L’ONU pantin d’Israël[1]
Mehr Licht
Nous sommes presque tous présents, quant il s’agit de critiquer les Américains, surtout quand ces derniers envoient paître l’ONU. Et nous avons raison. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que l’Amérique se moque littéralement des Nations Unies en ignorant toutes ses recommandations et en se servant régulièrement de son droit de veto pour contrer les autres nations participantes. "Anyway"... Là où je veux en venir, c’est que je peux critiquer toutes les nations de notre petite planète, même les plus puissantes comme les USA, sans qu’on me reproche quoi que ce soit. Surtout pas d’être raciste, mais là où j’en ai marre, et il faut que je le dise, car je ne dois pas être le seul à subir la hargne de certain détracteur. J’en ai marre, disais-je, quand mal m’en prend, de critiquer Israël pour ses politiques Sionistes, de me faire traiter d’antisémite par des censeurs qui menacent de mordre quand certains articles ne leurs plaisent pas. Tel que B’Nai Brith et certains Congrès juifs.
Puisque nous parlons de l’ONU depuis le début, afin d’éclairer certains lecteurs qui peut- être ne savent pas tous les faits de l’histoire d’Israël face à l’ONU, je vais mettre les pendules à l’heure une fois pour toute.
Ce texte risque d’être long à lire. Mais si vous voulez apprendre pourquoi le conflit Israélo-Palestiniens depuis 56 ans perdure, et bien la seule façon de savoir, est de lire ce qui suit.
Si certains osent accuser l’histoire d’être antisémite, alors ceux-là sont définitivement de mauvaise foi. Bien à eux, s’ils le peuvent, de museler l’histoire comme ils ont su me museler à plusieurs reprises quand je disais pourtant la vérité. J’espère une fois avoir une chance d’être lu sans que quiconque, parce que je me sert de l’histoire afin d’affirmer certains faits osent me faire taire.
S’il y a un pays qui a fait fi des recommandations de l’ONU, c’est bien Israël. Depuis 1947, Israël qui fait partie des Nations Unies, a toujours pris l’ONU pour un pantin. Israël en guerre depuis 1948, est un pays où les Casques Bleus n’ont jamais débarqué. Pourquoi ? L’histoire répondra à cette question, comme à bien d’autres d’ailleurs.
Sautons donc à pieds joints dans l’espace-temps, en arrière de 56 ans, dans l’histoire d’Israël face à l’ONU.
Nombre de résolutions ont été prises par l’ONU depuis la création de l’état Hébreux en 1947, résolutions comme je le disais plus haut qu’elle a été incapable de faire respecter. Est-ce l’effet d’une mauvaise foi de la part d’Israël ? Ou est-ce l’Onu, c’est à dire l’ensemble des nations qui ne marche pas au pas ? Je suis persuadé que les sionistes me diront que c’est Israël qui a raison. Nous verrons si l’histoire est d’accord avec les politiques prises par le gouvernements d’Israël.
"L’histoire est une résurrection de la vie intégrale, non pas dans ses surfaces, mais dans ses organismes intérieurs et profonds." (J.Michelet, Histoire de France).
C’est justement dans ses organismes profonds et intérieurs que nous allons puiser nos affirmations.
Comme le fait Algarath, quand il rappelle aux jeunes les tueries racistes des Nazis, je vais aujourd’hui vous informer de la réalité d’Israël face à l’ONU.
Rappelons tout d’abord, la résolution
181 du 29 novembre 1947 par laquelle l’ONU vote le partage de
Un État Juif de 14 000 KM2 avec 558 000 juifs et 405 000 arabes.
Un État Arabe de
Enfin, une zone sous régime international particulier comprenant les lieux saints, Jérusalem et Bethléem avec 106 000 arabes et 100 000 juifs.
L’ONU prévoyait aussi dans sa résolution :
que
l’union économique - vue comme une nécessité absolue - soit réalisée
entre les États,
que
les droits des minorités (bénéficiant d’office de tous les droits civils et
politiques)et les principes démocratiques soient respectés - que les futurs
textes constitutionnels des deux États suivent les normes de l’ONU. Après la
guerre de 1948 :
la résolution 194 - assemblée générale des Nations Unies : 11 décembre 1948
elle stipule, à la suite du départ forcé de centaines de milliers de Palestiniens : " qu’il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent de rentrer dans leur foyer le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins, et que des indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les biens de ceux qui décident de ne pas rentrer dans leur foyer et pour tout bien perdu ou endommagé lorsque, en vertu des principes du Droits Iternational ou en équité, cette perte ou ce dommage doit être réparé par les gouvernements ou autorités responsables."
Après la guerre Israélo-arabe de 1967 :
La résolution 242 - 22 novembre 1967 - du Conseil de sécurité des Nations-Unies :
Cette résolution décrète " L’inadmissibilité de l’acquisition de territoire par la guerre" et " exige l’instauration d’une paix juste et durable au Moyen-Orient", qui passe par " le retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés pendant le récent conflit" et le " respect de la souveraineté de l’intégrité territoriale et de l’indépendance politique de chaque État de la région, et leur droit de vivre en paix à l’intérieur de frontières sûres et reconnues, à l’abri de menaces et d’actes de force."
Cette résolution sera reprise dans toutes les négociations ultérieures de l’ONU. La base de la paix au Proche-Orient est l’évacuation par Israël des territoires occupés.
Après la guerre israélo-arabe de 1973 :
La résolution 338 - 22 octobre 1973 - du Conseil de sécurité des Nations Unies :
La résolution réaffirme la validité de la résolution 242 et appelle au cessez-le-feu et à des négociations en vue "d’instaurer une paix juste et durable au Moyen-Orient"
La résolution 3236 - 22 novembre 1974 - de l’Assemblée générale des Nations Unies :
La résolution réaffirme de "droit inaliénable des Palestiniens de retourner dans leurs foyers et vers leurs biens, d’où ils ont été déplacés et déracinés, et demande leur retour" et " le droit à l’autodétermination du peuple palestinien".
Fait particulièrement notable, la résolution 3379, de 1975 de l’Assemblée générale des Nations Unies condamne le sionisme comme " une forme de racisme et de discrimination sociale".
Mais, fait non moins notable,
les Israéliens et leurs protecteurs Américains parviennent en 1991, à
l’occasion de l’effondrement du Bloc Soviétique qui modifie la répartition
des votes aux Nations Unies, à faire annuler la condamnation précédente à
De plus, poussant alors le cynisme à un rare niveau, les dirigeants israéliens et leurs complices occidentaux demandent dans la foulée à l’Assemblée générale des Nations Unies de condamner l’antisionisme. Cette demande inouïe est rejetée.
La résolution 478 du 20 août 1980
Cette résolution est la réponse de l’ONU au décret israélien du 30 juillet 1980 instituant Jérusalem comme "capitale éternelle de l’État d’Israël". Elle dénonce "une violation du droit international" et déclare cet acte de force de "la puisance occupante" comme" nul et non avenu".
À noter aussi que :
L’Assemblée générale des Nations unies réfère chaque année depuis 1948 " le droit au retour" pour les réfugiés palestiniens ou, pour ceux qui renonceraient à ce droit, des compensations financières.
le Conseil de Sécurité a fait depuis 1948 de multiples déclarations appelant Israël à ne pas étendre ses colonies et notamment à abandonner son projet de Grand Jérusalem. la dernière, celle du 13 juillet 1998, prie Israël de : "ne prendre aucune autre mesure qui compromettrait l’issue des négociations sur le statut définitif de la ville" et de " se conformer scrupuleusement à ses obligations découlant de la 4eme convention de Genève".
Mais la démission de l’ONU, face à Israël, a été constante :
en octobre 1990, l’ONU nomme une commission d’enquête à la suite de la tuerie dite" des mosquées" par l’armée israélienne, tuerie qui fait 18 morts et 150 blessés. Israël refuse de recevoir cette commission. L’ONU ne réagit pas...
en 1992 : l’ONU condamne Israël pour l’expulsion vers le Sud-Liban de 415 Palestiniens à la suite de l’assassinat d’un garde frontière pas le Hamas...Israël ne tient pas compte de cette condamnation. L’ONU ne réagit pas...
en 1996 : à l’occasion de l’opération " Raisin de la colère" menée au Sud-Liban, L’armée israélienne bombarde le camp de l’ONU recevant des réfugiés libanais : 98 civils sont tués. L’ONU ne réagit pas...
le 13 juillet 1998, le Conseil de sécurité des Nations Unies demande à Israël de renoncer au Grand Jérusalem. L’ONU ne réagit pas...(et comme chacun sait, la colonisation de Jérusalem-Est s’est poursuivie à un rythme toujours plus soutenu, y compris pendant le déroulement des pourparlers entre les Israéliens et l’OLP, sous l’égide des États-Unis).
le 20
juillet 1998,
En cette même année 1998, alors que les États-Unis demandaient à Israël d’arrêter la colonisation, Netanyahu, Premier ministre, déclarait "Israël traverse une période qui nécessite une activité énergique pour renforcer la mainmise juive sur la terre " tandis que son ministre des Affaires étrangères, Ariel Sharon, invitait les colons "à passer à l’assaut" en leur proclamant : "tout ce que vous prendrez restera entre nos mains".
en mai 2000, Israël bombarde les centrales électriques du Liban, privant ainsi d’électricité plusieurs centaines de milliers de Libanais avec les morts qui s’ensuivent (notamment par l’arrêt de certains appareils de nécessité vitale). l’ONU se contente d’appeler le Hezbollah et Israël à "plus de retenue", comme si Israël n’était pas directement responsable de ces bombardements dirigés exclusivement sur des objectifs civils libanais...
avril 2002, l’ONU désigne une commission de 28 membres pour enquêter sur ce qui s’est passé dans le camp de réfugiés de Jénine après les destructions massives faites par l’armée israélienne au sujet desquelles le secrétaire général de l’ONU au Proche-Orient, le scandinave Terje Roed-Larsen déclare : " Ce que j’ai vu est absolument inacceptable, d’une horreur qui dépasse l’entendement. Les experts qui sont avec nous ont l’habitude des guerres, des tremblements de terre, ils disent qu’ils n’ont rien vu de tel. Il est inacceptable que le gouvernement israélien n’ait pas autorisé, onze jours durant, les équipes de sauvetage à entrer dans ce camp. C’est moralement répugnant". Richard Kook, directeur en Cisjordanie de l’agence des Nations Unies pour l’aide aux réfugiés palestiniens (UNRVA) parle, quant à lui, de "dommages énormes" et Javier Zuniga d’Amnesty Inertanional affirme :"C’est l’une des pires scènes de dévastations que j’aie jamais vues`". "Ils s’agit d’une tragédie humaine pour des milliers de Palestiniens innocents" dit de son côté le secrétaire d’État adjoint américain chargé du Proche-Orient, William Burns. Pour un diplomate européen : " Il est trop tôt pour dire s’il y a eu un massacre à Jénine mais ce que nous savons déjà, montre clairement qu’il y a eu un carnage, c’est-à-dire un déchaînement de violence aveugle sans commune mesure avec la résistance rencontrée." Malgré cela, quelques jours plus tard l’ONU dissout cette commission sous le prétexte que Sharon, chef du gouvernement israélien, ne veut pas collaborer avec elle.
C’est dire qu’Israël et ses dirigeants ont toujours, avec un constant cynisme, ridiculisé l’ONU en se moquant de ses résolutions et de ses voeux. Suivant la phrase célèbre de Ben Gourion : "peut importe ce que disent les Gentils, l’important c’est ce que font les Juifs". À propos de cette phrase, Ammon Kapeliouk fait remarquer qu’elle est connue de tous les enfants juifs d’Israël et d’ailleurs.
Ainsi l’ONU par sa faiblesse, a accepté d’Israël, un de ses membres à part entière depuis 1949 :
la violation permanente des frontières - l’application d’annexion, d’expansion et de colonisation, alors que le Tribunal international assimile la colonisation à un "crime de guerre",
la prétention d’Israël à résoudre seul - hors de toute intervention de l’ONU - les conflits qu’il a lui-même provoqués,
la
violation permanente des droits de la personne tels qu’ils sont définis par
le non-respect des Conventions de Genève dans les territoires occupés,
le refus de tout contrôle de l’Agence Internationale de l’Énergie atomique et la production des armes chimiques et biologiques.
Comme l’écrit Miguel Bennassayag (écrivain argentin exilé) : "L’État d’Israël justifie à l’avance chaque nouvelle exaction par un supposé droit à la survie, dont l’holocauste est l’argument majeur et imparable. Ainsi une barbarie pourrait en légitimer une autre ! La vérité, si simple et pourtant rarement énoncée, réside dans le fait que la brutalité de l’État d’Israël ne l’érige pas héritier du ghetto de Varsovie mais plutôt de ses bourreaux".
Alors que le ministre Français des Affaires Étrangères Hubert Védrine, après bien d’autres dirigeants, peut aussi déclarer que : "Les Israéliens trouveront toujours des raisons pour justifier une attitude dilatoire", comment ne pas voir que seules les sanctions diplomatiques, économiques, voire militaires, émanant de l’ONU sont susceptibles de faire céder Israël et le ramener dans le droit international ?
Car si l’ONU avait quelques circonstances atténuantes dans sa funeste erreur de 1947 (son défaut de jugement quant à la malignité potentielle de l’idéologie sioniste), cette excuse n’existe plus depuis longtemps, et devant l’état de guerre permanent qui en est résulté dans cette région, et devant le mépris affiché d’Israël pour la communauté internationale. Errare humanum est, perseverare diabolicum !
Et que penser du fameux mur ?