les nommer ainsi, c'est s'auto-conditionner pour accepter que, demain, au nom de leur domination impérialiste mondial, les habitants des E.A.U. se désignent et soient désignés par le terme de Terriens et que les Français, les Ecossais, les Chinois, les Égyptiens… ne soient plus que des indigènes, des primitifs, des non-Terriens et donc des non-humains !

Aussi révolutionnaire ou révolté que l'on puisse être, et à défaut de trouver une autre appellation pour les E.U.A., il importe donc d'être vigilent et de s'astreindre à nommer les habitants de ce pays par le terme d'États-uniens, étant précisé qu'il est d'autant plus inutile de rajouter d'Amérique que, dans l'attente des éventuels États Unis d'Europe, l'appellation États-uniens ne présente aucune ambiguïté et ne fait référence qu'à un seul pays, les E.U.A.



[1] Quel va être le surnom de Bush qui, lui, combat le Mal en personne : le busher [prononcer : boucher], éventuellement, kasher ?

[2] Apparemment, un sans famille puisque démuni de nom patronymique.

[3] Bien entendu, on peut en revanche parler de l'état de la France pour désigner la description de sa situation politique, économique, sociale…


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