La bible revue par Maï (suite 16)

 

Aujourd’hui, je m’en vas vous conter l’histoire de Joseph.

Pas le Joseph du stalinisme, le petit père.

Pas le père Joseph le conseiller intime de Richelieu.

Pas Joseph, le papa de Jésus et non plus le Joseph de la Creuse , le paysan de la ferme de là-bas, qui saute sur tout ce qui bouge, les vaches, les biquettes et la Louisette.

C’est l’histoire glorieuse de Joseph l’Israélite égyptien.

Jacob et ses nombreuses moukères ont eu beaucoup d’enfants- 12-, déclarés à l’état civil- plus une quantité déposés à l’abri des palmiers-dattiers dans les oueds qui parcouraient l’état israélo- palestinien.

Trouver un nom à toute cette progéniture relevait de la quadrature du cercle. Pourtant il fallait individualiser les fistons et fistonnes pour les ficher aux RG. Jacob ouvrit le répertoire des prénoms, prêté par la caisse d’allocations familiales et trouva. Ruben, Siméon, Ben jamin, Zébulon,…. Entr’autres.

Israël (Jacob) aurait bien voulu réserver le nom berbère de Nacira pour la marier avec Seth Babouche le cordonnier du coin.

Ca aurait fait très distingué de se nommer Nacira ses Babouches sur le faire-part de mariage.

Mais ce prénom fut refusé par l’officier d’état civil qui ne comprenait pas l’humour à la Gab- el- Maleh et se prenait pour un chef.

Dans une tribu voisine, la tribu des Tantes, les émirs prénommèrent leurs 3 enfants : Prudence, Omar, Raymond. C’était très rigolo d’entendre au milieu d’un désert pelé appeler : "Prudence, aux marées montantes".

Tout aussi marrant était l’appel  de Maman Monpull: "Geoffroy, Jérémie".

Mais revenons-en à Joseph.

Ses frères étaient des jaloux qui le mettaient à part sur le tatami familial. Ils lui avaient même tissé une gandourah  en peau de biquette tigrée. Comme quoi, la tenue de bagnards français, à la Guyane ou d’espions anti-américains sur l’île de Cuba n’est pas une invention récente. Cette tenue permet de distinguer aisément l’espion famélique, abattu, hirsute d’avec son geôlier repu, cadumisé et chewing-gummant.

Un jour que toute la fratrie jouait aux osselets et à l’intifada  sur la caillasse brûlée du Golan, à l’abri des francs-tireurs syriens, l’un des jaloux dit aux autres jaloux : "balançons Joseph dans le puits". Ce qu’ils firent promptement d’un geste presque parfait malgré les récriminations de Ben Jamin, moins jaloux.

Ben-Jamin dit aux autres : "z’êtes givrés, yapas d’eau dans le puits". Ils retirèrent le Jojo des entrailles desséchées de la terre et le vendirent à des bédouins madianites qui passaient. Ils marchandèrent comme toujours et obtinrent de conserver sa tunique en pilou et 20 pièces d’argent.

Les 40 voleurs madianites entrèrent par le Sinaï dans les verts pâturages de l’Égypte.

Putiphar, le chef des gardes du Pharaon, aperçut Jojo mis aux enchères sur un marché de Memphis (pas Tenessee). Il tata les biceps de l’éphèbe, lui soupesa les babioles et se l’acheta pour son Noël. On ne dit pas combien de pièces d’argent il consacra à son achat mais je suis sûr que les enchères furent difficiles. Imaginez. D’un côté des marchands arabes et de l’autre une brute épaisse chef des gardes-chiourmes.

Joseph aurait dû parler en alexandrins d’Alexandrie mais il décida d’utiliser les hiéroglyphes.

Joseph s’en fut trimer chez Monsieur puissant et Madame Putiphar jolie. Madame était une des 7 merveilles de la terre, on l’appelait Putiphar d’Alexandrie.

L’ordre le plus souvent éructé par Monsieur Putiphar à l’égard des esclaves était "Suez, Suez".

Cet ordre sera repris par Ferdinand de Lesseps sous son panama , au bord de la

Mer Rouge  pour le plus grand bien du commerce britannique.

Joseph était chargé d’apporter le p’tit déj à la madame, le matin, quand le soleil caressait le sommet des pyramides.

Le p’tit déj était dans l’Ancienne Égypte une cérémonie d’ampleur.

Une longue suite de serviteurs et servantes s’avançait vers la couche seigneuriale avec un mets. L’un portait la datte du jour, l’autre le croissant turc, l’autre le cidre du Liban, un autre encore l’en-sang d’Irak. Un servant amenait les mules  et une servante apportait les dernières nouvelles de la scierie, de la Syrie , de l’Assyrie.

En Égypte, on acceptait l’inceste princier et Joseph, parce qu’il avait les mains douces comme le miel était la ma sœur de Monsieur et masseur de Madame. Il était donc la belle sœur de Mister et son amant. D’où l’inceste.

Joseph devint le tenancier unique de tout le bordel de Putiputa.

Il arriva, qu’un jour de pleine lune, Madame Putiphar demanda de plus grands services intimes au pauvre Jojo, l’unique mais non l’eunuque.

"Couche avec moi" implora la tigresse. "Dieu me l’interdit" répondit le puceau.

"Couche avec moi" implora de nouveau sa Seigneurie. "J’ai mal à la tête" répondit Jo. (Le "j’ai mal à la tête" reste l’argument définitif mettant fin aux velléités sesqüelles d’un des époux).

Alors, dans un geste théâtral digne de la grande Rachel (pas  la femme de Jacob, non, la tragédienne), mââme Putiphar dépouilla Jo de sa liquette de nuit, le laissant nu comme un ver. Elle fit constater la tentative de viol par les eunuques du Palais et le pauvre Joseph fut enfermé dans les profondeurs d’un tombeau pharaonique.

Un jour, alors qu’il débutait un traité philosophique titré "grandeur et décadence", on vint le chercher afin qu’il déchiffrât un songe du Pharaon.

7 vaches maigres avaient mangé pendant la nuit 7 vaches grasses et 7 épis squelettiques avaient englouti 7 épis gras et pleins.

"Fastoche" déclara Joseph, "les vaches maigres ce sont les 7 ans de vaches maigres qui succèderont aux 7 années de vaches grasses que nous connaissons et 7 épis maigres correspondent à 7 années de disette qui succèderont aux 7 années d’abondance que nous aurons". Même, l’ex-patron de Jojo allait souffrir de la famine.

Comme quoi les cornes ne sont pas toujours des cornes d’abondance.

Pharaon s’écria en égyptien "-=ç_&&&@@@£", ce qui veut dire en grec "Euréka, t’as trouvé". Dare dare, il fit de Joseph son trésorier général, directeur de la banque de Suez aux émoluments aussi pharaoniques que ceux d’aujourd’hui.

Joseph termina son traité philosophique sur la décadence et  grandeur, en espérant, cette fois, ne pas devoir rajouter un chapitre.

Le trésorier payeur fit préparer des tonnes et des tonnes de céréales en provisions et prévisions des années funestes.

Ce jour, la cigale ayant chanté tout l’été, quand la bise fut venue, elle alla crier famine, chez la fourmi sa voisine, le Pharaon qui avait des réserves. Il les fit distribuer et le peuple égyptien ne mourut point.

Grâce à Joseph, le vieux Jacob et ses fils vinrent sur les bords du Nil avec femmes, troupeaux, biquions (petites biques), caméléons (petits chameaux) et tous mangèrent à satiété.

A côté, les cheiks restèrent sans provisions.

Dans le bouquin, vers le chapitre 43, les faits relatifs aux voyages de la famille Jacob, sont décrits en long et en large. Il faut lire.

Rabbi Jacob mourut à 143 ans et son fils Jojo à 110 ans. Les mises aux tombeaux furent des cérémonies pleines d’en-pleurs comme partout en Arabie.

Comme quoi les restrictions, ça conserve et ça empêche l’obésité, le cholestérol, les maladies cardio-vasculaires. Les médecins du MEDEF le savent mieux que quiconque.

Les Israélites restèrent longtemps chez Pharaon. Après des dizaines d’années, un jour, les scribes en eurent marre d’écrire en hiéroglyphes, sur tous les monuments Ils préféraient l’hébraïque. Ils envisagèrent d’aller occuper les terres des tribus du côté de Canaam. C’est le début du Sionisme ou bougeotte religio-politique. Ce sera raconté dans la suite.

Il faut lire ces belles légendes mythiques se passant dans les zones arides du Moyen-Orient. C’est comme Ali-Baba, Iznogood, et même Robinson Crusoë.

 

Maï


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