Vous avez dit pub… sexiste ?

 

Depuis quelques mois une campagne est engagée contre la publicité sexiste. Vous pouvez la suivre et y participant en vous rendant à l'adresse suivante :

http://lameute.org.free.fr/

Très attentif à la cause des femmes – comment pourrait-il en être autrement quand on se veut… humaniste ! -, j'ai bien entendu signé le manifeste et je signerai régulièrement les appels qui seront faits contre tel ou tel annonceur.

Le qualificatif de sexiste utilisé pour désigner une certaine publicité, dans sa forme (images, mise en scène…) que dans son fond (message, valeurs…), m'incite toutefois à faire plusieurs remarques :

Ces précisions me semblaient de voir être faites car si les publicités visées par la campagne précitées sont bien… sexistes en ce qu'elles constituent une maltraitance faite à une catégorie particulière d'êtres humains : les femmes, force est d'admettre qu'elles ne sont pas seulement sexistes mais, plus fondamentalement,… humanicides dés lors que cette maltraitance, in fine, est faite aux être humains en général.

Rappelons d'abord que les Droits des humains ne sont pas seulement inaliénables. Ils sont aussi non différentiables (à raison du sexe, de la race, de l'âge, du lieu, de l'époque…) et non séparables, distinguables, hiérarchisables, sélectionnables… Ils constituent un tout non réductible à tel ou tel de ses éléments. Ou bien ils sont acceptés et respectés dans leur intégralité, ou bien ils sont… violés dans leur intégralité.

Pour mémoire, je rappellerai l'article 34 de la Déclaration montagnarde) des Droits de l'Homme et du Citoyen ( de 1793 : "Il y a oppression contre le corps social lorsqu'un seul de ses membres est opprimé. Il y a oppression contre chaque membre lorsque le corps social est opprimé".

Qu'est-ce à dire ? il ne saurait y avoir de respect (universel) des Droits des humains (liberté, égalité, dignité…) dés lors que les droits d'un seul humain sont violés. A fortiori, il ne saurait y avoir de Droit des humains respectés dans leur universalité alors que ceux d'une partie des humains – en l'occurrence, ceux des… femmes – ne le sont pas.

La réification d'un seul être humain et la marchandisation/commercialisation de l'objet ainsi créé est la violation des droits de tous les humains[5].

Les hommes, alors même qu'ils acceptent que les femmes soient chosifiées et que la Femme[6] devienne ainsi une vulgaire marchandise, ne sont pas seulement complices de la violation des droits de certains humains – les femmes - : ils sont complices de la violation de leurs propres droits et, par là-même, en contradiction la plus absolue avec leur essence humaine, ils renoncent à… leur propre humanité?

Les articles 33 du texte précité proclamaient un principe et un droit :

Parce qu'elle est violation des Droits universels des humains – de tous les humains – la publicité dite sexiste appelle une légitime résistance à l'oppression ainsi commise et fonde un droit légitime à l'insurrection (pétitions, boycotts, actions diverses…).

J'ai dit que la publicité sexiste – et, plus précisément, celle qui offense et insulte les femmes – est une atteinte aux Droits de tous les humains parce qu'elle est une atteinte aux Droits de toutes les femmes.

Cette même publicité est aussi une atteinte aux droits des hommes – en tant qu'humains de sexe masculin – puisque, d'une part, elle est aliénation des rapports des hommes aux femmes[7] et que, d'autre part, en définitive, à cette catégorie objectivée qu'est la Femme, elle oppose une autre catégorie tout autant objectivée, marchandisée et commercialisée, celle de l'Homme qui est la négation de tous les hommes en tant qu'individus[8].

La publicité est aliénation universelle de l'humain. Un combat engagé contre une forme particulière de cette aliénation, celle faite aux femmes, est certes nécessaire. Mais il n'est pas suffisant. Il doit être étendu à l'aliénation universelle et donc, aussi, à celle faite aux hommes[9].

En effet, et à supposer que la campagne contre la publicité sexiste aboutisse, l'aliénation universelle, elle resterait, ce qui aurait pour conséquence :

On en revient donc au même constat : il ne saurait y avoir d'humains libres tant qu'un seul humain ne le sera pas. Il ne saurait y avoir d'humanité – au sens de tous les humains – désaliénée tant qu'un seul humain restera aliéné.

C'est pourquoi, le principe de la résistance à la répression et le droit à l'insurrection en découlant doivent être exercés contre la Publicité en général dés lors que celle-ci, sans considération de sexe, d'âge, de race, de lieu, d'époque…, aliène l'humanité et,  en objectivant l'humain[10], pour le marchandiser et le commercialiser, viole les Droits des humains, de tous les humains.



[1] Rappelons que, en Droit positif,  ce qui est inaliénable ne peut être ni vendu, ni loué et ne peut donc faire l'objet ni de marchandisation, ni de commercialisation. Nul ne peut non plus cédé gratuitement un droit inaliénable et, plus généralement, y renoncer. Ainsi, si en application de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, nul ne peut réduire un tiers à l'esclavage, nul ne peut non plus accepter de se réduire à un tel état.

[2] Si la Femme – pas plus que l'Homme – n'existe pas, la Féminité ne saurait non plus désigner une particularité (d'être, de penser, d'agir…) qui serait le propre de toutes les femmes. Au mieux, et à supposer que l'on puisse scientifiquement définir le concept et le réel qu'il désigne, il y aurait autant de féminités qu'il y a de femmes mais aussi… d'hommes. Pour éviter toute confusion, tout abus de langage, tout… sexisme, je préfère, quant à moi, utiliser le terme d'individualité – de personnalité – qui a l'avantage de renvoyer aux femmes comme aux hommes mais également à un réel bien concret : l'individu !

[3] En dehors de la norme… point de salut et donc point d'individualité effective !

[4] Bien entendu, cette finalité économique de la publicité n'est pas exclusive d'autres finalités : politiques, religieuses… mais le but premier de la publicité est bien de vendre et donc de faire acheter.

[5] Il ne saurait donc y avoir de femmes et d'hommes libres tant qu'il y aura un seul esclave !

[6] Et, par voie de conséquence, concrètement… les femmes, toutes les femmes.

[7] Une relation humaine n'est véritablement humaine que si elle est réciproque. Quelle réciprocité peut-il y avoir dans la relation entre un sujet – qui serait un homme – et un objet – qui est une femme - ? Je dis serait parce le paternalisme aliène tout autant l'humanité des hommes que celle des femmes et que, même si dans l'apparence, ils exercent à leur avantage un rapport de domination, d'appropriation, d'exploitation… sur elles, devant eux-mêmes se mouler dans certaines normes, en définitive, ils sont des sujets… assujettis et n'assument pleinement ni leur humanité, ni leur individualité, ce qui est bien la caractéristique d'un mal-être – voire d'un non-être – et d'une souffrance !

[8] Si la publicité dit aux femmes ce qu'elles doivent acheter, faire…. pour pouvoir exister en tant que femmes, elle en fait de même à l'égard des hommes !

[9] Les religions sont fondamentalement sexistes. Une critique de la religion qui ne porterait que sur son seul sexisme ne saurait non plus être suffisante

[10] N'oublions pas l'exploitation marchande que fait la Publicité des enfants par le biais de cette autre objectivation qu'est l'Enfant, même si, par effet de mode (?!?), elle a été différentié pour faire apparaître un autre objet : le Jeune (comme il y a aussi le Troisième Âge…) !


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