Questions… mécréantes
Pour la secte de Rome, le baptême
donne la "grâce sanctifiante" et, "en le libérant du péché
originel" et, plus généralement, "de tout autre péché" fait
du baptisé un adepte à part entière de la secte.
Dés lors, le baptême de Jésus
pose plusieurs questions :
Ø Jean-Baptiste était un juif appartenant à une secte apparentée à celle des esséniens. Comment, n'étant donc pas chrétien lui-même, a-t-il pu baptiser Jésus pour en faire un… chrétien ?
Ø Pour les adeptes de la secte chrétienne, à l'origine, les païens (à ne pas confondre avec le "païen", plant proche du salvagnin blanc cultivé presque exclusivement dans la vallée suisse du Rhône) désignaient tous ceux qui, par antériorité historique, n'étaient pas chrétiens (et pour cause !). Par la suite, ce terme a été étendu pour désigner ceux qui ne "professent" pas l'une des "grandes (!?!) religions reconnues" (au fait, "reconnues par qui ?) au rang desquels on trouve, notamment, les animistes. En rappelant qu'au nom de dieu l'"évangélisation" des païens a concrètement signifié leur extermination ou, pour le moins, leur réduction en esclavage. Un païen, selon les premiers "docteurs" de la secte n'avait pas… d'âme. Aussi, outre que l'on peut se demander comment un païen dénommé Jean-Baptiste, alors que démuni d'âme et, de ce fait "non-humain" et, bien entendu, "non-chrétien", a pu baptiser un dénommé Jésus pour en faire consubstantiellement un chrétien et un dieu (celui des chrétiens), on peut se demander pourquoi, par la suite, sans aucun égard pour la mémoire de ce pauvre Jean-Baptiste (qui, lui, est resté païen puisque bien que "baptiste" il n'a pas pour autant été… baptisé !), les chrétiens se sont mis joyeusement à persécuter et à massacrer les païens !
Ø Jésus ne serait pas seulement le fils mais aussi le père et le saint-esprit, c'est-à-dire dieu lui-même : n'est-il pas étrange qu'étant dieu il ait eu besoin de… se faire baptiser pour devenir chrétien et, ipso facto,… dieu (du moins des chrétiens) ? mais, au fait qui (qu') a baptisé Jean-Baptiste : le fils ? le père ? le saint-esprit ? un homme nommé Jésus (à supposer qu'il ait existé) ?
Ø En dehors du baptême point de salut puisque celui-ci est censé "laver" du péché originel : Jésus – autrement dit… dieu – aurait donc eu besoin d'être baptisé pour être "lavé" de ce péché originel mais alors comment peut-on avoir été "souillé" du péché originel et, en même temps, être dieu c'est-à-dire la pureté, la perfection… par excellence et donc, toujours ipso facto, hors du champ du péché ?
Ø Dieu serait à l'origine de toutes choses. Il est donc aussi l'auteur du péché. Comment peut-il avoir créé le péché – ou, du moins, ouvert la voie à son émergence – et, en même temps, être dans l'obligation, à travers son avatar de Jésus, de s'en "laver" par le baptême que lui donne une personne religieusement incapable de le donner puisque n'étant pas chrétien ?
Ø Dieu est "incréé" : comment peut-il avoir péché ? (ne faut-il pas avoir été créé et donc doté de vie pour pécher ? il y aurait donc eu d'abord un dieu pécheur puis, grâce au baptême donné par l'adepte d'une autre secte, un dieu "lavé" de ce même péché ?
Ø Si l'on admet qu'un non-chrétien a pu être "baptiste", pourquoi, en suivant, seuls les professionnels de la secte chrétienne ont eu – et ont encore – cette "capacité" ?
Ø "On" s'empresse toujours de rappeler que Jean-Baptiste était le fils de Zacharie et d'Élisabeth : quelle est l'utilité d'une telle filiation ? ou bien alors veut-on montrer que, dés son origine, la secte chrétienne est une "affaire de famille", une sorte de Société en Nom Collectif, une Joint Venture… L'accent régulièrement mis sur la filiation des héros de cette saga familial ne devrait-il pas nous alerter sur le fait que dans certaines "autres familles" le personnage clé n'est ni le père, ni la mère mais… le parrain quand on sait que les familles maffieuses – pour ne pas les nommer – sont toujours en odeur de sainteté auprès de la hiérarchie catholique tant il est vrai que leurs pratiques du cultes sont riches d'une générosité… "blanchie" (baptisée ?) ?
Ø Au fait, les esséniens, dont, pourtant, Jean-Baptiste était proche, n'ont-ils pas fait l'objet d'une persécution opiniâtre de la part des chrétiens ? Et cette persécution n'a-t-elle pas été pleinement achevée puisque les esséniens ont fini par disparaître "physiquement" ? Mais alors si Jean-Baptiste était un quasi-essénien – et qu'il l'est resté jusqu'à ce qu'il meure en perdant la tête faute d'avoir été baptisé et "christianisé" – pourquoi les chrétiens continuent-ils à lui vouer un tel culte ?
Le locataire du Vatican (y
compris de ses caves ?), depuis quelque temps, fait régulièrement dans la
repentance. Outre que cette repentance est "sélective" parce qu'elle
se fait au nom d'une mémoire "sélective", on peut se demander
pourquoi cet "acharnement" à vouloir se repentir d'assassinats,
massacres, génocides, viols, tortures… commis hier quand, de nos jours, au
nom de cette même "foi" on continue à vouer à la maladie, à la
mort, à la misère… des millions de gens (alors même qu'ils ne sont pas…
païens) en interdisant, par exemple, le port du préservatif, la contraception
(la vraie, pas celle qui relève du charlatanisme "oginoesque"),
l'interruption volontaire de grossesse (même lorsque celle-ci fait suite à un
viol ou à un inceste).
Lors de son passage à Damas (le
chemin de Damas lui aura-t-il été dur à prendre ?), le ci-devant JP2 a donc
fait acte de repentance à l'égard des musulmans : c'est là une bien triste
pitrerie pour tourner définitivement certaines pages de l'Histoire et, ainsi,
classer l'affaire des Croisades pour mieux taire leurs mobiles réels ainsi que
leurs statistiques de tueries, destructions… Enfin, passons… quand on sait
que l'autre côté n'était pas non plus celui d'"innocentes
colombes".
Aussitôt après avoir fait sa
"repentance" (mais quid de la "pénitence" qui, normalement,
du point de vue religieux l'accompagne et même la conditionne ?), JP2 a
solennellement exprimé le vœu que les deux religions monothéistes – le
christianisme sous sa forme catholique et romaine – et l'islam "se
tendent la main (!!!) pour œuvre au service des hommes" : sachant qu'une
alliance se fait toujours nécessairement contre un tiers, même si elle ne se
veut que défensive, on peut donc non sans crainte s'interroger sur les
intentions réelles de cet appel et, s'il est entendu et que les "deux
mains se rejoignent"et de se demander aux "frais" de qui se
ferait cette union, sachant que, au regard de l'histoire et de l'actualité de
ces deux sectes, par "frais" il faut entendre "le prix du sang et
de la souffrance" ?
En droit pénal français, le
"repentir actif" est le fait pour l'auteur d'une infraction de réparer
le préjudice causé. S'il ne peut pas "effacer" l'infraction faite à
la Loi (délit ou crime) dés lors que celle-ci est d'ordre public, il peut
toutefois, à l'appréciation des Juges ou des jurys, ouvrir la possibilité
d'une réduction de peine.
Les "repentances" de
JP2 n'ont été exprimées devant aucun Tribunal, pas même celui de l'Histoire.
Elles n'ont aucunement un caractère "actif" en ce sens qu'elles n'ont
été assorties d'aucune proposition de "dédommagement". Elles
participent donc seulement de la "pieuse" (!?!) déclaration de (vain)
principe : par leur totale gratuité à l'égard des victimes, passées,
actuelles et à venir, elles relèvent donc de… l'acte de propagande. Comment
peut-on se proclamer défenseur des "droits des hommes" - au passage,
notons que ces droits ne sont pas forcément ceux de l'Homme ! - et, en même
temps, reconnaître une "faute" s'en excuser sans pour autant "réparer"
(au sens juridique) cette faute ?
Est-on vraiment encore dans le registre de la farce ? n'est-on pas plutôt dans celui de l'offense et de l'insulte ? Et pour revenir sur l'allusion maffieuse précitée n'est-on pas dans un très mauvais remake du… "Parrain" ?
Nombreux sont ceux qui crient au
scandale pour le prix du ticket qu'un certain milliardaire américain d'origine
russe a dû payer pour "s'envoyer en l'air" en orbite terrestre.
On parle beaucoup moins du prix
de l'excursion touristique au Moyen Orient du passager d'une certaine "papamobile"
(!?!) et de la smalah (vu le contexte géopolitique, le terme est bien de
rigueur) qui l'accompagne.
Ce passager étant un forcené
du tourisme terrestre (mais il n'est pas exclu que le précédent américano-russe
lui donne envie de faire aussi dans le tourisme "extra-terrestre" !)
l'addition totale, à ce jour, doit être… astronomique puisque nous en sommes
au 93ème circuit ! Combien de malades auraient pu être soignés,
d'affamés nourris, de sans domicile logés… avec tout cet argent ?
Si, en tant que simple
"mortel", je me rends en touriste dans un quelconque pays du
tiers-monde, il ne viendra à l'idée de personne de qualifier mon séjour… d'œuvre
ni de charité, ni de rapprochement des peuples et de promotion de la paix dans
le monde. Mon séjour touristique n'en aura pas pour autant un prix mais ce prix
je m'en acquitterai de mes propres deniers (qui ne sont ceux ni du culte, ni de
la délation !). Mais, qui paye les séjours touristiques de JP2 ?
Faut-il être
"infaillible" pour faire avaler la pilule amère de voyage aux
"frais de la princesse", c'est-à-dire non seulement des crédules de
la secte mais aussi, comble de l'insolence et de l'offense, des contribuables (même
pauvres) des pays d'accueil de cette nouvelle "errance touristique" ?
Avant les chefs de la secte catholique se déplaçait à
dos de mules (même si certaines mauvaises langues disaient ne pas savoir qui
des deux était vraiment la mule !). Modernité obligeant, ils se déplacent désormais
en… "papamobile" !
Mais qu'est-ce qu'une "papamobile" ?
Une automobile, selon le dictionnaire, est un véhicule
terrestre, généralement à quatre roues, mû par un moteur et destiné aux
transports individuels.
Une "papamobile" serait donc un certain véhicule
terrestre à quatre roues mû par un certain moteur (celui du saint-esprit ?)
destiné aux transports d'une personne : le locataire en chef du Vatican ? Ou
bien alors ce terme désigne-t-il une certaine "forme de pape" équipé
d'un moteur (celui de l'infaillibilité ?) qui lui permettrait de se déplacer
de façon autonome avec une plus grande célérité et un plus grand rayon
d'action que ces prédécesseurs condamnés à l'usage des seules mules ?
Dans le premier cas, il s'agirait donc d'un véhicule
terrestre quasi ordinaire (sauf à prouver l'"extraordinaireté" de
son moteur) réservé à l'usage exclusif d'une seule personne : le pape (le
parrain des parrains ?). Pour le patron d'une affaire qui prône la charité, la
générosité, l'amour des autres, le don de soi… cette exclusivité serait
alors pour le moins contradictoire avec ses lettres de patente !
Dans le second cas, nous aurions alors à faire à la
mutation d'un individu de l'espèce humaine (mais alors le caractère acquis de
cette hérédité serait-il… transmissible, ce qui supposerait, au moins, que
cet individu… se reproduise ?) ou à la venue ("à 'insu de notre plein
gré" !) d'un extraterrestre dans la mesure où, sauf preuve contraire, les
humains n'ont d'autres moyens naturels de déplacement que leurs jambes et de
propulsion que leurs muscles.
Le mystère – un de plus dans l'histoire mystérieuse
d'une secte qui se complait dans les mystères ! – reste donc entier.
5.
Question de pédophilie
La pédophilie est une attirance particulière d'adultes
vers les enfants, c'est-à-dire vers des humains non sexuellement matures
puisque nubiles. Pour les psychiatres, elle constitue une déviance sexuelle et,
à ce titre, relève d'un traitement approprié qui peut notamment consister en
une "castration chimique". En droit, elle est constitutive d'un crime
et, à ce titre, condamnable à une peine généralement lourde pouvant aller,
selon les législations nationales, jusqu'à l'emprisonnement à vie, voire à
la peine capitale.
Les pédophiles quant à eux revendiquent la
"normalité" de leurs penchants sexuels ; ils veulent donc une double
liberté : celle d'aller vers les enfants de leurs choix et celle de laisser
venir à eux les enfants.
Or, parmi les nombreuses paroles - même qualifiées de
paraboles ou autres hyperboles - prêtées - et jamais rendues ! -
Jésus figure celle-ci : "Laissez venir à moi les (petits) enfants
".
Tout ce qui se rapporte à Jésus est sacré, divin.
Cette parole n'est-elle alors pas le fondement sacré et divin de la liberté prônée
par les pédophiles ?
N'explique-t-elle, en la justifiant religieusement et moralement, que, en définitive,
les prêtres, moines et autres clercs pédophiles ne font rien moins
qu'"aimer leurs prochains" et que, en définitive, la seule raison que
l'on ait de leur jeter la pierre est que leur amour du prochain se fait plus en
faveur des enfants que des adultes – et donc de leurs frères et sœurs en âge
- ?
6.
Blasphème et blasphème
Selon le dictionnaire, un blasphème est une injure, un
outrage fait à la divinité, à la religion et, par extension, à tout ce qui
est jugé respectable.
Pour les religions – toutes les religions – il n'y a
de blasphème que contre elle et contre leur dieu.
Autrement dit si, athée, je tiens des propos jugés
blasphématoires par les tenants d'une quelconque religion je suis
"fautif" et, auteur d'un véritable crime de lèse-religion (ou
divinité), je peux et même dois "payer mon crime", le prix pouvant
aller jusqu'à celui de ma vie.
En revanche, n'étant pas adepte d'une secte religieuse
et, de ce fait, non respectable, mes convictions philosophiques et éthiques –
l'athéisme, c'est-à-dire l'humanisme au sens vrai du terme – peuvent faire
l'objet de la part de n'importe quel religieux de toutes les injures et offenses
imaginables sans pour autant que celles-ci ne puissent être considérées comme
blasphématoire à l'égard de mes convictions, de ma personne et de ma
respectabilité – mais il est vrai que je n'en ai pas ! -.
Ainsi, si je dis que Mahomet n'est pas né musulman –
et pour cause ! – je commets un blasphème et, là où il n'y a d'autre Loi,
d'autre Justice que la charia et la folie des "hommes de dieu" je
risque la peine de mort. Ainsi encore en posant les questions ci-dessus je
commets un blasphème pour les tenants de la secte chrétienne et je m'expose à
des "ennuis", sachant qu'il y a fort à parier que bon nombre de ces
sectaires doivent regretter le bon vieux temps de l'Inquisition et qu'ils prient
de toutes leurs forces pour que son règne de terreur revienne.
En revanche, lorsque le chef des catholiques dit que les
horreurs du nazisme sont l'héritage direct du Siècle des Lumières, de la
Raison et de l'Athéisme ce n'est pas un blasphème au sens d'une offense, d'une
insulte à mes convictions et ce, alors même qu'Hitler s'est toujours revendiqué
du christianisme et qu'à maintes reprises la hiérarchie catholique l'a encensé
pour son "juste et nécessaire" combat pour la défense de la (vraie)
foi (chrétienne et catholique) !
Il n'est pas non plus blasphématoire qu'hier un pape et,
aujourd'hui, un ayatollah condamne les Droits de l'Homme au motif qu'ils ne sont
pas "respectables" dés lors que conquis par des luttes d'hommes et de
femmes et non "concédés" par un dieu ou ses représentants
terrestres et que, par conséquent, ils ne sauraient être opposables et opposés
aux représentant de dieu et à leurs alliés laïcs !
Quel est donc ce "jeu" où certains – les
religieux – se prévalent du droit d'imposer aux autres joueurs leurs règles
tout en se donnant le droit de modifier sans cesse, à leur seul avantage, les règles
qu'ils ont seuls choisies ? Oui, quel est donc ce "jeu" quand le terme
de "jeu" n'est sûrement pas le plus approprié qui soit puisque pour
les autres joueurs – des hommes, des femmes et des enfants – la mise n'est
autre que… leur vie ?
Autre question : pourquoi entre religieux, qu'ils
appartiennent à la même secte ou pas, les propos, contraires ou seulement différents,
tenus ne sont jamais… blasphématoires et que le blasphème serait donc le
seul fait des non-croyants, c'est-à-dire des libres penseurs ou bien encore
des… hommes – et, bien sûr, des femmes – libres ? N'est-ce pas là le
signe indéniable d'une solidarité d'intérêt par delà des différences de
forme un peu comme toutes les entreprises capitalistes, malgré leurs différences
et, souvent, la concurrence qui les opposent, le sont du… capitalisme en tant
que système économique et représentation politique ?
Ainsi, pourquoi seules les "valeurs" – et,
compte tenu des inévitables collusions entre religion et économie, ce terme a
un soubassement éminemment… marchand, boursier – religieuses pourraient être
atteintes dans leur dignité, leur respectabilité par des "blasphèmes"
et qu'il ne pourrait pas en être de même pour une philosophie, une éthique,
une "conviction" qui, humaniste, n'aurait d'autre fondement que
l'Homme et d'autre "incarnation" que les hommes, les femmes et les
enfants d'hier, d'aujourd'hui et de demain comme d'ici et d'ailleurs ?
Ne suis-je pas fondé à revendiquer le droit au blasphème quand d'autres revendiquent l'interdiction de blasphémer ?
7.
Idolâtrie
Pour le dictionnaire, l'idolâtrie est l'hommage
religieux rendu à une idole et, par extension, l'admiration excessive rendu à
une personne tandis qu'une idole (du grec eidôlon, image) est la représentation,
sous forme humaine ou symbolique, d'une divinité que celle-ci s'entende comme
une déité – un dieu, une déesse… -, d'une force vitale, humaine ou
naturelle – la sexualité dans sa fonction réduite de reproduction…, la
pluie comme source de vie… - ou d'un "principe" moral ou éthique
– la Justice, la Vérité… -.
Contrairement à ce que les tenants des religions monothéistes
ont affirmé – pour justifier leurs efforts d'éradication de cette
concurrence que représentait le paganisme, éradication qui, bien souvent, a été
synonyme d'élimination physique, souvent massive, des… idolâtres -,
les "idolâtres" n'ont jamais confondu l'"être
divin" objet de leur culte avec la représentation – sculpture, peinture,
dessin… - de ce même "être".
Les idoles - matérielles – abattues, le christianisme,
notamment dans sa forme catholique s'est aussitôt empressé de multiplier les
représentations – sculptures, peintures, dessins… - de son dieu et de ses légions
de "saints" serviteurs. Curieusement, le "culte" rendu à
ces "idoles" n'a plus été qualifié d'idolâtrie : pourquoi ?
En quoi serait-il respectable de se prosterner devant un
morceau de bois sur lequel serait cloué la représentation d'un
"homme-dieu" pour lui demander, à force de prières, prosternations,
génuflexions et autres exhibitions, de faire (re)venir la pluie alors qu'il ne
le serait pas d'effectuer une danse dite de la pluie autour d'un totem qui
serait la représentation symbolique de la mère-nature afin que celle-ci, réjouie
du "spectacle" donné en son honneur, fasse… (re)venir la pluie ?
Le chapelet est égrené dans de nombreuses croyances
religieuses pour "rythmer" les prières : pourquoi serait-il frappé
d'opprobre pour certains et de respect pour d'autres ?
Après avoir condamné les "idolâtries" qui
l'ont précédé historiquement ou qui se maintenaient alors qu'il était à
peine naissant et qui, dans les deux cas, étaient constitutives de ce que l'on
a ultérieurement appelé "paganisme", le christianisme a rapidement
mis en place une nouvelle idolâtrie, plus conforme à sa cosmogonie
politico-religieuse : croix, crucifix, statues…
N'est-il pas surprenant qu'une religion qui se prétend détentrice
de la "Vérité" - au motif qu'elle est "révélée" -
cautionne des "faux" comme le morceau de toile - dit "le
suaire" - de Turin, un nombre tel de "vrais" morceaux de la
"vraie" croix – y en aurait-il eu une ou plusieurs fausses ?!? –
que, tous réunis, selon de savants calculs, ils permettraient de construire un
solide voilier – lequel pourrait être pourvu d'une généreuse voilure grâce
à toutes les "vraies" reliques d'étoffe liées à Jésus ou tel ou
tel de ses disciples et disséminées un peu partout dans le monde -, des
bizarreries anatomiques qui font que la " recollation"de
"vraies" reliques osseuses de saints donnerait des squelettes qui à
deux têtes, qui à trois jambes… ?
A confondre ainsi objet – au sens
d'"ustensile" - de culte et divinité comme s'est complu à le faire
le christianisme aux dépens du paganisme, n'est-il pas plus plaisant, amusant,
récréatif, distrayant,… jouissif et… humain d'idolâtrer" Dionysos en
buvant maintes pintes de bon vin tout en dansant et chantant devant sa statue
que de tremper ses lèvres coincées dans un tastevin afin d'y boire non pas un
bon cru mais… du sang ? Ne vaut-il pas mieux être paillard et s'enivrer de
vin que cannibale et vampire et manger son dieu en buvant son sang ?
8.
Pas de question(s) mais des réponses : secte(s) et Religion(s)
A sa naissance, pour les romains qui étaient alors
"païens", le christianisme n'était qu'une secte parmi (tant)
d'autres.
A la même époque, le terme de secte était couramment
utilisé chez les Juifs pour désigner les différents mouvements
politico-juridico-religieux existant parmi eux.
De nos jours encore, chez les bouddhistes il existe de
nombreuses sectes qui sont autant d'appellations allogènes.
Dans toutes ces appellations, sauf dans les écrits de
certains Romains, il n'y a aucune connotation péjorative. A fortiori, aucune
condamnation morale, voire juridique et, notamment, pénale.
Lorsqu'il est devenu religion d'état, le christianisme
s'est érigé en Religion universelle et constitué en Église.
Aussitôt, il s'est mis à lutter contre les sectes en les acculant d'être
des "œuvres du malin" et, avec la noble et généreuse intention de
sauver les âmes perdues, s'est mis gaillardement à… supprimer des corps !
De nos jours, les religions, qu'elles soient monothéistes
ou, dans le cas quasi unique d'espèce qu'est l'Inde, polythéistes, prétendent
toutes à la majuscule et au titre de Religion établie ou reconnue pour,
"toutes ensemble, toutes ensemble" (tsoin-tsoin), condamner
les "sectes" en comptant bien, comme au bon vieux temps de
l'Inquisition pour ce qui est de la multinationale romaine, que les tribunaux laïcs
donneront des formes pénales à valeur d'interdiction, de dissolution et/ou de
sanctions diverses à leurs bulles morales.
Question : par quelle alchimie secrète une secte devient
Religion établie ou reconnue et, inversement, une secte ne peut prétendre au
titre – et aux nombreux avantages qui en découlent – de Religion établie
ou reconnue.
L'Histoire de l'Occident nous fournit une réponse évidente
: une secte devient une et, en fait, La Religion le jour où elle devient
religion d'État, autrement dit lorsque le sabre et le goupillon (ou tout autre
ustensile de culte) se rejoignent pour, se légitimant mutuellement, asseoir
leur pouvoir sur le Laos – le peuple pris dans son universalité – à
travers un appareil de domination, de coercition et de répression physiques
aussi bien que "spirituelles".
Est-ce que cette réponse est pour autant suffisante ?
Assurément non quand on voit, par exemple, que, aux États-Unis, nombreuses
sont les "obédiences convictionnelles" reconnues comme Religions
alors que dans d'autres pays elles ne sont que des sectes (L'exemple type en étant
la scientologie).
Est-ce que ces "obédiences" peuvent se prévaloir
de leur taille – en nombre d'adhérents – et donc, au sein d'une population
donnée, de leur représentativité d'un système significatif de convictions et
pratiques religieuses ? Pas nécessairement quand on constate que, par exemple,
le "poids" de la scientologie est à l'échelle planétaire et pas
seulement nord-américain et que d'autres "religions" ne sont pour
ainsi dire que des groupuscules (des "croupions" ?).
Revenons à l'Histoire : dans l'Empire romain, l'érection
du christianisme en Religion s'est faite par la prise du pouvoir politique ou,
plus exactement, par l'interpénétration des pouvoirs temporels et religieux.
Or, de nos jours, plus que jamais, le véritable pouvoir n'est pas de nature
politique mais économique. Ce ne sont plus les Gouvernements et les Assemblées
nationales qui gouvernent mais les multinationales et, plus précisément,…
l'argent.
Or, toutes les sectes qui ont pu obtenir quelque part la
reconnaissance juridique du statut de Religion ont toutes une main mise sur les
leviers de commande économique, au local comme à l'international (cf. toujours
la scientologie). Partant, elles ont toutes réussi à s'inféoder tout ou
partie de la sphère décisionnelle politique.
Il n'y a donc ni alchimie, ni miracle : n'est Religion établie
que la secte qui dispose d'une "autorité" réelle – et donc
essentiellement économique - sur la Société dans laquelle elle s'est constituée
à des fins, d'apparence religieuse, mais, fondamentalement, de contrôle et de
pouvoir.
Dans ce contexte, la lutte que mènent les Religions
d'ores et déjà établies et reconnues pour fermer la porte à ces candidates
à l'establishment que sont les sectes participe d'une lutte de préservation de
pouvoir : quelle religion – comme n'importe quelle autre maison de commerce -
en effet pourrait accepter que sa position monopolistique ou, du moins,
dominante, soit remise en cause et que la rente – au sens financier du terme
– qu'elle tire de sa situation soit soumise au risque de se tarir ?
En d'autres termes, puisque la croyance en l'irrationnel
semble être une inévitable aberration humaine (trop humaine !), il y a fort à
craindre que les Religions établies et reconnues ne meurent pas de leur belle
mort en raison d'une amélioration universelle et significative du niveau
d'instruction des hommes et de leur accès tout à la fois à la Raison et à la
Liberté absolue de conscience mais disparaissent sous les coups de butoir de
sectes qui, devenant ainsi des Religions établies et reconnues, s'empresseront,
la succession des précédentes ainsi assurée, de tenter de fermer la porte à
de nouvelles sectes porteuses d'autres intérêts (économiques en particulier).
Dans les combats qu'elles doivent mener dans le huis clos
des Gouvernements et dans ces arènes publiques que sont les Assemblées
nationales, les Tribunaux et les médias, les sectes prétendant au statut de
Religion établie et reconnue prennent soin de fonder leur argument sur les
Droits de l'Homme et, ainsi, de revendiquer en la faveur la Liberté de
conviction religieuse qu'ils ont instituée.
Deux remarques sont à faire :
Ø la liberté de conviction revendiquée est toujours qualifiée de religieuse et jamais de "spirituelle" dans la mesure où celle-ci est plus universelle et comprend aussi une conviction humaniste qui n'a aucun fondement religieux – libre pensée, athéisme… -. Ainsi, à l'évidence, sectes et religions s'entendent sur un point : leur commun rejet de tout ce qui n'est pas… religieux !
Ø
dans leurs combats, soucieuses de ne pas paraître partisanes
mais, au contraire, universelles au regard de la Liberté de conscience constituée
par les Droits de l'Homme, les sectes semblent toutes solidaires ; on constate
toutefois que lorsqu'une d'elle, dans un pays quelconque, accède au statut de
religion établie et reconnue, alors elle cesse, dans ce pays du moins, de
chanter l'hymne de la solidarité universelle. Ceci est sans aucun doute le
premier exercice d'un nouvel absolu : celui du pouvoir. D'un pouvoir qui, nécessairement,
tôt ou tard, sera appelé à être exercé contre ces concurrents que sont…
les sectes.
Enfin, une crainte sera formulée : dans le combat acharné
que les religions monothéistes vont devoir de plus en plus mener contre les
"sectes prétendantes" (sous-entendu à leur succession), n'est-il pas
à craindre que, le pouvoir économique étant de plus en plus entre les mains
des secondes, les premières n'aient pas tendance à vouloir se défendre en
recourant à des armes que l'on croyait (naïvement) révolues : inquisition,
croisade, assassinat (cf. l'origine du mot "assassin"), fanatisme,
obscurantisme, irrationalisme, diabolisation… ?
Maintes pages de l'Histoire de l'Humanité ont été écrites
sur des pages noires (noires du deuil de l'humain) à l'encre rouge du sang
d'hommes, de femmes et d'enfants. Certains n'ont-ils pas la tentation, parce que
poussés par la nécessité – leur nécessité – d'en écrire ainsi de
nouvelles ? Les laisserons-nous faire ?
Nombreux sont celles et ceux qui estiment "légitime"
de lutter contre les sectes, ne serait-ce que pour s'en prémunir et en protéger
les leurs. Il est à espérer qu'ils comprennent rapidement qu'il ne saurait y
avoir de lutte contre les sectes sans lutte contre… les religions, quand bien
même elles seraient établies et religions.
Sectes et religions, c'est donc le même combat puisque toutes elles ressortissent au non-humain, au déni d'humanité.