Panne sèche

 

Cela fait des mois que je n'écris plus. Non parce que je n'ai rien à dire mais parce que je n'arrive plus à dire. Mes pensées restent à l'état de "sentiments" qui tourbillonnent dans ma tête mais ne trouvent plus "corps", en ce qu'elles n'arrivent plus à se couler dans des mots. Ou, du moins, que mes doigts sur le clavier ne trouvent plus cette spontanéité qui leur permettait de former des mots. Mot qui, mot après mot, devenaient des phrases, un discours.

 

Je suis peut-être devenu un encrier vide. A moins que, à l'instar de cette fatigue qui me terrasse, j'ai perdu cet élan qui était le mien lorsque, me mettant devant un clavier, les doigts me permettaient d'accoucher de mots et, ainsi, de soulager mon cerveau.

 

Ou bien alors, je n'arrive plus à écrire parce que, au fond de moi, sans me le dire, j'en suis arrivé à la conclusion secrète qu'écrire est… inutile ?

 

Pourtant, il me semble que j'ai beaucoup à dire sur ce monde dans lequel je me reconnais de moins en moins. Même si on peut légitiment s'interroger sur la pertinence d'une telle écriture puisque, à l'évidence, celle-ci reste sans effet sur ledit monde et que, plus elle se développe et plus le mal-être grandit.

 

Alors, ces quelques mots pour dire que mon silence – au sens d'absence de mots, de défaut d'écriture – n'est pas celui d'une conscience pantouflière, que je ne pantoufle pas dans le silence d'un égoïsme sourd, aveugle, insensible… Je suis toujours autant révolté. Je suis toujours autant anarchiste parce que, aujourd'hui comme hier et assurément comme demain, je m'efforce toujours d'être… humain.

 

 

9 juillet 2006


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