Réflexions personnelles sur le travail

  1. Premières réflexions

Il n'est pas inutile de rappeler, que, à l'origine, chez les Romains, le "travail" désignait un instrument de torture latin (trepalium).

Il est non moins significatif de souligner que :

Il n'y a pas de liberté dans le travail (surtout dans sa forme salariée) mais une... peine qui consiste à endurer les souffrances de la torture pratiquée par ce tortionnaire particulier qu'est le "patron", que celui-ci soit un individu, un "groupement" (une société anonyme par exemple) ou... l'état !

  1. Secondes réflexions

La plupart du temps, les analyses du travail, qu'elles soient "libérales", marxistes (ou marxiennes)…, sont économiques, politiques et/ou sociologiques mais aussi… morales. Or, le travail  peut aussi s'analyser d'un point de vue "culturel", anthropologique.

Cette analyse fait apparaître que le travail, dans sa forme salariée ou "indépendante" (mais rémunérée) relève toujours du régime de la contrainte, que celle-ci s'appelle :

Le point commun de toutes ces formes de contrainte est qu'elles sont toutes une aliénation de la liberté de l'individu qui… travaille. En ce sens, elle participe du principe de réalité – d'une réalité qui, à l'instar de la morale, est toujours celle des… autres et, plus précisément d'un ordre, autrement dit d'un système d'oppression et de répression – et aucunement du principe de plaisir qui, lui, tend à privilégier le "gain gratuit" – le plaisir – aux dépens de l'"effort" dont il convient de rappeler que, étymologiquement, il désigne :

A leur poste de travail, de nombreuses personnes "exécutent" – autre terme tout à fait significatif : on "exécute" le travail comme on… exécute un(e) condamné(e) à mort ! – avec "peine" les tâches pour lesquelles elles sont "rémunérées" alors que c'est avec… plaisir qu'elles exercent ces mêmes activités pour elles-mêmes ("loisirs") mais également pour d'autres dans le cadre, en particulier, d'un bénévolat militant ou d'un "élan" de solidarité.

Dans le premier cas c'est le principe de réalité qui (pré)domine et qui emporte douleur, souffrance, privation, renoncement, inégalité, domination/soumission, aliénation…, dans le second cas c'est le "triomphe" du principe de plaisir avec son florilège de joies, de jouissances, de partage, d'épanouissement, de satisfaction, d'allégresse, d'"achèvement"… et, j'oserai même dire, de… bonheur !


Ainsi, ce n'est pas tant le "travail" – au sens d'activité de création, de fabrication, de transformation, de production, de prestation… -  qu'il convient d'abolir que le "régime" de contraintes dans lequel elles DOIVENT s'exercer au profit d'un autre "régime", celui de la liberté, la liberté de faire ou de ne pas faire, de faire quand on veut, avec qui on veut, pour ce que l'on veut, à des fins librement choisies…, autrement dit celui de… l'anarchie.

D'aucuns ne manqueront pas de dire que dans toute "société", qu'elle soit humaine, animale, végétale…, il n'y a de "travail" que "collectif" et… "organisé", c'est-à-dire fondé sur des relations d'inégalité – la plus basique de ces inégalités étant celle qui distingue celles/ceux qui savent (faire) et celles/ceux qui ne savent pas, autrement dit celles/ceux qui "ordonnent" et celles/ceux qui exécutent – et donc des rapports de pouvoir, d'autorité. Mais ce n'est là qu'une affirmation et non une démonstration.

En effet, prenons un exemple : soit un récipient quelconque et du sable. Amusons-nous à verser le sable dans le récipient. Que constatons-nous ? Les grains de sable "s'agencent" tout "naturellement" pour finir par remplir le récipient ; sans qu'une "main invisible" n'ait besoin de les poster, chaque grain finit par trouver "sa" place et l'ensemble des grains finit par accéder à cet équilibre qu'est celui du remplissage du récipient.

Certes, dans cet exemple, les "grincheux(ses) diront que cet "agencement" n'est pas si spontané ou, du moins, si harmonieux que cela puisque, avant que chacun ne trouve "sa" place, les grains de sable doivent se "bousculer", s'entrechoquer, se pousser les uns les autres et donc exercer, individuellement et collectivement, une "force" – en l'occurrence" une poussée – sur/contre ceux qui, spontanément, ne trouvent pas "leur" place. Et de poursuivre : cet exemple démontre bien qu'il n'y a pas d'organisation possible du travail sans… ordre, sans contrainte, sans… autorité !

Or, c'est là une extrapolation abusive qui se fonde sur un présupposé idéologique selon lequel la liberté des un(e)s serait la nécessaire antinomie de l'équilibre de la réunion de ces individus. Autrement dit, qu'il ne saurait y avoir d'"organisation" – d'agencement équilibré et harmonieux – sans… autorité, laquelle est nécessairement un rapport de force exercé par certains – éventuellement au nom du "tout" – contre d'autres. Mais plus en amont encore, ce présupposé consiste à considérer qu'il n'y a pas de libertés individuelles dont la "somme" serait ipso facto la liberté du… "tout" et que, par conséquent, que l'existence du "tout" implique invariablement la non-existence de l'Un.

Or, les activités ludiques et, notamment, celles des jeux dits de coopération montrent que, au contraire, le groupe ne peut faire collectivement que dans la mesure où chacun(e) d'abord adhère librement au groupe et, ensuite, participe librement à l'action commune.

En outre, cette négation de la liberté "essencielle" – "primitive" et constitutive, en ce qui concerne les humains, de… l'humanité – est aussi celle du droit… à l'erreur alors que l'apprentissage, qu'il soit individuel ou collectif, est justement fondé sur… le "jeu des essais et des erreurs" et qu'un tel "jeu" peut tout à fait être la "règle" d'un processus collectif d'agencement d'activités individuelles aux fins d'une "production" collective commune !


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