Virtualité et réalité

 

J'ai expliqué les raisons pour lesquelles, désormais, je désigne le fondement principiel – le mythe fondateur, l'imposture originelle – des Ø et de leurs réifications que sont les ordres religieux par le symbole [1].

S'attacher à ne combattre que , autrement dit une idée, une hypothèse (inutile), un pari (stupide)…, c'est courir le risque de ne mener en définitive qu'un combat virtuel à l'image de la virtualité des jeux vidéos.

En effet, la foi, en tant qu'acte de croyance, délibéré ou subi, quand bien même elle prétend se fonder sur une vérité révélée[2], se situe en dehors de toute rationalité[3]. L'objet d'une foi – ce en quoi/qui croit le croyant – ne se démontre pas mais s'affirme et, lorsqu'il est réifié en un ordre tend à s'imposer par l'oppression et la répression.

Comme l'a si bien dit Euclide "Ce qui est affirmé sans preuve, peut être nié sans preuve" : à l'affirmation religieuse peut s'opposer l'affirmation athée. C'est alors la polémique, ce qui ne fait pas nécessairement beaucoup avancer le débat dés lors que, située en dehors de la rationalité, la foi est sourde à la raison et que le croyant, en raison même de son aliénation, ne peut pas entendre – et, a fortiori, comprendre et reconnaître – la contradiction qui lui est apportée.

Combattre cette idée qu'est en restant dans le seul domaine des idées – des croyances ou convictions et, de façon générale, de la conscience – c'est jouer au Don Quichotte se battant contre des… moulins inexistants, contre une virtualité. Or, on sait comment a fini Don Quichotte : mal ! Engager le combat contre et les Ø sur le champ de leur virtualité, c'est engager un combat que l'on ne peut emporter[4]. C'est dépenser inutilement son énergie et son intelligence. C'est perdre son temps.

En revanche, par leurs actes – le fait religieux – et, surtout, leurs ordres, les Ø s'incarnent – se réifient – dans la réalité historique. Et cette objectivation d'un système d'idées – de croyances -, dés lors, fonde une critique rationnelle – et radicale ! – à laquelle le croyant est contraint de répondre par des arguments rationnels inscrits dans le réel des faits et non plus dans la virtualité de ses idées, sauf à fuir dans l'intolérance assassine de la contradiction et du contradicteur ou dans cette forme paranoïaque et paroxysmique de l'aliénation religieuse qu'est le mysticisme !

Dés lors, la critique radicale des Ø s'ouvre de nombreuses perspectives, toutes inscrites dans la rationalité et le réel et qui ne pourraient être contredites que par la démonstration d'une preuve contraire au sens scientifique du terme :

         la dénonciation des contradictions entre la parole religieuse et le fait religieux. Ainsi, par exemple, d'un côté le soit disant message d'amour et, de l'autre, la réalité sanguinaire de l'Inquisition et, plus généralement, de l'intolérance (cf. l'exemple pakistanais du crime de blasphème).

         l'exégèse scientifique et, notamment, historique, sémantiquedes textes religieux afin de démontrer cette multitude de contradictions qui existent aux plans endogène (entre les textes eux-mêmes) et exogène (la pseudo historicité religieuse au regard de l'histoire sociale, politique, économique… des humains mais, également, de cette histoire naturelle que nous relate – et démontre – la géologie, la paléontologie, l'astronomie… - et établir ainsi qu'une Vérité fondée sur autant de contradictions n'est pas une vérité mais une… imposture !

         l'explication scientifique de phénomènes qualifiés de divins – les miracles – comme preuve de l'existence de l' et, a contrario, la démonstration scientifique de supercheries de même nature et de même intention (exemple : le suaire de Turin, les morceaux de la vraie croix, les vraies reliques…)

         le relativisme universel de et des Ø par la mise en évidence des contradictions, des négations mutuelles, des variations dans le temps et dans l'espace d'un même corpus… qui existent entre les différentes Ø et qui, concrètement, chacune prétendant à l'universalité de son unicité véridique, aboutit à un jeu à somme nulle, c'est-à-dire à l'auto-effondrement de ce système de systèmes

         la nature pathogène et morbide de certaines formes de pratiques religieuses : le mysticisme, les transes, les possessions, les illuminations, l'auto-afflication…[5]

         la non-historicité, c'est-à-dire l'inexistence effective, de personnages et de faits qui sont pourtant constitutifs du fondement historique de Ø

        

Mais il existe un second champ d'attaque, celui des ordres religieux qui, réification par excellence des Ø, s'inscrivent nécessairement dans la rationalité historique et s'exposent de plein fouet à une critique radicale du point de vue des humains et, plus précisément, de leurs droits. Ainsi, l'Histoire et l'actualité abondent d'exemples concrets, irréfutables démontrant :

         l'essence même de l'Ordre religieux : l'oppression et la répression des droits des gens et, en la matière, la liste des crimes des ordres religieux, qu'ils soient individuels ou collectifs (génocides et ethnocides) est le plus implacable réquisitoire que l'on puisse dresser, un réquisitoire, auquel ne peut être opposé aucune circonstance atténuante et qui ne peut donc déboucher que sur une condamnation absolue et définitive

         la constante alliance des ordres religieux avec les formes les plus oppressives et répressives d'ordres politiques (exemple, la secte vaticanesque et le nazisme, le fascisme, le franquisme… mais aussi les théocraties musulmanes et le terrorisme, national ou international)

         la non moins constante ingérence des ordres religieux dans la sphère publique des États reconnaissant pourtant aux gens ces droits fondamentaux que sont les libertés de conscience et d'expression : lobbying de toutes formes exercées contre la liberté de la presse, la liberté de création artistique, la liberté des humains à disposer de leurs propres corps – euthanasie, contraception, I.V.G. homosexualité… - et, surtout, immixtion dans l'École et, partant l'éducation des enfants, alors même que celle-ci se veut sinon laïque, du moins soustraite à toute influence partisane – et, notamment, religieuse – que ce soit, falsification éhontée de l'Histoire[6], appropriation/usurpation/vol de l'identité culturelle de communautés himaines[7]

         ces régulières épousailles nationalistes – et donc… particulières - entre ordres religieux et États que sont les sacralisations des causes nationales dans le cadre de conflits armés – les fameux " et mon droit", "Gott mit uns"… - qui, par là-même, constituent la négation de leur prétention à incarner une Ø – et donc une vérité – universelle et à porter un projet messianique pour le compte de l'ensemble des humains, qu'elles que soient leurs particularités  temporelles – et, notamment, de nationalité –

         les pratiques aberrantes de ces ordres imposées, par la contrainte, contre le plus élémentaire bon sens et, surtout, contre les intérêts vitaux tant des troupeaux que des humains en général ; ainsi, par exemple, l'organisation de processions en période d'épidémies qui, imposées comme seuls véritables remèdes à ces fléaux/punitions de  et assorties de l'interdiction de toutes mesures prophylactiques et hygiéniques médicalement fondées, n'avaient/n'ont d'autres effets que de répandre davantage ces épidémies. Ou bien encore l'interdiction du préservatif alors qu'il est médicalement prouvé que cet usage constitue la protection la plus élémentaire, la plus accessible contre le virus du sida

         pour la secte vaticanesque cette contradiction autant épistémologique qu'ontologique et théologique entre l'infaillibilité papale et la nature humaine du concierge du ≈[8]

         cette constante hypocrisie des gardiens de la foi consistant à interdire aux troupeaux contradictions ce que, en toute discrétion ou ouvertement, ils s'autorisent à faire : Ainsi, par exemple :  l'usage de la pilule autorisé aux religieuses espagnoles en mission en Afrique mais interdit aux… Africaines ; les mariages et concubinats de prélats – ou simples soldats – de la secte vaticanesque dont la finalité n'est pas la reproduction mais bien le seul plaisir sexuel alors que celui-ci est interdit aux fidèles…

         la négation des droits des humains, pourtant proclamés et reconnus universels et inaliénables et naturels, à raison de la seule humanité des individus, par l'O.N.U., comme contraires ou, pour le moins, subordonnés au Droit de et, bien entendu, aux droits des ordres religieux considérés comme la traduction juridique temporelle du droit de

        

En se retirant du champ de la virtualité qui est celle de et en se situant, en toute rationalité, sur les deux champs réels précités, la critique athée de l'aliénation religieuse ne peut que gagner en efficacité en contraignant les croyants à réfuter, rationnellement – scientifiquement, historiquement… -, les arguments ainsi invoqués – ce qu'ils ne pourront faire ! – et en les mettant dans l'impossibilité de s'en tenir à de simples affirmations[9] qui, parce que relevant de la virtualité, sont irréfutables du point de vue de la rationalité !

C'est pourquoi, en refusant de nommer une idée virtuelle pour me contenter de la désigner par le symbole mathématique[10] de l'inexistence - -, je ne me livre pas à un simple jeu d'esprit, à une distraction intellectuelle, à une provocation blasphématoire… mais je (re)pose  le fondement d'une critique radicale de l'aliénation religieuse dans le champ de la rationalité scientifique – les sciences humaines et naturelles – et de l'empirisme comme (re)connaissance immédiate et existentielle – sensualiste, mais aussi affective et  cognitive – du réel et, de ce réel singulier qu'est l'humanité (la nature humaine, les humains comme individus, leurs organisations sociales…) pour désigner le véritable objet de cette critique : l'Ordre religieux dont les croyances, les pratiques… ne sont jamais que les symptômes de cette maladie qu'est l'aliénation religieuse et dont l'essence tout autant que la finalité – le destin – est celui de l'oppression et de la répression de l'humanité, c'est-à-dire des droits et des intérêts des humains et, en particulier, de leur liberté de conscience et d'expression, de leur dignité, de leur unicité.



[1] Pour celles/ceux qui me liraient pour la première fois, j'indique que, pour les motifs indiqués dans mon texte Petit manuel de grammaire mécréante (http://jccabanel.free.fr/mt_petit_manuel_de_grammaire_mecreante.htm ou

http://perso.wanadoo.fr/jccabanel/mt_petit_manuel_de_grammaire_mecreante.htm), je désigne désormais "dieu" par , "religion" (au sens de système de croyances) par Ø et le pseudo État du vatican par ≈.

[2] Une vérité que l'on prétend universelle alors que, en fait, elle n'a été révélée qu'à un certain nombre d'initiés, d'adeptes et, plus précisément, à un troupeau !

[3] En fait, elle est… l'irrationalité par excellence, au même titre que la vulgaire superstition – quoique je n'ai toujours pas compris ce qui, fondamentalement, distinguerait la croyance de la simple superstition et qui ferait que la première est supérieure à la seconde - , la pensée magique, l'astrologie

[4] Sauf exceptions comme, lorsque, par exemple, par la provocation, on arrive à ébranler les certitudes du croyant, à fêler sa logique et, ainsi, à le rendre véritablement réceptif à un débat fondé sur la rationalité et… la réalité !

[5] De nombreux médecins - et, particulièrement, des neurologues - ont démontré que la description de ces manifestations faites par les intéressés/es eux/elles mêmes et les histoires officielles des Ø ne sont que des tableaux cliniques de l"hystérie ou de l'épilepsie – épilepsie qui, rappelons-le, il y a peu, était appelée le  haut mal et dont on considérait qu'elle était le fait d'une élection divine mettant l'intéressé/e en communication directe avec !

[6] Aussi bien dans les manuels d'Histoire que dans les dictionnaires et encyclopédies, ladite falsification étant, bien entendu, au seul avantage des ordres religieux .

[7] Comme par exemple le fameux baptême de Clovis qui aurait institué l'identité nationale française sous le sceau du christianisme.

[8] En fait, si seule la secte vaticanesque a codifié cette infaillibilité, il est évident qu'elle est commune à tous les ordres religieux qui considèrent que leur chef suprême, sont nécessairement infaillibles (cf. par exemple le Dalaï-Lama).

[9] Des professions de foi !

[10] Science rationnelle s'il en est !


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