Nous ne sommes qu’une piètre contrefaçon de nous-même.
« Au
fil de ma plume s’écrit
Le
livre des morts :
Elle
a lu dans mon âme avilie
Par Vincent Vandon.
Poème
de nulle part, d’ailleurs et de partout
Poème
de rien, de n’importe quoi de tout
Poème
sans guerre poème sans conflit,
Poème
sans loi, sans règle, anarchique,
Poème
d’amour, de sympathie, de haine
Poème
sensuel, colérique, rugueux.
Amour
de la vie, éternelle flamme,
Amourette
qui vient, s’en va.
Antipathie
de l’homme, sympathie de la femme,
Amnésie
internationale des codes moraux
Tout
va bien, tout va mal et la vie s’écoule
Telle
le torrent des montagnes
Tantôt
ruisselant, tantôt dévalant au galop.
Trop
de sang s’y est baigné en se prélassant
Trop
de cadavres y ont flotté maintenant
Trop
d’armées ont piétiné ce sol.
Tyrannies,
tortures, vols, soumission
Tout
est réunit pour que la mort s’y plaise.
Insomnie
meurtrière, fâcheuse obsession,
Insupportable
domination des bergers sur les moutons,
Insalubre
porcherie, cercle vicieux,
Impossible
problème de l’hérédité.
Énoncé
mortuaire, funèbre oraison
Envolée
suicidaire d’homme malades
Endoloris
par le culte, la religion
Engoncés
dans l’ignorance, martyrisés.
Naissance
d’une nouvelle mort qui
N’en
termine jamais, infatigable.
Nativité
précoce d’un rejeton déformé
Naturelle
souffrance du nourrisson
Notion d’orgueil, il est fier l’homme se suffisant.
Cascade éternelle, fluide mortel
Cycle de survie en amont du temps
C’est l’horreur, la misère
Cachant la joie par le malheur.
Côte abrupte, gouffre béant :
Costume de réalité, masque de vie.
Coupure cicatrisée de la nouvelle patrie…
Et
voilà qu’il revint, il recherche la patience.
Vandon Vincent/10/09/2003
L’eau
miroitait au soleil
Telle
l’écaille des poissons
Telle
l’armure des guerriers de jadis
Telle
la lumière du cristal.
Elle
paraissait d’une pureté,
Je
ne pus y goûter
Sans
troubler l’onde cristalline
Et
sa gaieté depuis longtemps oubliée.
Un
pied maladroit vint fouler l’eau
Et
troubler sa clarté,
Y
déposer sa saleté
Et
baigner ses pieds maculés.
L’homme
partit, l’eau s’écoula de nouveau
Le
calme reprit sa place,
Une
biche vint boire dans le courant d’eau
Mais
personne ne lui donna la chasse.
La
biche était d’une beauté sans égale,
Aucune
bête ni aucun animal
Ne
pouvait être plus gracieux
Et
d’en haut, l’envièrent les dieux.
Une
flèche sans pitié,
Vint
la pénétrer et son cœur fut abîmer,
Et
sur cette terre, elle ne vécut plus jamais.
Le
cœur de toute biche est à la vue de l’homme
A
jamais effrayé,
Et
l’eau ne retrouvera jamais sa tranquillité.
VandonVincent
L’homme,
ce pêcheur,
A
part milles fois démontré sa faiblesse
En
commettant d’innombrables erreurs,
Il
a prouvé sa lâcheté et sa bassesse.
Ô
toi, Homme ! Maintes fois malmené,
Aux
quatre coins du monde crucifié
Ne
cesseras-tu donc jamais
Cette
éternelle quête du saint Graal vrai ?
Sans
repos de l’âme et de l’esprit
Le
profit hante tes nuits
Sache
la Vérité !
Celle
qui apporte bonheur et gaieté :
L’Homme
Est quand il le veut
La
quête n’est ni le profit ni la Fortune
Elle
est tolérance envers les Autres
De
ne pas se comporter comme l’un des apôtres
Elle
est sympathie de toute chose, de tout être
Celle
qui ne prévient pas mais qui nous pénètre
Encore
aujourd’hui ses fresques sont rougeoyantes.
L’homme
est la bête, la bête est l’homme :
Ils
se sont redressés, on marché et pensé, ensemble.
Et
par delà vents, marées et nuits noires,
En
son âme il perdure éternellement : l’Espoir
Vandon Vincent/20/09/2003
Elle
est là depuis la nuit des temps
Tranchante
et brillante
Objet
d’art et de mort
Comme
d’habitude selon la coutume
Elle
pénètre et ressort
Le
coup est porté et l’animal s’écroule
Le
cou n’en a pas trace, rien ne s’y écoule
Plaie
ouverte refermée
Par
le froid contact de la vie, de la mort
Vandon Vincent/16/09/2003
Terre,
lieu d’anarchie et de préjudice
Fosse
commune où règne l’avarice
Cimetière
des maux et des péchés divins
Purgatoire
où les bons serons démenés
Cherchant
sans cesse l’appât du gain
Enfer,
caverne de Satan
Paradis
de mécréants
Univers
de charlatans.
Mais
où es-tu ?
T’es-tu
lassé de notre vue ?
T’es-tu
lassé de contempler notre bonheur ?
T’es-tu
lassé de rectifier nos erreurs ?
Je
te reconnais bien là, va tu as raison !
Tu
ne trouveras dans la nature aucune désillusion
Parfaite
tout comme toi vierge et belle
A
la pensée universelle, à la vie éternelle
Elle
croît à tout, à rien.
Fille
unique de la Terre
A
la fois généreuse, et aussi cruelle
L’homme
n’est pas digne de fouler son parterre
Il
ne fait pas parti d’elle
Elle
tout.
Vandon Vincent/09/09/2003
Rêves
de splendeurs dans un univers étoilé
Pâles
lueurs dans cette lointaine voie lactée
Amusement
infantile face aux beautés
De
la vie imaginée de l’homme créé
Petites
lanternes au milieu d’un océan
De
petites lumières cosmiques, fille du néant
La
Terre verte, bleue et grise à la fois
Belle,
comme au temps jadis, vivante parfois
Neutre
sans état d’âme m’emplissant de joie
L’amour
présent, l’amour régnant, la seule loi
Le
verdict et la sentence du juré : Aime !
Pour
la seule sensation.
La
source est tarie
Mais
l’oiseau à peine refait son nid
Que
l’œuf de la vie éclôt à nouveau
Et
ainsi naquit le petit veau.
Le
phénix s’est brûlé les plumes.
Il
vivra cent vies d’homme l’éternel
Le
seul qui connaisse le vrai sens des runes
Le
seul qui sache l’origine
Ayant
assez vécu pour savoir
Enfouies
profondément en l’homme paresseux
Des
vertus et des qualités.
Vandon Vincent/11/09/2003
Confronté
au choix le plus difficile ,
Tandis
que le coursier de bois
Attend
que sommeille Troyes…
La
statue de pierre s’enfonce dans l’oubli,
Gravissant
marche après marche l’escalier de la nuit.
Belzébuth
veille, l’issue il révélera,
Et
à jamais tout s’obscurcira.
Le
voilà cet oiseau de grande envergure
Pauvre
aigle solitaire
Qui
du fond des abîmes sauvera ce songeur de pierre.
Ne
céderas-tu pas ta place à la nature
Pauvre
penseur guetté par la folie
Bientôt
sur toi se refermera la nuit !
Vandon Vincent/25/09/203
Eparpillée
aux quatre horizons
Gaspillée
à travers la Terre
La
voilà qui revient la dernière saison
Brisée
fut la lame d’Excalibur
Et
pareille à la glace, elle demeura dure
Le
roi seul la mania avec habileté
Viendra
le jour bénit de la résurrection
Plantes
et arbres en tout lieu repousseront
Et
la belle licorne la vie retrouvera
La
terre, la mer et les cieux seront déchaînés
La
lame brisée sera reforgée
Et
la lumière de l’oubli resurgira
Vandon Vincent/25/09/2003
Âmes en péril
Dans un monde où l’on verse des larmes d’argile
Pauvres moutons égarés dans le rien,
Recherchant un divin soutient.
Maudits soit ces vautours sans scrupules
Qui par le monde pullulent !
Opportunistes inopportuns de la vie,
Charognards en quête de profit.
Que votre absence nous ramène à la raison,
Fées, mages et chimères de tous aspects
Revenez à nous quand commencera la première saison
Revenez à nous maintenant que séjourne la paix.
Mal de mer à bord de la Terre
Pitoyable, l’homme belliqueux bel
Au fond du trou il se tère.
Pauvre homme naïf à tout rebelle !
N’entends-tu pas l’appel de ce dieu muet,
Etouffé par le sang et la chair,
Caché en ton sein par ses confrères :
Pour toujours il disparaît.
Car c’est qu’il fut caché
Dans le seul endroit où il ne sera trouvé
Etourdi par le battement sourd de la vie.
Allez-y. Cherchez-le tant que vous voulez, mes amis.
L’Oracle disait “connais-toi toi-même ”,
L’homme fou et fainéant
Ne pense qu’en mangeant,
Il n’a pas le temps de se connaître lui-même !
L’esprit s’évadait au-delà de l’espace et du temps
Il avançait dans sa quête sans se retourner nullement
Pendant ce temps Pluton gagnait son du :
Les milliers d’âmes des vaincus.
Vandon Vincent/26/09/2003
L’héritage
ancestral
Seule
pourra y répondre sa muse honnête
Celle
qui nous a aimé l’un comme l’autre
Celle
avec qui sur le lit on se vautre
L’homme
nourrit le poète affamé
L’abreuve
de toutes sortes de boissons
De
ces mets Orphée compose des chansons
Et
lui ouvre toute grande sa pensée
Mais
l’homme égoïste masque son confrère
De
peur d’être railler par ses frères
De
son côté du masque le poète s’ennuit
Son
rôle terminé il s’endormit
Il
a jeté sa lyre, fait bagages et provisions
Le
voilà partit au pays de l’inculte
Son
langage est tourné en dérision
Sa
religion n’est pratiquée dans aucun culte
Sa
mer s’est brisée comme une maison de verre
Commence
la découverte de l’univers
La
laine du destin est à portée de ciseaux
Le
voilà prit entre l’enclume et le marteau
Vandon Vincent/05/10/2003
Comme
la brise au creux de la main
Comme
l’homme dans un univers de satin
Et
la vie passe au cœur des hommes
Alors
que Bacchus me donne le gîte
L’ivresse
s’empare de mon esprit inutile
Le
rend gai et futile
A
la portée de ma chère Aphrodite
La
rosée amoureuse mouille mon cœur ténébreux
Et
le brise comme de la porcelaine
Pour
moi commence le cercle vicieux
Destiné
à creuser ma peine
Par
tes mots, par tes regards et par tes sourires
Sauve-moi
du néant auquel j’aspire
Empêche-moi
de la creuser à la pelle
Apaises-moi,
toi qui es belle
Déjà
le temps me glisse entre les doigts
Comme
un immense drap de soie
Le
fil du destin sera coupé
Par
cette vieille immortelle aux mains décharnées
Qui
sans cesse tend et coupe
Avec
cette fâcheuse obsession qu’elles ont toutes
Elles
assouvissent les supplices de Pluton
Et
C’est alors que tourne l’Aquilon
Mon
esprit se reflète comme dans un cristal
Le
pêcheur s’en revient seul
Sans
cargaison, sans prise, pêche banale
De
l’espoir il fera le deuil
Vandon
Vincent/03/10/2003
Une
lumière folâtre emplissait les lieux
Celle-là
même qui illumina la louve
C’était
un gigantesque brasier lumineux
Qui
haut dessus le monde couve.
Au
fond de cette conque enfumée
Seule
repose l’eau asséchée,
Qui,
régnant dans son labyrinthe déserté,
Etait
couronnée d’une clepsydre cassée.
La
prédiction de l’indicible destin :
A
nous se présenta le père de l’orphelin,
De
sa voix de taureau nous dévoila
La
souffrance éternelle de l’au-delà
Orphée
à Venise
S’avançant
parmi ces vieilles âmes
Toutes
de noir vêtues,
Aux
visages blancs comme les monts enneigés :
Bière
de la flamme,
Il
effleura la froide joue d’une Euménide
Jouissant
de la souffrance homicide…
Au
milieu de cette place sombre,
Eurydice
avance parmi les ombres.
Deux
lanternes interdites brûlaient sur sa vie
Mais
lui sont à jamais cachées par la nuit.
« Brave
la balance et tu la perdras
Obéis
lui et tu souffriras… »
San
Marco en cette période de l’année
Voit
passer un bien étrange défilé
Vandon Vincent/décembre2003
L’homme
à la lyre est parti,
L’homme
qui aime s’enfuit,
L’homme
qui pense a la peste.
Reste …
Il
s’éveil…sombre…s’éteint.
L’heure
n’a de cesse de le tourmenter.
Voilà
l’heure qui sonne…
Le
cavalier ailé dans son puit descendu
Comme
un fauve à tête de femme
Vient
brûler sa carcasse à l’amour déchue.
Mains
et pieds. L’homme ne marche pas.
Il
ne vit ni ne meurt.
Hélas !
Que son sommeil est triste.
Il
se sabre le flanc,
Porte
ses mains à ses dents,
Son
œil ne brille plus comme avant !
Du
blanc au noir …
Pourquoi
ses yeux sont-ils de verre ?
Vandon
Vincent
Mon
imagination, ce terrain
Trop
longtemps laissé en jachère,
Où
j’ai cultivé en vain
Mais
tu l’as rendue fertile cette terre.
Toi
belle au yeux d’amande
Au
visage de l’enfant que l’on réprimande
Toi
belle en tout heures, en tout lieux
Que
l’horloge n’effacera pas des cieux.
Sais-tu
que je t’aime femme
Ma
bien-aimée au cœur de pierre,
Ma
muse aux yeux voilés, sans états d’âme,
Est-ce
mon cœur que tu enterres ?
Ma
belle rose au doux parfum de mai
Présence
divine, aura bénit,
Je
t’aime pour ce que tu es
Allez
va, ma patience est infinie
A
tes pieds je m’incline
Et
baise tes pieds, ô reine d’Egypte
Aimes-moi
et je t’appellerai divine
De
l’autel jusqu’à la crypte.
Ô
ma bien-aimée.
Vandon
Vincent/30/09/2003
Pourquoi ?
N’aimes-tu
pas la vie
Pour
la vouloir quitter de façon si tragique ?
Mon
corps est le tien pour un mot
De
ma porte tu possèdes la clef
Entre,
vient être ma dame de pique
Viens
et essuies ce sanglot
Versatile,
la pauvre elle qui m’a inspiré
Son
rimmel lui caresse la joue
Ses
yeux d’enfant de tristesse sont cernés
Lunatique,
la pauvre moi qui l’ai aimée comme un fou
Allez
va je te pardonne
Puisses-tu
me garder sur tes lèvres en feu
Puisses-tu
accepter les baisers que je te donne
Pour
toi je vaincrai les déesse.
Vandon
Vincent/30/09/2003
Élixir
Coups
portés dans la nuit
Doucement
se vide la clepsydre
Les
eaux du Styx se déchaînent
L’Enfer
accueille un amoureux du cidre
Voilà
l’homme orgueilleux
Qui
rentre là où il est le mieux
Le
voilà content dans sa niaiserie,
La
savourant comme une bonne nuit.
Ce
soir il a couché avec la plus fidèle des compagnes
La
serrant à ses côté, froide comme un cadavre déterré
Toujours
en elle coule l’ivresse de l’assoiffé.
Avec
elle on fête les grandes campagnes…
Le
goulot laisse fuir les songes infinis,
Qui
lui rendent la douceur de ses rudes nuits,
Par
gouttelettes s’échappe son élixir.
Vandon
Vincent/03/10/2003
Derrière
son masque de vie, nue,
Deux
lunes jaunes pâles miroitent
Renvoyant
l’inhumaine image que revête
Une
immonde carcasse dévêtue
De
sa peau coule un liquide visqueux
Le
visage décrépi, lisse sans aucune ride
Sa face est comme un désert aride
Où
trônent quelques rares cheveux belliqueux
De
ses orbites tombent des yeux plein de chagrin,
Elle suinte abondamment.
La
démarche hasardeuse, butant contre l’indicible destin,
Elle
avance malgré elle contre le temps.
Chaque
saison elle revint me hanter
Jusque
dans mes velours elle vient me trouver.
Sombre
esprit ! la nuit me talonne
Maintenant
que minuit sonne.
Tes
supplices ne seront me détournés
Du
chemin plein de ronces que j’ai emprunté.
Je
la savoure jusqu’à l’extraction
Cette
douleur que me procure l’épine de la désillusion
Laisses-moi
rentré dans mon lit de terre
Laisses-moi
retourné dans mon cimetière
Je
t’invite pour la saison prochaine,
Ma
chère ombre, à agrandir ma peine.
Vandon
Vincent/09/10/2003
Sombre rêve d’une éveillée
Arpentant
le chemin de l’oubli.
Sa
couche, encore salie
Par
la terreuse trace d’un mort déterré,
Suite
l’insomnie volontaire.
Là,
au milieu des ombres elle erre
Pauvre
Delfica endormie
Par
l’hypnotisant chant de la nuit.
Dans
son univers obscurcit
D’un
suaire tendu au-dessus de sa vie,
Elle
va par-delà le chemin
Sans
toutefois en connaître la fin.
Son
esprit est une matrice universelle,
Engouffrant
en son sein le meurtrier d’Abel,
Prise
par la main d’une inconnue sans vie,
Précipitée
avant l’heure dans la crevasse de la nuit…
Vandon
Vincent/17/10/2003
Poèmes
Infinis
Amour,
pourquoi tant de larmes versées ?
Amour,
pourquoi tant de cœur blessés?
Tu
viens quand l’on reprend haleine
Et
part en laissant souffrance et haine.
Amour,
petite flèche arrivant impromptue
Amour,
goulettes troublant la vue.
2002
v
Dieu
sur son pont nuageux
Voit
passer la gondole des amoureux,
Les
soldats qui, la tête sous l’eau moisie,
Etouffent
dans cette épaisse têt de lit.
La lumière est le commencement de la nuit
Là
où la poussière nage parmi les débris.
La
serrure est la main de Dieu…
Mais
la toile du temps se tisse haut dans les cieux.
v
Novembre
2003
Barque
de l’incompris
Voguant
sur les flots du temps,
Paisible
au milieu de cet océan assombrit
Sur
lequel ne souffle plus aucun vent.
Forteresse
personnelle de son esprit
Assiégée
au cours de nombreuses guerres,
Eternellement
mutilée par l’amant de Cybèle
Pour
lui seul elle est l’espoir universel
Novembre
2003
v
Au fil de ma plume s’écrit
Le
livre des morts :
Elle
a lu dans mon âme avilie
Comme
un aigle qui jamais ne dort.
Novembre
2003
Le
regard posé au loin,
Cherchant
dans la brume une chandelle
Le
cœur suppliant sa cruelle belle,
Embrassant
la lueur de pitié sur chacun de ses seins.
Ses
pas s’éloignent de la rive obscure,
Voûté,
le pas hasardeux,
Trébuchant
dans ce terrain pierreux
Semant
à sa suite en guise de nourriture
Le
fruit de son chagrin,
Les
larmes de son désespoir.
Esquivant
les endroits noirs.
Son
visage s’éclaire…
v
Elle
est seule au monde
Face
à la lumière de l’interrogatoire
Qui
l’aveugle comme une fumée noire.
Nous
la lui avons généreusement creusée…
Elle
s’est mutilée.
De
sa chaire originelle
Ne
subsistent que des lambeaux, verts et bleus.
Vous
l’avez ombragée d’une stèle !
Et
comme une chienne agonisante,
Elle
rampe et se campe aux pieds d’or.
Elle
est Prométhée et son supplice, lassante,
S’entaillant
le flanc, dans sa chaire elle mort
Tu
l’as couronnée d’une belle croix.
v
Le
Mort sort de sa retraite marbrée.
Et
comme un spectre errant
Au
milieu des vivants ne le voyant,
Il
s’avance, son pas retentit
Sur
le marbre de la dalle jaunit ;
Sa
voix ne trouve aucun échos
Et
tombe dans un profond oubli,
Comme
la pierre jetée au fond du puit.
v
Le messager ailé s’envole pour sa course lointaine
Tandis que, adossé au mur de ses espérances,
Le poète attend le voyageur avec méfiance.
L’Ulysse des cieux infinis doit subir la haine.
Dans sa patte une plume.
Il effleure de la main l’écume.
Dans les yeux la passion de Diane,
Dans la main sa vieille canne.
Les ailes déployées dans le vent,
Attiré malgré lui par un doux chant
Vers les écueils de son amour :
Il est le souffle de vie du vent.
Sur
un navire naufragé il a navigué
En un temps je nageais
En
un temps je mourrais
v
L’espoir
a été plongé sans hésitation
Dans
l’océan de mes passions
Et
comme le sable fin,
Dans
ma main s’est éteint.
Il
est le souffle de vie du vent.
v
Tu dans un rêve
v
Chimère à mon sort,
Chacun de tes regards
Est à mon âme un coup de poignard
Qui m’entaille le sein.
Ô malheureux dessein !
Chacune de tes pensées est un feu qui me damne
Chaque espoir est une foi qui me condamne
Tu es le feu de mon incertitude
Et le bourreaux de ma quiétude.
Pas un instant sans que mon esprit ne songe à toi
Ô Cybèle à mon corps en émoi.
Pas une seconde sans que ton souvenir
Ne harcèle mon pauvre esprit pour toi martyr.
Pas une minute je ne voudrais
Détourner mon âme de tes attraits.
Pas une heure sans que je ne veuille voir ton visage
Qui dans mes yeux se reflète comme une sainte image
Chacune de mes pensées fait sur moi tomber la nuit.
Le soleil d’un rouge se couchant
Me rappelle le pauvre bougre qui me suit…
Chacun de mes songes est pour moi une mort.
Le soleil d’un bleu se levant
Me désigne comme celui qui se résigne au sort…
Chacun de mes pas m’éloigne un peu plus des tiens.
Le soleil de plomb me chauffant
Cache un être difforme à ma suite venant…
Vandon
Vincent/29/11/2003
Je et Tu comme une inspiration
Le sang, noircit par la cendre fumante encor,
Creuse la Terre retournée et son herbe rougit.
Comme l’alchimiste change la boue en or,
Le sabre et le canon font du temps un beau charnier.
Je trébuche sur les ruines de ce désastre.
Ce champ où je marchais à la lueur des astres.
Cette herbe, cet arbre, cette pierre qui habitaient ma vie
Avaient été coupée, brûlé, détruite par des torches humaines.
Ici, la terre gorgée de notre sang.
Là, des monceaux de cadavres entassés
Nous vomissons al carne y al vino por el tiempo
Comme une corne d’abondance cassées.
Partout, une immense étendue écarlate
Dont les flots porteraient mes pieds ressuscités.
A leur âmes perdues, à leur sang immaculé.
Un pieux dans mon corps enfoncé délivre mon âme croyante.
Il n’y a pas de morts, il n’y a que des hommes.
Vandon Vincent Mars 2004
v
Tu et Je comme un mirage
v
Celle qui sans nom parcourt les pays,
Celle aux innombrables noms passe les frontière.
Celle qui marche est sans jambe,
Celle
qui fauche est sans bras ni faux.
Sans l’ombre d’une pensée ou d’un sentiment,
Mécanique implacable, dénudée, décharnée.
Elle vint me trouver, moi, adossé au mur de pierre,
Elle qui est unique et pourtant multiple.
Mon enveloppe charnelle était liée à un pilier,
Plus léger et simple que ceux des temples sacrés,
Mais plus dur le roc lui-même.
Mes pieds creusaient la terre pour y trouver asile,
Mes ongles raclaient le bois du pilier,
Mes yeux avaient été bandés d’un ruban noir.
Au loin…le son entraînant d’un roulement de tambour.
J’entendis une détonation. Je vis une ombre approcher.
Elle me délia pieds et poings,
Dévoila mes yeux aveuglés,
Et m’entraîna à sa suite dans une course frénétique.
Je cours encor…
Je
n’étais pas le premier, je ne serais pas le dernier.
Vandon Vincent 22/03/2004
v
Tu est un autre Je
v
Le faiseur de mot dans l’herbe allongé,
Le faiseur de mot dans l’eau va nager.
Descends de ton socle et tombe ce manteau de pierre
Qui pèse plus les années s’entassent sur ta chaire.
Montres aux passantes tes bras reflorissants,
Ne leur caches pas tes tiges embourgeonnées,
Vois tes racines dans les siècles enfoncées,
Tes frêles jambes aux roseaux s’apparentant.
Donnes leur à sentir les parfums de ta peau.
Comme le conteur aux spectateurs silencieux,
Laisses-les percevoir le murmure de l’eau
Priant dans tes veines comme un ermite pieux,
Et dans ta poitrine en écorce de bouleau,
Le léger gazouillis paisible et apaisant
Du timide rossignol, de ton cœur d’œuf sortant,
Parvient à leurs oreilles de vilains corbeaux
Pour une mélopée claire et enivrante,
Tu jettes à leurs esprits en délire,
Le fruit de ta vieille vie passionnante,
Ainsi se dessine sur leur cri de joie un timide sourire.
Quand bien même aurais-tu milles ans,
Quand bien même seraient-ils en sang,
Ils ont été corbeaux et resteront corbeaux
Sacrés pour garder leurs manteaux de plumes chauds.
Et toi, les yeux clos et le bouche refermée,
Ton enveloppe charnelle a désormais muée ;
Les pieds dans une mare de sang fraîche encor
Pleurant toutes la sève de ton corps,
Tu regrettes de leur avoir léguer ton savoir,
Car ils se mettent à boire comme à croire.
Tu entonnes à leur corps endoloris
Une comptine qui pour toujours les endormis.
Dans ta peau de bois nous les avons déposés
Depuis, avec toi, ils se mettent à chanter.
Tes racines sont coupées, diseur de remords.
Dans la sciure étendu un vieux diseur est mort.
Vandon Vincent 24/02/2004
v
Je dans la peau et les pensées de Il
v
En un songe apaisant,
L’horloge s’est arrêtée dans sa course frénétique.
Les aiguilles ont fondu comme une dame de pique,
Le cadran brillant et m’aveuglant…
La machinale infernale dans son cercueil d’ébène est enfermée.
Dans un bruit de rouage, j’ai vu deux mains
S’avancer pour me tordre le cou et le cœur me percer.
L’horloge d’ébène dans un brasier voit brûler sa fin.
La balance a perdu l’équilibre.
En son cœur d’or et d’argent fut coupée sa fibre.
Dans un fracas elle s’est écrasé au sol,
En gémissant mais personne ne l’entend.
Pas même vous chimères à mon âme ouverte.
Ma face blême de mon sang recouverte,
Le long et lourd pendulier
En mon être vint se figer,
Comme une hache vengeresse
Maniée par le guerrier amoureux
Défendant son royaume avec ardeur.
Et le sang coule de ma blessure comme un élixir.
Pourquoi boire ce sang si triste et malheureux ?
Ne l’écoutez pas puisque personne ne le peut !
Seules ennemies à son cœur déclarées,
En traîtresse dans ses yeux vous êtes entrées.
Pourquoi la douleur lui parvient
Tandis qu’à moi n’arrivent que ses échos lointains ?
Testament…Prophétie…Serment…
A moi derniers songes de serpent !
Je t’offre une corde pour aller mourir plus haut,
Tu es le bois pourrit qui contient l’eau
Et la mince corde moisie qui te remonte,
C’est moi.
Je t’offre ma volonté en guise de couteau,
Eguisée elle est prompte à tout trancher.
Uses-en, donnes-lui ta chaire en cadeau,
Pourquoi ne veux-tu pas m’y aider ?
En ma poésie je le cherche ce remède,
En vain l’espoir d’un temps fait les larmes d’un autre.
Chevauches-les donc ces mirages
Puisque tu adores les images !
Je ferme mes yeux. Une lame dans mon cœur y
Dérègle l’infernale machinerie
Au bout d’une corde la délivrance il a trouvé,
Oublié, charogne aux vautours abandonnée.
Le soleil cuisant le reste de ta chaire.
Le bout de tes pieds évite la terre,
Où ton sang mêlé au cracha
Dessine une étrange croix.
M’abandonnant, tu m’oblige à errer.
De toi maintenant affranchi,
Je vole la retrouver, ma muse sans vie.
Heureux, tu semble à nouveau rêver.
Vandon vincent27/02/2004
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Je n’est rien d’autre que Il
v
Je Tu. Il nous veut. Vous me noyez
v
Quant à Vous, achève moi
v
Et dans la mort comme un damné.
Et dans la vie comme un châtié.
L’aveugle, attablé pour un repas final,
Voit comme dans une boule de cristal
Le festin étoilé s’offrant à ses yeux crevés,
Comme un liquide noir que ne peuvent saisir ses mains trouées.
Pénétrant ses paumes dans cette chaire tragique,
Plongeant désespérément le récipient percé de ses croyances
Dans un morne breuvage qui encense,
Dans la visqueuse substance énigmatique.
Le visage, comme un enfant joyeux,
Malgré les sphères arrachées de ses yeux,
Ployant sous la fatigue, fait naître un timide sourire
Qui, l’instant suivant, laisse échapper un dernier soupir.
Le voile noir, pareil à une chaude couverture,
Est tiré sur son tombeau mourrant :
Son feu qui désormais le brûle s’affaibli, se dénature
Petite étincelle dans un suaire de néant.
Le linceul s’étend sur la panse de la femme enfantant,
Traînant et effaçant les pas de l’adolescent,
Essuyant le glaive taché de sang du parent,
Voilant le regard du vieux mourrant.
Seul, héros déchu, roi foudroyé, homme nu et coupable
Sous le rayon incandescent des Dieux impitoyables,
Rouage solitaire submergé par ses contraires,
Fils parricide, fils inceste : il est sans pair ni mer.
Et dans la vie comme un accusé.
Et dans la mort comme un condamné.
Vincent Vandon 04/02/2004
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Je n’est qu’une main
v
Je
est universel ou néant
Mais
que m’importe, je suis déjà mort.
Le Miroir
Préface :