Le droit de vie et de mort
Une révolution (bourgeoise) a sinon véritablement aboli (définitivement) le droit de vie et de mort que certaines personnes, physiques ou morales, - une minorité - pouvaient avoir sur d'autres – la majorité -, du moins en a réduit l'usage, notamment privé, intrafamilial. Mais, cette simple atténuation est une contradiction absolue avec l'universalisme des principes humanistes de Liberté, d'Égalité et de Fraternité au nom duquel cette révolution a été faite.
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Dans l'Antiquité, le droit de mort est d'abord celui de vie : le Prince
exerce ce dernier en vertu de cette faculté particulière et unique qu'il a
d'accorder son pardon, autrement dit la grâce
du condamné ou de la personne susceptible d'être condamnée (dans
[2] En droit romain, fondement du droit positif moderne, on distinguait le pater qui avait une autorité sur sa famille par le sang et, parfois, par alliance, ainsi que sur ses esclaves, ses serviteurs, ses animaux, ses biens… du génitor, le géniteur. Le pater était investi de la patricia potestas qui lui conférait autorité et droit de vie et de mort sur sa gente et du dominium qui lui accordait un pouvoir de même nature sur son patrimoine mobilier et immobilier. Dans les deux cas, l'autorité découle de la… propriété et du doit d'usus et d'abusus qui lui est inhérent.
[3]
Dans
En France, l'emprisonnement d'un débiteur sur simple demande du créancier n'a été aboli qu'en… 1866 ! Il a continué d'être appliqué lorsque le créancier était… l'État !
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Dans la cité romaine, il y avait deux justices : celle de
[5] Rappelons que les lettres de cachet permettaient d'incarcérer un fils récalcitrant sur simple demande de son père et que le code civil cette pratique en permettant le placement d'un enfant en maison de correction sur simple demande du père (article 375).
[6] Notons cette bizarrerie qui a perduré pendant des siècles jusqu'au XXème : en droit pénal, sous l'influence du droit canonique et donc de la religion, l'avortement a été régulièrement interdit et considéré comme un délit, voire un même comme un crime aussi bien pour la femme que pour le personnel (para)médical (sage-femme, médecin, infirmier…) qui le pratiquaient. Et pourtant, pendant toute cette période, les Tribunaux ont été d'une complaisance extrême envers les infanticides, surtout lorsque les actes de maltraitance, voire de torture ainsi que les meurtres étaient commis par les pères et, accessoirement, par les mères. Cette bizarrerie est d'autant plus grande que les mêmes faits sur d'autres enfants que les siens entraînaient, aux mêmes époques, des condamnations pénales pouvant aller jusqu'à la peine de mort. Autrement dit, jusqu'au XIXème et même, s'agissant de l'avortement, au XXème, il n'y avait d'infanticide que sur un fœtus ou sur un enfant tiers et non sur son propre enfant (vivant), ce qui montre bien que les lois et les coutumes et les mœurs ne sont pas toujours en adéquation et que certains "droits" anciens, voire archaïques comme celui de vie et de mort du pater familias, ont dû mal à disparaître, malgré leur éventuelle interdiction par le droit positif !
On peut également rappeler en matière de maltraitance d'enfants que, dans la bible, la pédophilie non seulement n'est pas condamnée mais est même présentée comme un… devoir :
"Écoutez : j'ai deux filles qui sont encore vierges ; je vais vous les amener : faîtes-leur ce qui vous semble bon, mais pour ces hommes, ne leur faites rien puisqu'ils sont entrés sous l'ombre de mon toit" (Genèse, 19, 8)
Puisque cet homme est entré dans ma maison, ne commettez pas cette infamie. Voici ma fille qui est vierge. Je vous la livrerai. Abusez d'elle et faites ce que bon vous semble, mais ne commettez pas à l'égard de cet homme une pareille infamie" (Genèse, 19, 23-24).
Certes, dans ces cas, il s'agit de livrer des filles à une horde en rut pour protéger un ou des hôtes du fait du caractère sacré de l'hospitalité, mais tout de même…
Enfin? Rappelons que, bien entendu, il n'y avait ni infanticide, ni pédophilie lorsque les victimes étaient des enfants d'esclaves puisque esclaves eux-mêmes !
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Pour la petite histoire : jusqu'en 1789, il existait un folklore
particulier, véritable droit coutumier, consistant à organiser un charivari sous les fenêtres du mari cocu (mais aussi battu par sa
femme) n'ayant pas châtié les coupables. Il s'agissait là d'une forme de
sanction atténuée car il avait existé jusqu'à la fin du XVIème une
sanction pénale frappant ces mêmes maris cocus ou
battus : la "course à l'âne" qui consistait, habillé
d'une simple chemise, à chevaucher l'âne à l'envers et à parcourir ainsi
les rues de
[8] Une question : les intégristes anti-IVG prétendent défendre le "droit à la vie" du foetus, même à, l'état d'une simple cellule initiale. Pourquoi ne s'en prennent-ils-elles pas à ces capitalistes qui "tuent dans l'œuf" les générations à venir pour cause de pollution ?
[9] On reconnaîtra ici les cadres, les contremaîtres, les chefs… mais aussi les bonimenteurs des médias, les professionnels du syndicalisme et/ou de la gôche…
[10] Expression insupportable car elle me fait penser à ces produits agricoles que l'on dit d'origine et auxquels on délivre u… label.
[11] La preuve de cette impossibilité est faite, a contrario, par l'État lui-même qui libère certains prisonniers faute de pouvoir leur permettre d'être soignés en prison. Mais il est vrai qu'il s'agit de capitalistes ou de serviteurs de l'État et non de prolétaires !