Vocabulaire, sens et abus de langage

 

Le vocabulaire est rarement neutre dans la mesure où, souvent, les mots sont obérés de sens implicites se déduisant de jugements de valeurs et de convictions philosophiques, religieuses, politiques…non explicitement énoncés. Par ailleurs, il est de plus en plus courant d'avoir recours à des abus de langage pour, en détournant des mots ou expressions de leurs sens véritables, prononcer, mais sans le dire, des jugements de valeur au nom de convictions philosophiques, religieuses, politiques…

J'en donnerai ci-après quelques exemples :

1.      Vocabulaire et sens :

Athée, athéisme, incroyant, incroyance, non-croyant, non-croyance, mécréant, mécréance, agnostique, agnosticisme… autant de mots formés par l'adjonction d'un préfixe négatif à une racine. En ceci, rien à dire du point de vue de la grammaire. Pourtant, au plan sémantique, de telles constructions sont lourdes de sens, de sens obérés de présupposés et de jugements de valeur idéologiques.

En effet, cette adjonction d'un préfixe négatif signifie que, d'une part, ces constructions linguistiques sont des extensions ou, plus précisément, des de-structions de ces bases, de ces fondations/fondements que sont les racines révélant (!?!) ainsi leur incapacité à se nommer/définir comme catégories autonomes et, que, d'autre part, les catégories désignées par les racine sont la norme, la normalité, les nouvelles catégories ainsi construites par opposition n'étant que la dé/ré-duction des premières et, par conséquent, leur déviance, leur dégénérescence, leur monstruosité… comme autant de manifestations de l'anormalité. Autrement dit, dans le premier cas on est dans l'a priori, l'essence, la spiritualité et la normalité alors que dans le second on est dans l'a contrario, l'existence (voire la quiddité), la matérialité (au sens vulgaire et péjoratif du terme)  et l'anormalité.

Si, par esprit soit de provocation (comme les libertins du XVIIIème  siècle ou des paillards modernes comme BRASSENS, BREL…) des bonnes consciences bourgeoises et du conformisme intellectuel qui en résulte, soit de révolte/combat contre l'ordre établi de croyances et de morales qui, se voulant dominantes au sens de normales, oublient trop facilement - malgré toutes les repentances carnavalesques auxquelles il peut leur arriver de se livrer - les assassinats, massacres, génocides, éthnocides…, les interdits dogmatiques, les insultes à la raison ou même, plus simplement, à la sagesse du bon sens commun, les dénis d'esthétique… auxquelles elles se sont joyeusement livrées depuis leur origine et auxquelles elles continuent de se livrer sous des formes plus subtiles, plus rusées, plus… marketing, il m'arrive souvent de revendiquer et de clamer  mon athéisme, il n'en demeure pas moins que cette question de sens me pose problème au double point de vue de la philosophie et de l'éthique.

En effet, je me refuse à considérer et admettre que je suis a-normal du seul fait que je suis… athée. Au contraire, pour moi, être athée, avant d'être une position philosophique et éthique – et subséquemment, politique - prise et assumée au terme d'une réflexion raisonnée, est, tout simplement, un état naturel conforme à cette condition qui est la mienne, à savoir celle d'un être vivant[1] appartenant à un écosystème universel[2] et qui, issu de l'animalité a évolué vers l'humanité – état différent du règne strict de l'animalité sans que cette différence n'emporte une quelconque supériorité[3] -, c'est-à-dire vers une forme de vie[4], individuelle et collective, douée de conscience (de soi et des autres), de raison et donc de libre arbitre en mesure de poser sa condition de vie comme un mode – un projetde vie  : l'humanisme.

C'est pourquoi, je suggère que nous nous efforcions de faire œuvre de linguistes pour substituer aux mots/concepts dont il s'agit des mots/concepts autonomes nommant/signifiant leurs objets per se et non plus a contrario.

Dans cette attente, je propose d'utiliser le terme de libre penseur pour athée et d'humanisme pour athéisme.

  1. Abus de langage :

Le libéralisme, à l'origine, est un concept d'une théorie/doctrine d'économie politique du XIXème siècle (Adam SMITH et autres) prônant la liberté (économique) de faire et d'agir des entrepreneurs et, accessoirement, des consommateurs, comme seul facteur de régulation naturelle du marché à l'exclusion de tout interventionnisme d'État, la main invisible dudit marché n'étant jamais que le prolongement de la main – tout autant invisible (et pour cause !) – de la Providence, c'est-à-dire de… Dieu !

Or, progressivement, insidieusement, de la désignation de la liberté de comportements économiques individuels : liberté d’entreprise, liberté des échanges – y compris de la force de travail - , liberté de choix dans les dépenses comme dans l’épargne et l’investissement…, le libéralisme, dans les classes politiques, de droite comme de gauche, les médias, les dictionnaires, les manuels scolaires… et, in fine le sens commun, en est venu à désigner une conception philosophico-politique du monde qui repose sur la liberté universelle (et plus seulement économique)… des Hommes et des Citoyens[5] et non plus des seuls acteurs économiques et, par extension la tolérance et le respect d'autrui et de ses opinions et, plus généralement, des Droits de l'Homme et du Citoyen.

Cette extension abusive de la liberté de commerce à l'ensemble des libertés des Hommes et des Citoyens ne tient pas compte d'au moins trois faits :

Ø      toutes les Déclarations et Chartes des Droits de l'Homme et du Citoyen sont ordonnées, hiérarchisées. En premier, outre des principes, intangibles et universels, dans l'espace comme dans le temps, elle pose des droits fondamentaux inaliénables. La liberté de commerce, non seulement vient après ses droits fondamentaux – en ce sens elle est donc moins… fondamentale -, mais surtout, se déduit des premiers pour autant qu'elle ne les contredit pas, ne les remet pas en cause. Il ne saurait donc y avoir de liberté de faire, fondée en droit et en moral, qui porte atteinte à une liberté d'être.

Ø      Une liberté de faire, qu'elle soit économique ou autre, ne saurait non plus se proclamer de l'universalité, de l'intangibilité et de l'inaliénabilité d'un Droit fondamental dés lors que son exercice violerait nécessairement les lois nationales et les conventions internationales qui l'encadrent – mais aussi la protègent -. Ainsi, par exemple, la liberté de commerce (au sens large du terme) ne saurait emporter liberté – et droit ! – de polluer, d'exploiter, de voler, d'escroquer… Autrement dit, la liberté de faire n'est pas et ne peut pas être la liberté de… tout faire.

Ø      La liberté et l'égalité des hommes sont constitutives de droits fondamentaux reconnus a priori comme absolus. Or, il y a une opposition non moins absolue entre ces droits et la liberté économique puisque, par définition, s'ils sont réciproques, les échanges économiques ne sont pas - et ne peuvent pas être - égaux et donc source ou préservation d'égalité .

Présenter le libéralisme comme une philosophie humaniste, un système politique, une morale laïque ou religieuse, une fondation juridique d'un droit fondamental – la Liberté - et, partant, des Droits de l'Homme et du Citoyen n'est donc pas seulement un abus de langage : c'est là une insulte à la raison, une escroquerie intellectuelle et, en même temps, un affront à la Justice[6].

Voici à présent une nouvelle expression apparue il y a peu sur la scène médiatique : le licenciement préventif.

En droit, un licenciement est une rupture du contrat de travail sur l'initiative de l'employeur. Toujours en droit, on ne connaissait jusqu'à présent et on ne connaît toujours que le licenciement économique, le licenciement disciplinaire et le licenciement pour cause personnelle.

Le licenciement préventif obéirait à des motifs économiques et ne serait donc pas une réelle innovation. A voir…

En pure logique économique – et, plus précisément, capitaliste, même assorti du qualitatif libéral – le licenciement économique apparaît comme une contrainte, purement économique, consistante en l'obligation de réduire le coût du travail par une diminution, totale ou partielle, des effectifs afin de permettre à l'entreprise concernée, financièrement déficitaire ou soumise à une concurrence commerciale insurmontable ou incontournable autrement, de recouvrer un excédent d'exploitation (duquel se déduit le… profit) ou de préserver, voire accroître sa part de marché et, dans les deux cas, de ne pas déposer le bilan, c'est-à-dire de cesser d'exister du double point de vue économique et juridique.

Notons que, bien que fondé en logique strictement économique, le licenciement économique n'émarge pas moins à une certaine irrationalité économique. Ainsi, souvent, la réduction de coût effectuée porte sur un seul paramètre de l'équation d'entreprise : le travail, alors que d'autres coûts, dont on pourrait s'interroger sur la pertinence et la nécessité toujours en pure logique économique, ne sont pas réduits. Autre constat : la plupart du temps ce sont les emplois productifs – encore une fois au plan strictement économique – qui sont supprimés alors que d'autres emplois, non nécessaires à la production[7] sont maintenus, ce qui, sauf s'il y a par ailleurs de véritables gains de productivité, entraîne une diminution de la capacité de production et donc de vente et, par conséquent, une diminution de la compétitivité et de la profitabilité de cette même entreprise. Relevons également que cette approche/justification du licenciement économique repose sur une équation simpliste et non économiquement fondée : travail = coût alors que l'une des principales ressources[8] d'une entreprise est constituée de son personnel – de l'exécution à l'encadrement – et que, toujours économiquement parlant,  toute perte de ressource est nécessairement un appauvrissement.

D'autres exemples d'irrationalité économique pourraient être donnés au sujet du licenciement économique mais notre propos n'est pas là. Revenons à cette notion de licenciement préventif.

La prévention peut se définir comme l'ensemble des dispositions prises pour empêcher la survenance d'un risque identifié et reconnu comme néfaste.

Que veut donc prévenir un licenciement préventif ? une baisse de la productivité et, de ce fait, de la compétitivité et de l'excédent d'exploitation ? la survenue d'un nouveau concurrent particulièrement agressif et dangereux ? une aggravation de la situation générale de la concurrence ? une baisse ou une perte de part de marché, voire du marché dans sa totalité en raison de l'obsolescence des produits vendus ou de tout autre motif ? une baisse de la profitabilité et, plus précisément, du taux du profit et, encore plus explicitement, du profit net d'impôt ?… Non. Rien de tout cela. Le licenciement préventif veut préserver, voire améliorer un… différentiel. De quoi s'agit-il ?

Actuellement, la logique économique dominante n'est plus celle ayant présidé à l'élaboration de la théorie/doctrine du libéralisme du XIXème siècle pour laquelle l'Économie (qualifiée en outre de politique) était une réalité globale réunissant non seulement toutes les activités économiques (de production, de transformation, de transport…) mais également toutes les fonctions – ou politiques managériales – existant au sein des entreprises (technique, administratif, commercial…) et qui, en outre, ne faisait pas de distinction entre le micro-économique – l'entrepreneur, le consommateur… - et le macro-économique – l'économie nationale et même internationale -, la somme d'intérêts individuels ne pouvant, grâce à la main invisible du marché, que concourir à l'optimisation de l'intérêt général.

Or, de nos jours, de générale, globale l'Économie est devenue… essentiellement financière et, plus précisément boursière[9]. Ce qui compte donc désormais c'est la capitalisation, c'est-à-dire la valeur boursière des entreprises. Or, la capitalisation boursière d'une entreprise ne se fonde pas tant sur le taux de profit de cette entreprise que sur le taux de rendement boursier[10] des titres boursiers de cette même entreprise.

Un tel taux n'est pas apprécié en soi, notamment relativement à son évolution dans le temps ou, plus accessoirement, dans l'espace. Il ne l'est pas non plus relativement à des taux similaires, c'est-à-dire à ceux d'entreprises en tous points comparables. Non, cette appréciation se fait par rapport à ce que l'on appelle improprement une tendance et qui, en fait, est une moyenne d'autant plus fluctuante qu'elle est calculée au jour le jour[11].

Sous la pression, effective ou supposée, de ses actionnaires, un chef d'entreprise va donc chercher à faire en sorte que l'écart entre le taux de ses titres et celui de la tendance soit le plus faible possible ou, mieux encore, que la valeur du taux de ses titres soit supérieure à celle de la tendance.

Cet écart est le différentiel sur lequel le chef d'entreprise a le regard rivé. Et si l'évolution du différentiel n'est pas favorable alors il procèdera à… des licenciements préventifs qui n'ont d'autre finalité  préventive que de freiner cette évolution et, si possible, de l'inverser.

Plus que jamais la clause toutes choses égales par ailleurs des économistes du XIXème siècle est mise en avant pour justifier la décision prise relativement à un seul paramètre de l'équation – en l'occurrence le facteur travail – sans même essayer de faire (d'abord) varier les autres paramètres !

Les tenants du licenciement préventif , qui participe d'une logique purement spéculative et d'un calcul à très court terme – m'impose une image : celle d'un marcheur devant traverser un désert et qui, pour pouvoir marcher plus vite et arriver plus tôt, se délesterait de toutes ses réserves au motif que c'est là un fardeau (coût au regard de l'effort à fournir !)  inutile puisque, en l'instant précis,… il n'a pas soif !

J'en viens à présent à un autre abus de langage : la notion de laïcité ouverte qui, en raison d'une modernité bien comprise (d'un modernisme ? d'un progressisme ?…) serait, au minimum, le dépoussiérage de principes, de valeurs mais aussi du Droit ayant présidé à la fondation de la laïcité républicaine et, à l'optimum, la véritable refondation d'une laïcité nationale (et donc exceptionnelle) à l'aune de l'Europe et, singulièrement, de la spiritualité européenne.

Par principe, la Laïcité est universelle. Elle est donc effectivement fermée à toutes les ingérences et, a fortiori, mainmises particulières[12]. Cette universalité et ce refus de la particularité sont les garants des droits fondamentaux que sont la Liberté (de conscience, d'expression…) et l'Égalité.

Les tenants d'une ouverture de la Laïcité sont, en fait, les tenants d'un droit qui serait reconnu à des particularités d'investir le champ de l'universalité pour, à terme, pouvoir y exercer une position sinon dominante, du moins privilégiée (censeur moral, par exemple !).

Il est remarquable que l'ouverture ainsi revendiquée n'est pas… universelle mais, bien au contraire, sélective. Ainsi, si les clercs et laïcs des religions monothéistes établies (christianisme sous ses formes catholique et protestante, judaïsme et islam)[13] revendiquent le droit d'investir la Laïcité et, par delà, la République et ses institutions – à commencer pas l'École -, ils dénient ce même droit aux clercs et laïcs des sectes qui ne sont jamais que des religions non encore établies même si pour certaines, en certains lieux, elles sont en train de le devenir !

De nombreux croyants ont admis que la laïcisation de la Société était la libération absolue non seulement de la Société – le corps social dans sa totalité ainsi que ses institutions, son Droit… - à l'égard de tout pouvoir absolu, qu'il soit civil ou religieux, mais, aussi et surtout, des individus et, partant, des religions elles-mêmes.

Parce qu'elle implique l'intrusion du particulier dans l'universel et explicite le risque majeur de la subordination de l'universel au particulier, la notion d'ouverture de la Laïcité n'est pas seulement un abus de langage : elle est l'expression d'une projet politique, réfléchi, organisé, méthodique, systématique, de dé-laïcisation de la République et donc, plus globalement, de la Société.

Au minimum, le dépoussiérage, la modernisation, l'actualisation… de la Laïcité est une lente dégénérescence de la République en autant de communautés. 

A l'optimum, la refondation de la Laïcité n'est pas autre chose que la restauration d'un ordre ancien qui, fondé sur la confusion/collusion des pouvoirs politique et religieux et réinstitué par un véritable coup d'État, serait l'assassinat de Marianne, c'est-à-dire de la République.

Dans les deux cas, c'en est fini des Droits de l'Homme et du Citoyen[14] et de ces droits fondamentaux que sont la Liberté et l'Égalité.

*  *  *

D'autres exemples auraient pu être pris à profusion. Il ne s'agissait cependant pas de tenter d'en dresse une liste exhaustive mais, plus modestement, d'attirer l'attention sur le fait que le choix et l'utilisation de mots et d'expression ne sont pas forcément innocents et que, de même qu'il est nécessaire, au nom de l'humanisme, de réengager la critique radicale de la Religion[15], il est tout autant nécessaire, en tant que militant des Droits de l'Homme et du Citoyen, de critiquer et de dénoncer tout ce qui, d'une manière ou d'une autre, en raison d'intentions inconscientes ou volontairement cachées, constitue l'immédiat ou peu constituer à terme une atteinte à ces mêmes Droits.



[1] Au sens scientifique du terme.

[2] Universel au sens qu'il n'est pas seulement que terrestre mais cosmologique, la terre n'étant qu'un élément de l'ensemble dans lequel elle s'insère.

[3] L'évolution au sens que la science lui a donné depuis Darwin, rappelons-le, n'est en aucune manière une quelconque marche vers le progrès. Elle n'obéit pas non plus à un principe téléologique. Si elle est a-morale, a-philosophique, a-politique… l'évolution n'est pas pour autant inaccessible à la connaissance scientifique.

[4] Au sens scientifique du terme.

[5] Ou, plus précisément, de chaque individu et donc, par principe de récurrence ou de sommation, de… tous les individus, ce qui est fondamentalement différent d'une liberté, intrinsèque et absolue, des Hommes et des Citoyens telle que définie a priori par une Charte ou une Déclaration de Droits correspondants.

[6] Au sens de Droit positif.

[7] Que l'activité considérée soit agricole, industrielle, commerciale ou de service.

[8] Terme pris dans sa pure acceptation économique sans aucun jugement de valeur de nature morale ou autre.

[9] C'est pourquoi : 1°) l'activité économique principale n'est plus la production mais la spéculation, c'est-à-dire l'anticipation, plus ou moins objectivement mesurée, plus ou moins rationnelle, de mouvements de valeurs – baisse ou hausse –  afin de maximiser le profit tiré du commerce de valeurs 2°) le temps économique a de plus en plus tendance à… se réduire au court terme, voire au très court terme.

[10] Un titre – une action, une obligation – a un taux de profit qui est le ratio des dividendes servis au coût de ce titre. Le taux de rendement boursier est le ratio du prix offert sur les marchés boursiers au coût du titre. Plus la demande de titres s'élève et plus leur valeur s'apprécie. Un taux de rendement boursier peut donc être élevé, parce que la demande est élevée, alors même que le taux de profit des titres est faible. En fait, au terme de taux de rendement boursier il faudrait préférer celui de valeur spéculative ou, pour le moins, potentielle car le gain annoncé par un taux élevé n'est réalisé que si le titre correspondant est élevé. L'enrichissement du porteur de titres est donc purement théorique – pour ne pas dire virtuel, voire fictif – sauf  à réaliser son patrimoine. Jamais, d'un point de vue philosophique, le profit n'a été aussi pleinement synonyme de consommation/destruction de richesses !

[11] Ces moyennes quotidiennes permettent alors de calculer des tendances, par place boursière, par type d'entreprise, par paquet de titres…

[12] Fermée aux particularités et, à plus forte aux particularismes, quels qu'en soient le fondement et la finalité, elle n'est en revanche pas fermée aux singularités.

[13] Dans cette revendication, il n'y a pas nécessairement front commun de ces religions. A supposer qu'il y soit et que la revendication aboutisse, au regard de l'Histoire, même contemporaine, est-il illusoire, irrationnel de penser que la collusion conjoncturelle d'intérêts puisse céder le pas aux intérêts particuliers avec leur cortège de prosélytisme, d'intolérance, de condamnations, d'interdictions… et qu'une nouvelle porte soit ouverte, cette fois-ci aux guerres de religions et aux luttes fratricides ?

[14] Et que dire alors des droits des hommes, des femmes (surtout) et des enfants.

[15] Et donc de toutes les religions qu'il s'agisse de religions établies ou de sectes et, plus généralement, de toute organisation totalitaire tendant à conférer à ses convictions  le statut scientifique de vérités et, ainsi, à les imposer.


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