Relativité de la santé publique[1]

 

 

Après avoir… terrorisé les foules des pays occidentaux avec la vache folle, la grippe aviaire, voici venu le temps du terrorisme de la grippe porcine. Selon l'OMS, nous en sommes au niveau 5 d'une échelle de pandémie qui comporte 6 degrés.

 

Rappelons que, en matière de grippe, celle dite asiatique (ou russe) fit plus d'un million de morts de 1889 à 1890, celle dite espagnole fit entre 30 et 100 millions de morts entre 1918 et 1920, celle encore dite asiatique de 1957-1958 tua 1 à 1.5 millions de personnes, celle de Hong Kong causa le décès de 750 000 à un million de personnes en 1968-1969, dont 25 000 pour la seule France.

 

Pour la grippe porcine, à ce jour, il y a environ 6 000 cas recensé sur toute la terre  avec… une soixantaine de décès.

 

Le programme spécial de recherche et de formation concernant les maladies tropicales (TDR, abréviation de l'anglais Tropical Diseases Research) de l'Organisation Mondiale de la Santé se concentre sur les maladies délaissées qui affectent de façon disproportionnée les populations pauvres et marginalisées. Le protocole actuel inclut les dix maladies suivantes :

 

Les maladies tropicales tuent, chaque année, plusieurs millions de personnes[9]. Elles sont considérées par l'O.M.S. comme des maladies… "délaissées" (sic) car, outre qu'elles ne touchent que des personnes des pays pauvres (dits du Tiers-Monde), elles ne mobilisent pas vraiment l'opinion publique et encore moins les centres de recherches et les laboratoires pharmaceutiques tant il est vrai qu'elles ne constituent pas des… cibles financièrement juteuses.

 

Curieusement, la tuberculose est classée dans ces maladies tropicales… "délaissées" figure la tuberculose alors que celle-ci, sous toutes ses formes, enregistre une progression exponentielle dans les pays occidentaux mais il est vari au sein des… populations pauvres, tant il est vrai que cette maladie est corrélée avec al pauvreté, c'est-à-dire avec le manque d'hygiène, la précarité et la proximité de l'habitat, une alimentation déficiente…

 

Tout comme l'obésité qui est désormais considérée comme un "fléau" majeur parce qu'il frappe les populations occidentales et, au sein de celles-ci, les… nanti(e)s, la grippe porcine (à l'instar de la grippe aviaire et de la vache folle) mobilise l'attention des médias et des pouvoirs politiques des pays occidentaux pour deux raisons :

 

 

La mort de millions de pauvres gens du Tiers-Monde ne "paye" pas. Elle est le "lot de la banalité quotidienne". En revanche, celle de quelques personnes (nanties) est constitutive d'une crise… majeure, d'une… terreur mondiale. Il en est de même pour celle qui pèse sur les troupeaux de "serviteurs" volontaires de ces mêmes nanti(e)s car, sans ces troupeaux, point de… nanti(e)s !

 

Gageons que les centres de recherche et les laboratoires pharmaceutiques vont rapidement faire de sérieuses avancées dans la lutte contre la grippe porcine car le marché est… juteux et que les maladies tropicales comme toutes les maladies liées à la précarité, à la misère… continueront d'être… délaissées.

 

23 mai 2009


 

[1] A partir du Monde libertaire n° 1557 et de Wikipédia.

[2] La dengue (dɛ̃g), anciennement appelée grippe tropicale ou le petit palu, est une infection virale, endémique dans les pays tropicaux. Une forme déclenchant une fièvre hémorragique, la dengue hémorragique (ou DHF, pour dengue hemorrhagic fever), est potentiellement mortelle. L'aggravation du syndrome hémorragique, généralement pour les enfants de moins de 15 ans, conduit vers la dengue avec choc (ou DSS, pour dengue shock syndrom).

[3] Les filarioses sont des helminthiases, maladies parasitaires dues à des nématodes parasites appelés filaires.. La transmission s'effectue par un insecte vecteur à l'exception de la dracunculose (voie buccale)

[4] La lèpre (ou maladie de Hansen) est une maladie infectieuse chronique due à Mycobacterium leprae (une bactérie proche de l'agent responsable de la tuberculose identifiée par le Norvégien Gerhard Armauer Hansen en 1873) touchant les nerfs périphériques, la peau et les muqueuses, et provoquant des infirmités sévères. Elle est endémique dans certains pays tropicaux (en particulier d'Asie). La lèpre est une maladie peu contagieuse.

La lèpre fut longtemps incurable et très mutilante, entraînant en 1909, à la demande de la Société de pathologie exotique, "l'exclusion systématique des lépreux" et leur regroupement dans des léproseries comme mesure essentielle de prophylaxie. Aujourd'hui traitable par les antibiotiques, des efforts de santé publique sont faits pour le traitement des malades, l'équipement en prothèse des sujets guéris et la prévention.

[5] La trypanosomiase africaine, couramment appelée maladie du sommeil, est une forme de trypanosomiase, une maladie parasitaire provoquée par un trypanosome (protozoaire flagellé), qui est transmis par la piqûre de la mouche tsé-tsé ou glossine et qui affecte les hommes et les animaux.

Deux sous-espèces d'un trypanosome (Trypanosoma brucei) génèrent chez l'Homme des pathologies différentes :

La maladie est endémique dans certaines régions de l’Afrique sub-saharienne, couvrant environ 36 pays et menaçant potentiellement 60 millions de personnes. On estime que 50 000 à 70 000 personnes sont actuellement infectées par an, le nombre ayant diminué légèrement ces dernières années.

Trois épidémies majeures se sont produites ces cent dernières années, une en 1896-1906 et les deux autres en 1920 et 1970.

La trypanosomiase animale est appelée nagana.

[6] La trypanosomiase américaine (brésilienne) ou maladie de Chagas est une forme de trypanosomiase (comme la maladie du sommeil), une maladie parasitaire qui sévit dans les régions tropicales d'Amérique du Sud et centrale. Elle est provoquée par Trypanosoma cruzi, un trypanosome qui est transmis par des punaises hématophages des genres Triatoma et Rhodnius (famille des réduvidés, telles la vinchuca (Triatoma infestans, Triatoma protracta et Rhodnius prolixus). Selon l'OMS près de 13 000 personnes meurent du mal de Chagas et 300 000 nouveaux cas se déclarent chaque année. Elle porte le nom d'un médecin brésilien, Carlos Chagas, qui en 1909 décrivit la maladie pour la première fois.

[7] Le paludisme (du latin paludis, marais), appelé aussi malaria (de l’italien mal’aria, mauvais air), est une parasitose due à un protozoaire transmis par la piqûre de la femelle d’un moustique, l’anophèle, provoquant des fièvres intermittentes. Avec 300 à 500 millions de malades et 1,5 à 2,7 millions de décès par an, le paludisme demeure la parasitose tropicale la plus importante. 80 % des cas sont enregistrés en Afrique subsaharienne, où ils concernent majoritairement les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes (OMS, 2005) (voir les régions à risques).

La cause de la maladie a été découverte le 6 novembre 1880 à l’hôpital militaire de Constantine (Algérie) par un médecin de l’armée française, Alphonse Laveran, qui reçut le prix Nobel de médecine et de physiologie en 1907. C’est en 1897 que le médecin anglais Ronald Ross (prix Nobel 1902) prouva que les moustiques (Anopheles) étaient les vecteurs de la malaria. Auparavant, c’était le mauvais air émanant des marécages qui était incriminé.

Les parasites Plasmodium (surtout P. falciparum – anciennement dénommé praecox –, P. vivax, plus rarement P. ovale et P. malariae) sont transmis par la piqûre de la femelle d’un moustique appelé anophèle (genre Anopheles). Le parasite sévit à l’état endémique, infecte les cellules hépatiques de la victime puis circule dans le sang, en colonisant les hématies (globules rouges) et en les détruisant.

[8] La tuberculose est une maladie infectieuse transmissible et non immunisante, avec des signes cliniques variables. Elle est provoquée par une mycobactérie du complexe tuberculosis correspondant à différents germes et principalement Mycobacterium tuberculosis (ou Bacille de Koch ; BK).

Autrefois soignée dans les sanatoriums, par des cures de soleil et plein air, elle a été réduite par les antibiotiques dans les années 1950, mais elle connait un regain expliqué par l'apparition de souches multi-résistantes, ce qui explique que la maladie tue encore près de deux millions de personnes chaque année dans le monde (plus de 1,7 million de victimes en 2004 selon l'OMS).

La tuberculose pulmonaire (phtisie) est de loin la plus fréquente et la plus répandue, mais il existe des atteintes osseuses (mal de Pott, tumeur blanche du genou...), rénales, intestinales, génitales, méningées, cutanées (tuberculomes).

[9] Le seul paludisme a touché plus de 247 millions de personnes en 2006  et entraîné la mort de plus d'un million de personnes (majoritairement des enfants).


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