LE
MYTHE DES "LIBÉRATIONS NATIONALES", UNE OPPRESSION SUPPLÉMENTAIRE
Les législatives ont permis à
une foultitude de candidats régionalistes de pulluler. S'il n'y a pas de parti
qui ose se dire "Parti Français", il y en un, par exemple, qui présente
des candidats au nom du "Parti Occitan". Ça sent bon la pureté
ethnique ! Le nationalisme, quelle que soit la surface géographique qu'il
recouvre, est un poison qu'il faut combattre.
Le système capitaliste engendre
des absurdités qui lui sont vitales pour sa survie. L'une de ces absurdités
est le nationalisme. C'est le produit le plus violent de la bourgeoisie, dont
elle se sert pour préserver ses intérêts. Cela lui permet de diviser la
classe exploitée partout dans le monde. Les exemples historiques sont légion :
le péronisme en Argentine, le fascisme en Italie, le nazisme en Allemagne, Pétain
en France, qui parlait de "révolution nationale"... Le nationalisme
n'est pas forcément de droite. La "révolution" cubaine par exemple
n'a rien a envier aux régimes fascistes bruns, le sort du prolétariat cubain
n'est pas meilleur que sous de tels régimes ! Le patriotisme, c'est avant
tout l'autoritarisme, la répression et la négation de l'individu.
Depuis quelques décennies, de
nouveaux types de nationalismes, se proclamant "libérateurs", de
"libération nationale" apparaissent, ce sont ceux des autonomistes :
basques, bretons, corses... qui fonctionnent sur les mêmes critères (patrie,
nation, blabla). Je n'ai rien contre l'envie d'apprendre le gascon ou le
catalan, de s'intéresser au folklore breton. Mais là où ça devient inquiétant,
c'est quand certains ont cette espèce de maladie de crise identitaire. Ils ne
parlent que la langue du pays, essayent de l'imposer au reste de la population.
Ils rejettent tout ce qui n'est pas de leur région, donc les étrangers
(rejettent-ils les travailleurs immigrés ?). Beaucoup de ces régionalistes
se revendiquent pourtant de la lutte des classes, de l'internationalisme... et
utilisent parfois la violence pour essayer d'arriver à leurs fins. Quand ils y
arriveront, la bourgeoisie sera prête à exploiter les classes populaires, et
créer son armée, ses flics (d'ailleurs il existe déjà une police basque).
Le nationalisme, quel que soit le
modèle, c'est forcément la négation de l'égalité, de l'humanité, de la
solidarité. La seule solidarité qu'il prétende avoir, c'est la
"solidarité nationale" qui s'oppose à la solidarité de classe qui,
elle, est internationale. Il n'existe aucun état bon et vertueux parce que la
nation demande toujours à l'individu de se sacrifier pour l'intérêt général,
celui de la patrie.
Je me méfie des luttes dites de
"libération nationale" quelles qu'elles soient : elles
engendrent forcément la discrimination, la haine, le racisme, les guerres et
les massacres.
Etre fier de l'endroit où on est
né, parler la langue de ses grands-parents parce que c'est la langue des aïeux,
défendre sa culture ("menacée" par un nationalisme plus gros)
uniquement pour la même raison... ce discours est pour moi authentiquement
fasciste, n'en déplaise aux régionalistes, car pour eux, la diversité des
cultures et des traditions finit par impliquer qu'il y ait des frontières. Pour
finir, je ne comprends pas que certains prétendus libertaires puissent tomber
dans le panneau : être basque, anglais, occitan, français ou corse ne
veut rien dire à partir du moment où l'on prend conscience que sur terre il y
a de la place pour tout le monde.
In Actualité de l'anarcho-syndicalisme, samedi 13 juillet 2002, sur http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=401
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