Panem
et circenses
Régulièrement, pour entretenir sa docilité mais également
pour l'enjouer et l'inciter ainsi à se reproduire, les maîtres offrent des
farces au troupeau.
La plus connue de ces farces est sans aucun doute la farce électorale tant les
maîtres se surpassent en pareilles circonstances avec un spectacle complet et
des numéros de cirque et de music hall divers et variés : les marionnettes ou
l'art de la manipulation avec ou sans fil ; les magicien(ne)s ou l'art de faire
disparaître les promesses distribuées à la pelle ; les ventriloques ou l'art
de dire en même temps une chose et son contraire ; les transformistes ou l'art
de retourner sa veste ; les contorsionnistes ou l'art de se défaire des
questions embarrassantes sans apporter la moindre réponse ; les illusionnistes
ou l'art de jeter de la poudre aux yeux et de faire disparaître les
"affaires" ; les funambules ou l'art de garder son équilibre dans le
jeu de quilles que sont les alliances électorales…
Mais il y a également la farce judiciaire comme, actuellement, en Belgique,
celle de "l'affaire Dutroux" qui, parodie d'enquête, d'instruction
et, à présent, de procès, pourrait tourner au grotesque tant elle mal mise en
scène et mal jouée, si elle n'était pas, dans une large mesure, le deuxième
assassinat, légal celui-ci, d'innocentes victimes et, ainsi, l'enterrement,
tout autant légal, des réseaux pédophiles directement ou indirectement
impliqués dans cette affaire. Une farce judiciaire qui, à bien des égards,
est comme l'écho de ces farces de repentance auxquelles se livrent un peu
partout dans le monde la secte vaticanesque à propos d'autres affaires de pédophilie,
affaires qui sont tellement nombreuses et récurrentes dans le temps et l'espace
que l'on est amené à se demander si, en définitive, la pédophilie n'est pas
un rite inhérent à cette secte qui, ainsi, "sacrifierait" à son
idole dont on dit qu'il demanda de laisser venir à lui les… (petits) enfants
!
A ces grands moments de cirque, se rajoutent les cirqueries quotidiennes que
sont les émissions de télévision et, en particulier, les "actualités".
En somme, pour rester dans la touche religieuse, il y a les grandes messes et
les petites messes. Les premières sont célébrées par les papes, cardinaux,
évêques…, bref les maîtres tandis que les autres le sont par la curetaille,
les bedeaux, les sacristains…, autrement dit la valetaille. Mais qu'elles
soient grandes ou petites, c'est toujours le troupeau qui est le dindon de la
farce !
Parfois, il arrive qu'un
spectacle dégénère et que le public se transforme en une foule… déchaînée,
furieuse conspuant les artistes, cassant les fauteuils, incendiant les décors,
voire même le théâtre, se répandant ensuite dans la rue pour y déverser sa
colère telle un raz-de-marée… Cette colère peut être comme l'eau d'un oued
qui déborderait et qui s'en irait, stérilement, disparaître dans le sable du
désert. Mais elle peut être aussi l'eau d'un fleuve qui inonde une plaine et
la fertilise de ses alluvions.
Il arrive parfois que le chien morde la main du maître qui le nourrit.
L'Histoire est un long inventaire d'idoles jetées à terre, de maîtres défaits.
Le pain que l'on partage avec les couteaux rouillés de l'amitié n'est pas
toujours celui du cirque. Il est aussi, parfois, celui de la révolte, de cette
révolte qui, parce qu'elle est humaine, n'a qu'un seul cri : Ni dieu, ni maître
!
Et le compagnon Gotto, de son
Ibérie libertaire, en a fait une chanson :
Quand j´étais gamin
On me demandait:
Quand tu seras grand.
Qu´est ce que tu veux faire...
Dans ma petite tête
Je me voulais honnête,
Je disais aux miens :
Je serais politicien.
J´aimais les funambules
Qui attiraient des foules.
En gardant l´équilibre
On arrive a survivre.
J´aimais les ventriloques
C´étaient des gens loufoques.
Ils disent pas la vérité
Quand ils parlent de travers.
Refrain.
J´aimais les transformistes
ces gais spécialistes.
Ils retournent leur veste
dans un joli geste.
J´aimais les magiciens
Qui jonglaient avec l´argent.
Quand les sous s´envolent
Tout le monde rigole.
Refrain.
Ah... Les marionnettistes
C´étaient des vraies artistes.
Si l´on tire d´un fil
le pantin doit obéir.
Je disais aux miens :
Je serai politicien.
Et comme je suis pas con,
Je deviendrai le président.
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