Petits textes
Lorsque j'étais (un sale) gosse, avec mes copains autant
chenapans que mécréants, nous aimions nous livrer à une certaine farce :
enlever l'eau bénite du bénitier d'une église et lui substituer de la
vulgaire eau de robinet (avec, je l'avoue sans honte ni regret, souvent, une
bonne dose.. d'urine !). Et bien
– ô miracle –, que vous me "croyez" ou non,
"cela" continuait à "marcher" aussi bien pour les
vivants que pour morts puisque personne n'y voyait… goutte (de différence) !
Si votre voiture fonctionne au diesel, essayez de faire
le plein avec de l'essence sans plomb (et inversement). Et bien… cela ne
marche pas !
Où est l'erreur ?
P.S. Et si le "truc" – le "miracle"
– c'était… l'urine ?
Re-P.S. Pour faire de l'eau bénite, il paraît qu'il
suffit de prendre de l'eau
"normale" et de la bénir pour qu'elle devienne aussitôt "eau bénite".
Bien entendu, il faut bénir avec de l'"eau bénite" mais comment
a-t-on fait pour bénir la première eau et la transformer en "eau bénite"
alors qu'il n'y avait justement pas d'"eau bénite" ?
2.
Question de vocabulaire :
Une église est un bâtiment cultuel. Il y a donc des églises
comme il y a des synagogues, des temples, des mosquées…
Confondre église et religion – au sens d'une religion
donnée – est plus qu'une erreur, c'est un abus de langage car ce n'est pas le
"contenant" (le bâtiment) qui fait le "contenu" (la
conviction religieuse) dans la mesure où, même si pour certains il ne saurait
y avoir de religion et donc de conviction religieuse sans… bâtiment cultuel
– la croyance comme "pratique sociale", volontaire ou forcée, plus
que comme "foi" -, il ne
peut avoir de bâtiment… cultuel sans culte à rendre et donc sans… croyance
religieuse préalable !
Mettre une majuscule à église amène une autre
confusion tout aussi abusive : l'assimilation de l'Église au "vaticanisme"
(plus connu sous le nom de "catholicisme apostolique et romain") alors
que dans la "parti catholique" il y a plusieurs "variantes"
et que dans cette mouvance plus générale qu'est le christianisme il y a, au
moins, deux tendances. Aussi, même avec une majuscule et la forme plurielle,
"Églises" ne sauraient donc représenter l'ensemble des convictions
religieuses, qu'elles soient établies ou reconnues ou non, puisque ces
convictions ne se pratiquent pas dans… les mêmes bâtiments cultuels.
Par ailleurs, une religion est à la fois une conviction
religieuse, un ensemble de rites dédiés à la "divinité adorée" et
célébrés dans un bâtiment cultuel à l'occasion du… culte, une communauté
de croyants (les "fidèles du troupeau"), une morale (avec nettement
plus d'"interdits" que de "licites" !), un clergé… et,
plus généralement, une "organisation", plus ou moins universelle,
plus ou moins "ouverte" mais toujours hiérarchisée (il y a donc un
"chef", éventuellement "mandataire" de la divinité adorée,
des gradés intermédiaires et… le reste du troupeau).
Chaque "religion" est exclusive de toutes les
autres puisqu'elle affirme que, détenant la seule (vraie) Vérité révélée,
elle est universelle. Respectueux de la liberté de conscience de chacun, il me
semblerait offensant, voire blasphématoire d'oser mettre "religion"
au pluriel en mettant ainsi à égalité toutes les conviction religieuses :
pour ne choquer aucun croyant, je propose de s'en tenir au seul terme de…
sectes pour désigner l'ensemble des "religions" au sens rappelé précédemment.
3.
Autre question de vocabulaire :
Pour beaucoup, la laïcité, notamment dans sa forme française,
est la séparation de l'État et des Églises. C'est là un autre abus de
langage car on ne voit pas trop pourquoi il aurait été nécessaire qu'une
institution politique ait besoin de se "séparer" de… bâtiments
cultuels pour rompre avec un ancien régime qui unissait intimement autorité
politique et autorité religieuse, c'est-à-dire un système politique donné
(qu'il s'agisse de la monarchie ou de la république) avec une conviction
religieuse (et non pas toutes les conviction religieuses).
La
laïcité est donc, en fait, la "profanisation" (au sens propre du mot
"profane" et non d'"offense blasphématoire"), la "temporalisation",
la "sécularisation", la "désacralisation" et, in fine,
la… laïcisation de la Politique, c'est-à-dire de la Res publica en tant que
communauté, système et organisation institutionnelle.
La laïcité est donc…
tout ce qui reste de commun à une nation (un territoire et une communauté)
une fois que l'on a retiré tout ce qui participe de convictions spirituelles
et, plus particulièrement religieuses.
Il est courant, en particulier
au niveau de l'Europe, d'entendre dire qu'il convient de préserver l'héritage
spirituel des générations précédentes. Or, curieusement, on assimile, une
fois encore abusivement, spiritualité et… religiosité – conviction
religieuse -. Or, l'athéisme et l'agnosticisme sont aussi des formes, tout
autant "respectables", de spiritualité et dont l'histoire est aussi
vieille que celle des convictions religieuses et des sectes.
Il est vrai qu'athéisme et
agnosticisme ne se sont jamais institués en sectes – tout au plus en "écoles"
au sens grec du terme – et n'ont donc jamais cherché à s'imposer aux autres
et, humilité et, surtout, humanité obligeant, n'ont jamais prétendu être des
"vérités révélées" constituées en dogmes et prolongées d'une
autorité brandissant aussi bien le sabre que le goupillon (ou tout autre
colifichet cultuel) !
N'y aurait-il donc d'héritage
spirituel à assumer qu'ancré dans l'intolérance, les persécutions, les hystéries
collectives, les impostures intellectuelles, les dénis de raison… ?
Le code civil français réserve
à chaque héritier le bénéfice de n'accepter un héritage que sous bénéfice
d'inventaire et, si besoin est, de le refuser. Pour ma part, si l'héritage
spirituel que l'on veut me faire assumer au nom de l'Histoire n'est que
religieux, à l'exclusion de toute autre pensée humaniste, et bien alors,
arguant de mon (bon droit), je refuse cet héritage et préfère mourir
"gueux" et pourtant riche d'une richesse que ne pourra jamais me
transmettre un quelconque héritage religieux : ma conscience. Une conscience
libre. La conscience libre d'un homme libre parce que, tout simplement,…
homme.
Avez-vous remarqué que chaque fondateur de secte se présente
comme le seul et vrai mais aussi le dernier envoyé de "dieu" – ou
de toute autre entité, terrestre ou… extra-terrestre – et qu'aussitôt
qu'il a établi son "message" sous la forme d'une organisation
structurée et hiérarchisée, il s'empresse de persécuter les adeptes des
autres sectes – ne riez pas, l'intention est bonne : il s'agit de sauver leurs
âmes et, éventuellement, au passage, de récupérer leurs biens matériels ! -
ou, pour le moins, d'interdire ou de limiter leur pratique mais également de
condamner, voire de "supprimer" tout individu qui aurait
l'outrecuidance de se présenter comme un (nouveau mais vrai et dernier !) prophète
ou messie.
Mais alors, à supposer que, quelque part naisse un nouveau fils d'un nouveau Joseph et d'une nouvelle Marie et qu'il se présente comme le (nouveau, vrai et dernier) messie annoncé par l'autre, que ferait notre Gépétou : ne s'empresserait-il pas, comme toujours, de le railler, puis de le traiter d'usurpateur - usurpateur de "vérité" ou de "pouvoir ? – et, enfin, de le… condamner et, à moins de pouvoir compter sur la précieuse amitié de son pote des States – vous savez le "cow-boy" dont le cerveau pèse moins que celui d'un moustique ! – et de disposer d'une chaise électrique ou d'une chambre à gaz pour l'éliminer, de le (faire) confier à un hôpital psychiatrique où une camisole de force chimique saura le museler définitivement ?
Mais ceci n'est que persiflage
et… je ne m'en excuse pas !
En France, "Loft story" est un véritable succès
médiatique qui fait exploser tous les records d'audimat.
Le vaticanisme est en perte de
vitesse en terme de fréquentation des églises, de recrutement de curés, de
pratiques (baptêmes, communions, confessions…)…
Puisque Gépétou, avec le précieux
concours de son pote Bush, a ouvert à Washington un musée entièrement dédié
à sa personne où l'on peut l'"adorer" par "reliques"
interposées - photographies,
peintures, chasubles et autres vêtements, colifichets cultuels divers,
pacotilles de toutes sortes… - pourquoi ne pas faire un pas de plus dans la quête
du "saint audimat" et transformer le Vatican et, plus précisément,
les parties privées du "saint siège" – y compris le "saint trône"
des toilettes – en une méga "trash(can) story" . Le vaticanisme y
gagnerait sûrement sinon de nouveaux fidèles, du moins des téléspectateurs
et… force recettes publicitaires !