Paroles d'un mécréant

René Pommier

 

Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, foutez-nous la paix

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On dit que le Christ n'a jamais ri une seule fois dans sa vie. C'est que personne n'a jamais pensé à lui dire que sa mère était vierge.

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Dans un homme de Dieu, il y a toujours un fou de Dieu qui sommeille et les fous de Dieu dorment peu.

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Les musulmans ne cessent de dire qu'Allah est grand. Je dirais plutôt qu'il est gratiné, ou, pour parler comme les jeunes d'aujourd'hui, qu'il est "grave".

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Autrefois les chrétiens nous disaient qu'il fallait respecter leurs croyances parce qu'ils les avaient reçues de Dieu; maintenant ils nous disent qu'il faut les respecter parce qu'elles sont partagées par des hommes; bientôt ils nous diront qu'il faut les respecter parce que ce sont des hommes qui les ont forgées de toutes pièces.

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L'Eglise reconnaît, peu à peu, les erreurs qu'elle a commises et les crimes dont elle s'est rendue coupable : quand elle les aura tous reconnus, il lui restera à reconnaître que ces erreurs et ces crimes l'ont condamnée depuis longtemps.

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La religion chrétienne promet aux croyants morts dans de bonnes dispositions qu'ils se reposeront dans le sein d'Abraham. Cette perspective ne m'a jamais alléché. Outre qu'Abraham fait partie des gens dont je n'ai jamais eu la moindre envie de faire la connaissance dans ce monde ou dans un autre, son sein, loin de me donner le repos, me donnerait certainement des démangeaisons et je n'ai pas envie de me gratter pendant toute l'éternité.

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Pascal nous dit que le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob n'est pas celui des philosophes et des savants. On a envie de lui dire qu'on s'en était aperçu, mais qu'on n'osait pas le lui faire remarquer. On a envie de lui dire que c'est le contraire qui eût été surprenant : quand on commence sa carrière comme dieu d'une petite tribu d'abrutis ignares, il est ensuite bien difficile de se faire reconnaître par les philosophes et les savants.

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Les chrétiens n'ont peut-être jamais été autant persuadés de la nécessité de croire que depuis qu'ils ne savent plus à quoi au juste ils croient. Plus le contenu de leur foi se réduit, et plus ils en concluent qu'il leur faut redoubler de foi. Ils n'ont plus guère qu'un seul credo et ils s'y cramponnent d'autant plus fort : il faut croire. C'est pourquoi j'ai composé à leur intention le petit cantique suivant (à chanter sur l'air de "Je suis chrétien ! c'est là ma joie, mon espérance et mon soutien") :

Je crois, je crois, Mais à quoi crois-je ? Je n'en sais rien Et c'est très bien.

Je crois, je crois, Mais à quoi crois-je ? Je m'en fous bien : Je suis chrétien.

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Ce qui m'étonne le plus dans l'histoire de Marie, ce n'est pas tellement qu'elle ait enfanté bien qu'elle fût encore vierge : je l'ai tellement entendu dire depuis ma plus tendre enfance que, même si j'ai, bien sûr, cessé de le croire, cette histoire n'a jamais pu m'étonner autant qu'elle le devrait. En revanche, si on m'avait dit, quand j'étais adolescent et qu'ayant l'esprit assez lent, je croyais encore, si on m'avait dit alors que la virginité de Marie n'avait été découverte que plus de deux siècles après sa mort, cela n'aurait sans doute pas manqué de m'intriguer. Et je n'aurais pas su ce qu'il fallait le plus admirer de l'incroyable distraction qui a fait que, de son vivant, personne ne s'en était jamais aperçu, pas même son mari, pas même elle-même, ou de l'extraordinaire perspicacité de ceux qui l'ont découverte si longtemps après, alors qu'il n'y avait apparemment plus aucun moyen de s'en assurer.

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"On tire une côte au premier Adam pour former sa femme, pendant un sommeil tout mystérieux, et pendant le sommeil du nouvel Adam après qu'il a fermé les yeux avec la même paix que les hommes sont gagnés du sommeil, on lui ouvre son côté avec une lance, et incontinent sortent les sacrements par lesquels l'Eglise est régénérée", dit Bossuet dans le Sermon sur les deux Alliances. Il ne passe pas précisément pour être un grand auteur comique, mais on avouera qu'il est difficile de lire ces lignes sans avoir envie de se tenir les côtes.

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Rien n'est plus plaisant que de voir Bossuet essayer de se mettre à la place d'Eve dans le jardin d'Eden au tout début de l'histoire du monde quand le serpent lui a parlé et en conclure que, malgré toutes les sottes plaisanteries que peuvent faire les incrédules, il était tout à fait naturel qu'elle ne s'étonnât pas d'entendre un serpent lui adresser la parole. Il fait principalement remarquer qu'Eve n'avait pas encore eu le temps d'observer suffisamment toutes les espèces animales pour pouvoir s'assurer qu'aucune n'était dotée de la parole. Comment prétendre encore après cela, comme on le fait trop souvent, que l'auteur du Discours sur l'histoire universelle n'avait aucun sens de l'histoire ?

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Le Journal de France 2 du 1° septembre 2002 a rapporté un fait divers assez plaisant, sans que, semble-t-il, le journaliste auteur de ce reportage ait perçu le moins du monde ce qu'il y avait d'incongru et de comique dans l'événement qu'il rapportait. Il s'agissait d'un fait en soi relativement banal : une collision d'un train avec une voiture tombée sur la voie au moment où il arrivait. Ce qui est moins banal, c'est qu'il n'y a pas eu de morts, pas même le conducteur de la voiture qui n'a été que blessé; les passagers du train ont seulement été un peu secoués. Mais, et c'est là où la chose commence à devenir plaisante, les passagers de ce train devaient être d'une grande fragilité psychique puisqu'on a cru bon de faire venir une équipe de psychologues pour les réconforter. Or, et c'est là ce qui rend la chose tout fait plaisante, ces passagers psychiquement si fragiles n'étaient autres que des pèlerins qui revenaient de Lourdes. Au lieu de faire venir des psychologues, on aurait pu, bien sûr, les renvoyer à Lourdes. Mais sans doute a-t-on pensé, à juste titre apparemment, que ça ne servirait pas à grand-chose.

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Ce qui distingue une secte d'une religion, entre autres choses, c'est que les sectes annoncent toujours la fin du monde comme prochaine, voire imminente, tandis que les religions établies la renvoient prudemment à un avenir indéterminé. Celles-ci, en effet, même si elles cherchent toujours, avec plus ou moins de conviction, à gagner de nouveaux adeptes, ont depuis longtemps déjà constitué leur clientèle et elles auraient à perdre beaucoup plus qu'à gagner à essayer d'agiter la peur de la fin du monde. Pour quelques nouvelles recrues qu'elles pourraient ainsi faire, recrues dont, au demeurant, le quotient intellectuel laisserait sans doute beaucoup à désirer, elles risqueraient fort d'éloigner nombre de leurs fidèles, à commencer par tous ceux qui se posent déjà des questions. Mais quand on débute, quand on a besoin de se faire rapidement une clientèle sans se montrer difficile sur son niveau intellectuel, il ne sert à rien d'annoncer une fin du monde lointaine et hypothétique par laquelle les futurs adeptes ne se sentiront pas vraiment concernés. Il faut leur dire, au contraire, que la fin du monde est pour bientôt, sans doute pour très bientôt, et qu'il est urgent de s'y préparer. C'est d'ailleurs ce qu'ont fait les premiers chrétiens, puisque saint Pierre, saint Paul et l'auteur de l'Apocalypse ont déclaré à l'envi, comme l'avait d'ailleurs fait le Christ lui-même, que la fin du monde était imminente. Mais, quand la secte chrétienne est devenue une religion établie, l'Eglise a préféré jeter un voile pudique sur ces prédictions intempestives faite par des gourous qui, comme tous les gourous, s'étaient complètement gourés.

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Je retrouve dans mes archives un article du Monde de juin 1973 dans lequel M. Robert Solé, envoyé spécial du journal à Rome, informait ses lecteurs que le septième centenaire de la mort de saint Thomas d'Aquin pourrait bien être célébré, le 7 mars 1974, sous le signe de l'ordinateur, le Père Roberto Busa et son équipe, assistés par un I.B.M., étant sur le point d'achever le grand Index Thomisticus auxquels ils travaillaient depuis vingt ans. M. Robert Solé ne disait pas si cet I.B.M. avait été préalablement béni, mais il nous confiait que le Père Busa disait volontiers de son ordinateur : "C'est un idiot (cretino) qui va à toute vitesse". Ce Révérend Père aurait mieux fait, me semble-t-il, d'être un peu moins ingrat envers un ordinateur si plein de bonne volonté. Il est, en effet, beaucoup plus facile - c'est uniquement une question de temps et d'argent (selon M. Robert Solé, la société I.B.M. avait dépensé sans compter pour cette opération de prestige) - de faire avaler saint Thomas à un ordinateur qu'aux hommes de notre temps, fussent-ils séminaristes. D'ailleurs, M. Robert Solé lui-même remarquait non sans malice que "cette étude de toutes les œuvres du théologien catholique s'achev[ait] cependant à une époque où l'on enseigne de moins en moins saint Thomas dans les séminaires". Si l'ordinateur n'avait pas été si cretino, s'il avait été possible de lui communiquer un peu d'esprit critique, quelle avalanche de sarcasmes et de blasphèmes l'ingestion forcée de saint Thomas n'aurait pas manqué de déclencher de sa part; il aurait peut-être même refusé tout de go d'ingurgiter la Somme Théologique et traité le Père Busa de "buse obtuse", en ajoutant : "C'est un idiot (cretino) qui retarde de plusieurs siècles".

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Depuis plus de trente ans que je brocarde la religion, mes amis croyants ne cessent de me dire que mes plaisanteries sont faciles. Et ils ont raison, ils ont mille fois raison. C'est vrai, c'est tout à fait vrai, rien n'est plus facile que de plaisanter sur la religion. Point n'est besoin, pour ce faire, de se prendre la tête dans les mains et de se torturer longuement les méninges. Point n'est besoin d'être un grand savant, d'avoir lu toute la Patrologie de Migne et de connaître à fond le grand Dictionnaire de Théologie catholique. Point n'est besoin d'avoir une grosse tête et d'être un esprit supérieur. Il suffit de connaître les grandes lignes de la foi chrétienne, et d'avoir un peu de bon sens et d'esprit logique. C'est pourquoi, même si c'est vrai, les croyants feraient beaucoup mieux de ne pas trop dire que les plaisanteries qui visent la religion, sont bien souvent faciles. En les qualifiant de faciles, ils croient les rendre inoffensives, mais les trouveraient-ils si faciles, si elles étaient moins efficaces, si elles n'atteignaient pas leur cible ? Car, à qui la faute, si elles sont faciles ? A qui la faute, si la religion est une mine inépuisable de plaisanteries faciles ? Ah ! comme elles le seraient moins, si leur cible l'était moins !

Il n'est guère vrai, en effet, que l'on puisse aisément faire rire de tout et de tous. Il y a des sujets et des gens qui s'y prêtent beaucoup mieux que d'autres. Victime de sa paranoïa, Rousseau se trompe, dans la Lettre à d'Alembert, quand il prétend que Molière réussit à nous faire rire de ce dont nous ne devrions surtout pas rire : "Il fait rire, il est vrai, et n'en devient que plus coupable en forçant par un charme invincible, les sages mêmes de se prêter à des railleries qui devraient exciter leur indignation". Si Molière fait rire, c'est parce qu'il sait, comme il le dit lui-même, "entrer comme il faut dans le ridicule des hommes". Un bon auteur comique est d'abord quelqu'un qui perçoit mieux que personne le ridicule et l'absurdité, et qui sait mieux que personne les faire éclater. Un bon polémiste est d'abord quelqu'un qui choisit bien ses têtes de Turc et ne prend pour cibles que des jocrisses et des grotesques. On ne peut bien faire rire, on ne peut bien rire que de ce qui est effectivement risible. Aussi n'est-ce jamais bon signe que de prêter continuellement à rire et de susciter sans cesse la plaisanterie.

Les croyants font les difficiles sur nos plaisanteries, mais ils feraient mieux d'être un peu plus difficiles sur leurs croyances. Ils trouvent que nos plaisanteries manquent fâcheusement de finesse, qu'elles ne sont vraiment pas subtiles. Mais on n'a pas besoin d'être fin quand on a affaire à des foutaises. On n'a pas besoin d'être subtil quand on a affaire à des stupidités. Les croyants voudraient que nous ne nous permettions que de discrètes réserves, que de timides réticences, que de prudentes restrictions, alors qu'ils ne nous racontent que des histoires à dormir debout, que des âneries énormes, que des absurdités patentes. Ils nous proposent les sottises les plus grotesques, et ils s'étonnent que l'on se tienne les côtes. Ils veulent nous refiler les fariboles les plus rocambolesques et ils s'étonnent que l'on s'en gausse et qu'on en fasse des gorges chaudes. Ils nous sortent les sornettes les plus ineptes, et ils s'étonnent que l'on se bidonne et que l'on se tirebouchonne. La religion ne serait pas une mine inépuisable de plaisanteries faciles, si elle n'était d'abord une mine inépuisable de stupidités ridicules.

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J'avoue que je regardais volontiers à la télévision les émissions de Stéphane Collaro avec ses cocos girls. Le plaisir qu'elles me donnaient ne tenait pas seulement à la bonne humeur, à la drôlerie et à la liberté de ton qui y régnaient généralement. Il tenait aussi au fait que je ne pouvais m'empêcher de penser sans cesse, en les regardant, à la tête qu'auraient faite, s'ils avaient pu les voir, un Pascal, un Bossuet ou une Thérèse d'Avila, essayant d'imaginer quel effarement horrifié se serait peint sur leurs visages. Ah ! qu'il est dommage qu'ils n'aient pu les voir ! Si peu portés qu'ils puissent avoir été à se rendre à l'évidence, ils auraient vite compris qu'ils avaient prêché dans le désert et que la société n'avait pas du tout évolué dans le sens qu'ils auraient souhaité. Comme on aimerait qu'ils le sachent !

Pascal, qui rêvait d'une humanité qui aurait définitivement renoncé aux "plaisirs empestés" (et, pour lui, tous les plaisirs étaient "empestés") pour ne s'occuper que de prendre de l'eau bénite et de faire dire des messes, comme on aimerait qu'il sache qu'aujourd'hui dans les églises les bénitiers sont presque toujours vides, sauf dans certaines paroisses branchées où un curé charitable pense à y mettre de l'eau, sans songer, bien sûr, à la bénir, pour que les drogués puissent y laver leurs seringues ! Comme on aimerait qu'il sache qu'aujourd'hui les gens qui veulent faire dire une messe à la mémoire d'un défunt, ont de plus en plus de mal d'abord à trouver un prêtre et ensuite à le décider à le faire (il pense généralement que cela ne sert à rien).

Bossuet qui se plaisait tant à pester contre "le règne du péché", à fulminer contre "les molles délices du siècle", à vitupérer contre "ces gorges et ces épaules découvertes [qui] étalent à l'impudicité la proie à laquelle elle aspire", lui qui aimait tant à monter sur ces grands chevaux pour dénoncer "le hennissement des cœurs lascifs", comme on aimerait qu'il sache quel sort la postérité a réservé à ses sornettes sonores, quel cas elle fait de ses fariboles éloquentes, combien elle s'en balance de ses balivernes solennelles, à quel point elle s'en bat l'œil, à quel point elle s'en brosse le ventre, à quel point elle s'en tamponne le popotin de ses grandes, de ses célestes, de ses divines Vérités.

Sainte Thérèse d'Avila, pour qui le progrès de l'humanité ne pouvait passer que par la multiplication des églises, elle qui rêvait d'une terre couverte de couvents, elle qui ne pouvait supporter que la compagnie de saint Jean de Lacroix et des autres "spirituels", elle qui demandait sans cesse : "Que deviendrait l'humanité sans les religieux ?", comme on aurait aimé lui faire rencontrer Coluche ou Stéphane Collaro !

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"Descartes, ce cavalier français qui partit d'un si bon pas !" Jean Lacroix, qui fut pendant de longues années le chroniqueur philosophique du Monde, et que j'ai eu comme professeur à la khâgne du Lycée du Parc, citait volontiers cette formule de Péguy à ses élèves. Il le faisait pour nous inviter, à l'instar de Descartes, à pratiquer nous-mêmes le doute méthodique et à remettre sans cesse en cause tout ce que nous avions pensé jusque-là. "Nous ne pensons pas, constatait-il, mais nous nous répétons - nous-mêmes ou les autres". Et il nous exhortait à "conserver une pensée vivante, qui ni ne se mime ni ne se répète, mas se mobilise toujours actuellement", à être sans cesse, et c'était sans doute celle de ses formules favorites dont il était le plus fier, "contemporain de sa propre pensée". Le malheur, c'est qu'il ne semblait guère pratiquer lui-même cette méthode qu'il nous recommandait avec tant d'insistance. En effet, il ne faisait jamais que nous lire, sur des feuillets jaunis, sans en changer un seul mot, des cours qu'il avait rédigés une vingtaine d'années auparavant et qu'il devait relire pendant une vingtaine d'années encore aux générations suivantes de khâgneux, et dont faisaient partie ces phrases mêmes par lesquelles il nous invitait d'une voix vibrante à être contemporains de notre propre pensée. Il m'est arrivé de le revoir, trente ans après : il était à la retraite, mais il continuait à ressortir à tous ceux qui lui rendaient visite les cours qu'il avait répétés pendant toute sa carrière. Tous les ans, il avait répété aux khâgneux que "beaucoup d'hommes ne font que répéter toute leur vie ce qu'ils ont découvert dans leur adolescence comme d'autres se contentent d'exprimer ce qui a été pensé avant eux". Et, pendant soixante ans, sa pensée à lui n'avait jamais bougé d'un pouce; il n'avait jamais remis en question une seule de ses idées, une seule de ses certitudes, même celles qui étaient les moins fondées, et, bien sûr, il n'avait pas manqué de conserver pieusement les croyances religieuses dans lesquelles il avait été élevé.

En cela, il ne faisait que suivre, il est vrai, l'exemple illustre de "ce cavalier français" qu'il nous donnait en exemple. Comme le fait Péguy, on s'extasie souvent sur l'audace intellectuelle de Descartes, qui, au début des Méditations, entreprend de se défaire de toutes les opinions qu'il avait reçues jusque-là et de récuser jusqu'aux vérités mathématiques. Mais, quand on arrive à la fin des Méditations, on n'est pas peu surpris de constater que, chemin faisant, Descartes a retrouvé, sans aucune exception, toutes les opinions, toutes les croyances, toutes les certitudes, qu'il avait récusées au début et soumises à un doute radical. Si l'on ne songe guère à s'étonner qu'il ait retrouvé certaines certitudes qui semblent, en effet, bien fondées et notamment les certitudes mathématiques, il en est d'autres que l'on est fort surpris de voir réapparaître telles quelles, à commencer par les croyances religieuses. "Descartes, ce cavalier français qui partit d'un si bon pas" parce qu'il savait bien que son intrépide équipée allait sagement le ramener à son point de départ.

 

Voir le site de René Pommier : http://rene.pommier.free.fr


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