L'Un(e) et l'Autre

 

La plupart du temps, les gens s'empressent de voir ce qui dans l'Autre est constitutif de différences pour, aussitôt, les poser en Différence, une différence assimilée à une opposition à sa propre identité et, de ce fait, non moins souvent, la refuser, la rejeter.

 

Or, la Différence de l'Autre relativement à l'Un(e) a une réciproque : la Différence de l'Un(e) relativement à l'Autre. En effet, la Différence de l'Autre n'est jamais que l'identité de l'Autre. Et… réciproquement.

 

Cette identité n'est que l'unicité de l'Un(e) et, a fortiori, de l'Autre puisque, si l'on accepte tant soit peu de sortir de son individualité pour embrasser d'un regard l'espèce humaine, dans sa globalité, il n'y a que des Un(e)s dans la mesure où le genre humain est constitué d'individus uniques.

 

Unicité aussi bien génétique que psychologique, affective, émotive, comportementale, physique, corporelle…

 

Autrement dit, nier ce qui constitue l'individualité de l'Autre, c'est-à-dire l'essence de l'Autre – son humanité – c'est s'interdire à soi-même d'être… unique et donc… humain.

 

Les Différences de l'Un(e) et de l'Autre ne s'opposent pas en ce que l'une ou l'autre ne pourrait être que dans la négation de l'autre ; elles sont complémentaires dès lors que, mises en commun, elles constituent un ensemble nécessairement plus" riche" mais, surtout, elles sont conditionnelles l'une de l'autre dans la mesure où l'Un(e) n'existe que dans et par la conscience de l'Autre et… réciproquement.

 

Refuser l'Autre, le nier, c'est, en somme, briser le miroir dans lequel l'Un(e) se voit et s'assure ainsi de sa propre existence. Ce renvoi de l'image de l'Un(e) n'est pas passif mais interactif : l'Autre renvoie l'image de l'Un(e) au travers sa propre existence, ses propres sentiments, ses propres émotions, ses propres sensations… L'Un(e) n'existe que pour autant que l'Autre peut le reconnaître, le lui dire, le lui affirmer let lui en faire prendre conscience.

 

Refuser l'Autre, le nier, c'est, pour l'Un(e), s'amputer de ses sens mais également de sa conscience.

 

Le racisme, qu'il soit "pris" au sens du terme ou "spécifique" (et, au passage, sémantiquement faux), consiste à scier la branche sur laquelle se trouve le-la raciste : outre qu'il-elle se voue à la mort, en se coupant de l'arbre – le genre humain- dont il dépend pour… vivre – puisque c'est cet arbre qui le nourrit de la sève – l'essence humaine -, dans l'immédiat, se condamne à… tomber et donc à se casser la gueule. Alors, chu(e) sur le sol, avant de crever, faute de sève, il offre à l'Autre – et à soi-même – l'image d'une… gueule… cassée, autrement dit d'un monstre de laideur que, tout un(e) chacun(e), par "réflexe", repousse tant l'horreur – la monstruosité – est… repoussante. Ainsi tombé de cet arbre qu'est le genre humain, il-elle accède à une différence… monstrueuse qui le-la met en dehors du genre… humain.

 

Sans aller jusqu'à cette position extrême qu'est la négation de l'Autre, souvent, les gens s'attachent à voir ce qui, dans les différences de l'Autre, dissemblent au lieu de chercher d'abord à voir ce qui… rassemblent. Ce rassemblement, bien entendu, ne suppose pas… ressemblance mais… complémentarité.

 

Les différences de l'Un(e) sont la richesse de l'Autre. Et, réciproquement. Dès lors que l'Un(e) et l'Autre partagent leurs… différences. Ce faisant, un tel partage ne dissemble pas mais, au contraire, rassemble.

 

L'Un(e) et l'Autre sont les deux facettes d'une seule et même pièce : le genre humain. Il n'y a de pièce sans les DEUX facettes. Chaque facette complète et (para)achève l'autre. L'Autre n'est pas la finitude de l'Une) mais… son achèvement, au sens d'une œuvre achevée, d'un dépassement de soi, de sa propre finitude.

 

L'Un(e) ne peut aller sans l'Autre car l'Un(e) n'est que dans et par le "regard" de l'Autre, autrement dit la reconnaissance de l'Autre;

 

L'altérité n'est que l'unicité de l'Un(e) dans sa relation au monde, dans la relation du monde à soi.

 

Altérité et individualité sont les mêmes facettes de l'essence humaine de chaque individu : son unicité.


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