Concernant le 1° mai

 

 

 

Il faut d’abord remonter à l’époque où l’universalisme hantait les gens appartenant aux Corporations Ouvrières, autour des années 1640 et où les voyages effectués pour construire des églises, abbayes, ou autres édifices religieux, donnaient une autre dimension à leur vie d’hommes libres quand les autres n’étaient que des "Serfs"

Le Compagnon ou Maçon-Franc, de l’époque, ne sait pas bien lire et écrire, mais il a vu et compris, en se servant de sa main, que son intelligence remontait à son cerveau.

Il sait tracer les perpendiculaires et les niveaux, pratique la stéréotomie sans se poser de questions.

Le Maçon, qui a besoin de travailler, considère comme plus pratique de ne pas parler de religion et tire sa tranquillité du fait que le clergé, ayant besoin de lui, ne le soumet pas aux mêmes mesures coercitives que le commun des mortels.

Il reste, tout de même, que les curés sont toujours et partout, à chercher à savoir ce qui se passe dans les Cayennes de Compagnons ou les Loges de Maçons, car le secret des réunions déplait et inquiète un pouvoir religieux qui n’est jamais sûr de lui.

 

Donc, un jour d’octobre de 1640, à deux heures de l’après-midi, le Compagnon Charpentier Abel Boyer, comparaissait devant le parlement de Bretagne.

 

Sur réquisition du Prieur de Sorbonne, à Paris, Abel dit : "Breton la Gaîté des Cœurs", était convaincu d’hérésie, pour avoir initié des Apprentis en les enfermant dans des cercueils, en les faisant jouer avec des tibias et des têtes de morts.

Quelques jours plus tard, cet Abel était condamné au bagne et entamait son voyage vers Toulon.

Sur sa galère, pleine de réprouvés et de victimes des juges catholiques, Abel réussit à s’évader avec deux autres Compagnons.

Profitant de la solidarité des gens de "chaîne et de rame" ils obtiennent un embarquement pour la Pennsylvanie qui cherchait, à cette époque là, des charpentiers.

Avant de partir, Abel passe voir le Bailly qui l’avait fait condamner et l’étrangle.

(Ce n’est pas très élégant, mais après tout le Bailly l’avait bien cherché.)

 

Ce bateau, plein d’évadés des galères des bons rois catholiques, mais qui étaient, pour la plupart issus des Corporations de Constructeurs est baptisé : "Chevaliers du Travail" (Knights of Labor).

Ils vont retrouver aux Amériques et faire souche avec eux, tous les migrants chassés de leurs pays sous les applaudissements serviles des Bossuet de l’époque.

Au fil des années d’autres migrants s’y rajoutent.

Ils sont producteurs, techniciens, ouvriers du bâtiment, inventeurs et ils veulent tous réussir leur vie dans ce nouveau pays.

Les descendants de nos Compagnons y rencontrent Léon Gaubert, un Occitan et montent une entreprise qui puise largement dans cette corporation des  "Chevaliers du Travail".

Ils deviennent l’élite des métiers et prennent chaque jour de l’ampleur.

A la même époque leurs frères de France construiront, sous les ordres d’Eiffel, pour compte de Bartholdi, (tous deux Francs-maçons), la statue de La Liberté éclairant le monde, en 1886.

Eiffel construira aussi, entre autre, le viaduc de Garabit et celui de Viaur.

A propos de cette statue, il faut savoir que Bartholdi avait demandé aux dames de la bonne société de Metz, si l’une d’entre elles accepterait de poser pour ce monumental ouvrage.

Aucune ne le voulut, car fréquenter les artistes était très mal vu par les régents des bonnes mœurs…

Alors Bartholdi alla au bordel de la garnison, il demanda ce service à une  "pute", comme diraient ceux qui, aujourd’hui, vont à la messe le dimanche et rue Saint-Denis le mercredi. La demoiselle accepta.

Aujourd’hui, pied de nez ironique et en même temps magistral coup de pied au cul, la puritaine Amérique, qui veut donner des leçons au monde entier, ne sait pas ou ne veut pas savoir que c’est une gentille prostituée de Metz, qui lui donne la lumière.

D’aucun, que cette histoire de pute énerve dans leur orgueil et leur arrogance de WASP, (White-anglo-saxon-protestant) ont imaginé et propagent l’idée que ce serait la propre mère de Bartholdi qui aurait posé.

 

 

Revenons au 1° Mai.

 

Tout ce qui précède, concernant les Chevaliers du Travail,  ne va pas sans susciter des jalousies.

Évidemment (déjà), des théories nouvelles basées sur le profit et le pouvoir, amenèrent, lors d’un congrès, des ouvriers non qualifiés et non initiés à être en tête des élections corporatistes et syndicales…

Dévoyée, l’organisation Compagnonnique du début ne devint plus qu’un banal syndicat où, les quelques initiés restés en place tombèrent, comme à toutes les époques dans une provocation policière, à Chicago lors des manifestations initiées par l'American Federation of Labor.

En 1884, les principaux syndicats ouvriers des États-Unis s'étaient donné deux ans pour imposer aux patrons une limitation de la journée de travail à huit heures. Ils avaient choisi de débuter leur action un 1° Mai parce que beaucoup d'entreprises américaines entamaient ce jour-là leur année comptable.

 

Arrive le 1er mai 1886. Beaucoup de travailleurs obtiennent immédiatement satisfaction de leur employeur. Mais d'autres, moins chanceux, au nombre d'environ 340.000, doivent faire grève pour forcer leur employeur à céder.

 

Le 3 Mai, une manifestation fait trois morts parmi les grévistes de la société McCormick Harvester, à Chicago. Une marche de protestation a lieu le lendemain et dans la soirée, tandis que la manifestation se disperse à Haymarket Square, il ne reste plus que 200 manifestants face à autant de policiers. C'est alors qu'une bombe explose devant les forces de l'ordre. Elle fait une quinzaine de morts dans les rangs de la police, qui arrête tout ce qu’elle peut sans distinction de quoi que ce soit.

 

Trois des cinq membres des Knights of Labor arrêtés et jugés sans preuves, seront pendus au Haymarket Square de cette même ville le 11 novembre 1886.

 

Sur une stèle du cimetière de Waldheim, à Chicago, sont inscrites les dernières paroles de l'un des condamnés, Augustin Spies :

 

"Le jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd'hui".

 

Léon Gaubert assista en pleurant à cette triple pendaison, que le prolétariat mondial célèbre à chaque date anniversaire, à la façon des gosses qui chantent une comptine sans en connaître le sens.

Évidemment j’ai raccourci pour ne pas vous ennuyer avec les détails sur les Compagnons, leurs coutumes, leurs rites et le fait que, pour eux, la religion ne compte pas, en tant que telle, où tout au moins en tant qu’élément diviseur.

Ils sont Compagnons et cela suffit à les unir contre vents et curaille.

Le premier Mai ne devint pas immédiatement la fête du travail, il fallu attendre quelques années pour que cela devienne officiel et bien sûr d’autres "malins" récupérèrent le bébé pour s’en attribuer la paternité.

 

Ce qui est un drôle de paradoxe, c’est que l’ex Russie Soviétique, qui faisait de ce jour particulier une démonstration de propagande, au point que nombreux sont ceux qui croient à une "fête communiste", a toujours poursuivi, persécuté et tué ceux qui avaient des liens avec des sociétés de Libres penseurs.

 

Ense et arratro debellare superbos !

 

2 mai 2009


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