Qu’est-ce
qui se cache derrière Noël ?
Noël
symbolise la société poussée à son extrême au niveau des inégalités...
Toutes les formes de domination qu’engendre le capitalisme, les religions, le
spécisme, le sexisme ou l’âgisme (liste non-exhaustive, ce sont ces thèmes
qui seront abordées dans ce texte) sont représentées sous couvert d’une fête
intouchable, difficile à ignorer… pas étonnant vu le conditionnement…
Le
conditionnement
: Chaque année, à la même période, il est difficile d’éviter les fêtes
de fin d’année. A commencer par les magasins (décorations, rayons remplis de
jouets, idées de cadeau, nourriture de circonstance…), publicités omniprésentes
(catalogues dans les boîtes aux lettres, télévision, affiches…) décoration
dans les villes, sans parler des conversations qui tournent toujours autour de
ce sujet de prédilection. Le bourrage de crâne bat son plein. Pourquoi
devrions-nous être tous et toutes joyeux/euses à l’idée que Noël arrive ?
Tout est concentré sur Noël, la fête… des commerçant-e-s, de la
surconsommation… et des inégalités !
La
société de consommation :
Noël rime avec consommation. Il faut offrir, dépenser, consommer, acheter,
jeter… oui, oui, oui, aider notre chère société de consommation !
CAPITALISME, CAPITALISME, CAPITALISME ! Pendant cette période de fêtes, les
magasins sont bondés de monde, tout s’achète. Noël est synonyme de
surconsommation : cadeaux, nourriture, décorations (sapins, guirlandes,
boules…), frais de toilettes (vêtements, coiffeurs/euses). Les magasins
n’ont plus qu’à nous remercier d’être aussi respectueux/euses de cette
tradition. Acheter, consommer, acheter, consommer tandis qu’à deux pas de
chez nous, des gens vivent dehors, souffrent de pauvreté ou/et de solitude. Les
inégalités se font tellement sentir qu’elles nous replongent une nouvelle
fois dans notre monde, celui des riches d’un côté,
les pauvres de l’autre… et les animaux dans nos estomacs.
L’exploitation
des animaux : Le
repas de cette chaude (pas pour tout le monde !) soirée d’hiver en
attendant la venue du Père Noël - et le reste de l’année mais c’est
encore plus flagrant à cette époque de
fête tournée vraiment autour de la nourriture - est issue de l’exploitation
des animaux (dindes, canards, oies, poissons, cochons, lapins…). Logique me
direz-vous puisque la notion d’égalité à travers l’espèce humaine est
souvent bafouée alors difficile de faire comprendre la lutte contre domination
des humains sur les animaux, c’est à dire l’antispécisme. Le spécisme est
à l’espèce ce que le racisme et le sexisme sont respectivement à la
"race" et au sexe : la non prise en compte des intérêts de
certains aux bénéfices d’autres, en prétextant des différences réelles ou
imaginaires, mais toujours dépourvues de liens logiques avec ce qu’elles sont
censées justifier. Le spécisme est l’idéologie qui impose et justifie
l’exploitation des animaux non-humains par les humain-e-s de manières qui ne
seraient pas acceptables si les victimes étaient les humain-e-s. Le spécisme
ne prend pas en compte les intérêts
des animaux non-humains à ne pas souffrir, à éprouver du plaisir… car il
refuse la notion d’égalité. Ce refus impose et justifie l’exploitation des
animaux.
La
seule alternative face à cette exploitation reste, bien entendu, le végétarisme
(pas de viande), le végétalisme (ni viande, ni lait, ni œufs) et encore mieux
le véganisme (ne pas manger, ni porter de produits et sous-produits provenant
d’animaux, ne pas aller aux zoos, cirques, courses de chevaux, ne pas utiliser
de produits testés sur animaux…). Le véganisme, entant que choix personnel
est un mode de vie alors que l’antispécisme est une position philosophique
qui réclame l’égalité en
droits. Tant que cette idée ne sera pas acceptée par tou-te-s,
l’exploitation des animaux persistera…
Le
sexisme : Que dire
de l’égalité homme/femme ? Le sexisme se vit au quotidien.
Pendant ces fêtes,
on verra comme d’habitude les filles et les femmes se lever plus souvent pour
servir, pour préparer à manger, pour aller faire les courses. On retrouver ces
rôles bien cadrés, définis dans le choix des cadeaux qui représentent bien
les différences imposées aux deux sexes. Les garçons recevront
des jouets guerriers, de la petite voiture à la game-boy en passant par
la panoplie de héros pour imposer leur futur rôle de mâle, de dominant. Ils
doivent d’ores et déjà montrer leur soit-disante supériorité physique et
morale par rapport aux filles. Les petites filles, quant à elles, recevront es
dînettes et autres poupées afin de se préparer à leur futur rôle d’épouse
et de mère, c’est normal les filles doivent être douces, gentilles, belles
pour plaire aux garçons alors on leur offrira les cadeaux en conséquence !!!
Le sexisme se
trouve à tous les niveaux, aussi bien au travail (les femmes gagnent 30 % de
moins que les hommes, plus de femmes au chômage, moins de postes à
responsabilités, les femmes sont souvent cantonnées dans les mêmes secteurs
d’activités : secrétariat, social, femmes de ménage, infirmières,
institutrices…), au sein de la famille (tâches ménagères, éducation des
enfants…), de la scène politique (très peu
nombreuses)…
Peu de femmes
sont reconnues en dehors des rôles d’épouse ou de mère de famille et en
dehors des critères de beauté et de… féminité. Autour de
nous des femmes se font tuer parce qu’elles osent dénoncer, d’autres
n’ont pas le droit à la parole et à l’éducation. Certaines sont exploitées
à longueur de journée, d’autres se font violer, d’autres insulter… tout
s’explique par le simple fait qu’elles sont nées de sexe féminin et que
c’est ainsi dans notre société : les femmes ne sont pas traitées comme
des hommes.
Etant avant tout
une célébration se fêtant en famille, Noël s’associe au patriarcat pour
perpétuer et glorifier le statut de famille, les liens sacrés du mariage et de
la maternité : couple hétérosexuel avec enfants. Tant pis pour les
autres…
L’ordre de la
famille s’établit ainsi : 1) Père 2) Mère 3) Enfant(s) (voir un peu
plus loin). Une hiérarchie omniprésente. Un ordre patriarcal qui impose le
culte de la famille et l’obligation d’y adhérer sous peine d’être
marginalisé-e.
L’âgisme
: Noël est la fête des enfants. Le statut des enfants s’inscrit donc dans la
continuité des dominations. Dans notre société, ces derniers sont la propriété
de leurs parents et des institutions (écoles…). Punitions, humiliations,
exploitations sont leur quotidien. Ils ne peuvent pas agir sans l’approbation
des adultes… Ils ne sont "rien" et pourtant sont considérés comme
"tout". ils sont soit-disant sans défense, ni réflexion. Les enfants
sont confrontés en permanence à l’âgisme qui limite constamment leur façon
de penser, d’agir et les mettent dans une position de sous être", dépendants
des adultes.
Il ne faut pas
non plus oublier que les personnes âgées sont souvent exclues de la société.
"Enfants" et "vieux" ne faisant pas partie de la catégorisation
"adultes" sont considérés comme des individu-e-s irresponsables.
La
religion : Noël
est une fête religieuse. Croire en Dieu ou croire en un Dieu, ne serait-ce pas
croire en un être supérieur, un maître qui dirigerait le monde et qui
laisserait la réflexion s’évanouir puisque c’est lui, et lui seul, qui
dicterait la morale, la sienne ou plus exactement celle que certain-e-s ont bien
voulu lui attribuer ? Que penser de tous ces siècles de conflits et de
guerres pour défendre telle ou telle religion ? De tant de sacrifices
effectués au nom d’un Dieu qui n’existe que dans l’esprit de
ceux et celles qui le vénèrent ? Ceux-ci n’imaginent la société
que sur un plan hiérarchique, reproduisant toujours le système
"dominant/dominé".
Si la société
vous révolte, révoltez-vous !
Noël :
reflet de notre société
* Contact : litana@no-log.org
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