Un peu d'histoire pour rafraîchir certaines mémoires... défaillantes :
LE CONTENU DU PROGRAMME DU CONSEIL NATIONAL DE
Née
de la volonté ardente des Français de refuser la défaite,
Cette
mission de combat ne doit pas prendre fin à
Aussi
les représentants des organisations de
Expriment
leur angoisse devant la destruction physique de
Ils
proclament leur volonté de délivrer la patrie en collaborant étroitement aux
opérations militaires que l’armée française et les armées alliées
entreprendront sur le continent, mais aussi de hâter cette libération, d’abréger
les souffrances de notre peuple, de sauver l’avenir de
Ils
adjurent les gouvernements anglais et américain de ne pas décevoir plus
longtemps l’espoir et la confiance que
Ils
insistent auprès du Comité Français de
Ils
constatent, en outre, que
Ils
constatent enfin que la multiplication des grèves, l’ampleur des arrêts de
travail le 11 Novembre qui, dans beaucoup de cas, ont été réalisés dans
l’union des patrons et des ouvriers, l’échec infligé au plan de déportation
des jeunes français en Allemagne, le magnifique combat que mènent tous les
jours, avec l’appui des populations, dans les Alpes, dans le Massif Central,
dans les Pyrénées et dans les Cévennes, les jeunes Français des maquis,
avant garde de l’armée de
En
conséquence, les représentants des organisations de résistance, des centrales
syndicales et des partis ou tendances politiques groupés au sein du C.N.R.
Déclarent
que c’est seulement par l’organisation, l’intensification de la lutte menée
par les forces armées, par les organisations constituées, par les masses, que
pourra être réalisée l’union véritable de toutes les forces patriotiques
pour la réalisation de la libération nationale inséparable, comme l’a dit
le Général De Gaulle, de l’insurrection nationale qui, ainsi préparée,
sera dirigée par le C.N.R, sous l’autorité du C.F.L.N, dès que les
circonstances politiques et militaires permettront d’assurer, même au prix de
lourds sacrifices, son succès.
Ils
ont l’espoir que les opérations de
Ils
affirment solennellement que
D’inviter
les responsables des organisations déjà existantes à former des comités de
villes et de villages, d’entreprises, par la coordination des formations qui
existent actuellement, par la formation de comités là où rien n’existe
encore et à enrôler les patriotes non organisés.
Tous
ces comités seront placés sous la direction des comités départementaux de la
libération (C.D.L). Ils seront soumis à l’autorité des C.D.L qui leur
transmettront, comme directives, la plate-forme d’action et la ligne politique
déterminée par le C.N.R.
Le
but des ces comités sera, à l’échelon communal, local et d’entreprise, de
faire participer de façon effective tous les Français à la lutte contre
l’ennemi et contre ses agents de Vichy, aussi bien par la solidarité et
l’assistance active à l’égard des patriotes sous l’impulsion et le
soutien donnés aux revendications vitales de notre peuple. Par dessus tout,
leur tâche essentielle sera de mobiliser et d’entraîner les Français
qu’ils auront su grouper à l’action armée pour
Ces
comités devront, selon les circonstances et en se conformant aux instructions
données par les C.D.L, appuyer et guider toutes les actions menées par les
Français contre toutes les formes d’oppression et d’exploitation imposées
par l’ennemi, de l’extérieur et de l’intérieur.
Ces
comités devront :
1)
Développer la lutte contre la déportation et aider les réfractaires à se
cacher, à se nourrir, à se vêtir et à se défendre, enlevant ainsi des
forces à l’ennemi et augmentant le potentiel humain de la résistance ;
2)
Traquer et punir les agents de
3)
Développer l’esprit de lutte effective en vue de la répression des nazis et
des fascistes français ;
4)
Développer, d’une part, la solidarité envers les emprisonnés et déportés
; d’autre part, la solidarité envers les familles de toutes les victimes de
la terreur hitlérienne et vichyssoise ;
5)
En accord avec les organisations syndicales résistantes, combattre pour la vie
et la santé des Français pour une lutte quotidienne et incessante, par des pétitions,
des manifestations et des grèves, afin d’obtenir l’augmentation des
salaires et traitements, bloqués par Vichy et les Allemands, et des rations
alimentaires et attributions de produits de première qualité, réduites par la
réglementation de Vichy et les réquisitions de l’ennemi, de façon à rendre
à la population un minimum de vital en matière d’alimentation, de chauffage
et d’habillement ;
6)
Défendre les conditions de vie des anciens combattants, des prisonniers, des
femmes de prisonniers, en organisant la lutte pour toutes les revendications
particulières ;
7)
Mener la lutte contre les réquisitions de produits agricoles, de matières
premières et d’installations industrielles pour le compte de l’ennemi ;
saboter et paralyser la production destinée à l’ennemi et ses transports par
routes, par fer et par eau ;
8)
Défendre à l’intérieur de la corporation agricole les producteurs contre
les prélèvements excessifs, contre les taxes insuffisantes, et lutter pour le
remplacement des syndicats à la solde de Vichy et de l’Allemagne par des
paysans dévoués à la cause de la paysannerie française.
Tout
en luttant de cette façon et grâce à l’appui de solidarité et de
combativité que développe cette lutte, les comités de villes, de villages et
d’entreprises devront en outre :
a)
Renforcer les organisations armées des Forces Françaises de l’Intérieur par
l’accroissement des groupes de patriotes : groupes francs, francs-tireurs et
partisans, recrutés en particulier parmi les réfractaires ;
b)
En accord avec les états majors nationaux, régionaux et départementaux des
F.F.I, organisées milices patriotiques dans les villes, les campagnes et les
entreprises, dont l’encadrement sera facilité par des ingénieurs,
techniciens, instituteurs, fonctionnaires et cadres de réserve, et qui sont
destinés à défendre l’ordre public, la vie et les biens des Français
contre la terreur et la provocation, assurer et maintenir l’établissement
effectif de l’autorité des Comités départementaux de
Pour
assurer la pleine efficacité des mesures énoncées ci-dessus, le C.N.R
prescrit de l’état major national des Forces Françaises de l’Intérieur,
tout en préparant minutieusement la coopération avec les Alliés en cas de débarquement,
doit :
1)
Donner ordre à toutes les formations des F.F.I de combattre dès maintenant
l’ennemi en harcelant ses troupes, en paralysant ses transports, ses
communications et ses productions de guerre, en capturant ses dépôts d’armes
et de munitions afin d’en pourvoir les patriotes encore désarmés ;
2)
Faire distribuer les dépôts d’armes encore inutilisés aux formations jugées
par lui les plus aptes à se battre utilement dès à présent et dans
l’avenir immédiat ;
3)
Organiser de façon rationnelle la lutte suivant un plan établi avec les
autorités compétentes à l’échelon régional, départemental ou local, pour
obtenir le maximum d’efficacité ;
4)
Coordonner l’action militaire avec l’action de résistance de la masse de la
nation en proposant pour but aux organisations régionales paramilitaires
d’appuyer et de protéger les manifestations patriotiques, les mouvements
revendicatifs des femmes de prisonniers, des paysans et des ouvriers contre la
police hitlérienne, d’empêcher les réquisitions de vivres et
d’installations industrielles, les rafles organisées contre les réfractaires
et les ouvriers en grève et défendre la vie et la liberté de tous les Français
contre la barbare oppression de l’occupant provisoire.
Ainsi,
par l’effort et les sacrifices de tous, sera avancée l’heure de la libération
du territoire national ; ainsi la vie de milliers de Français pourra être sauvée
et d’immenses richesses pourront être préservées.
Ainsi
dans le combat se forgera une France plus pure et plus forte capable
d’entreprendre au lendemain de la libération la plus grande œuvre de
reconstruction et de rénovation de la patrie.
1)
Afin d’établir le gouvernement provisoire de
2)
Afin de veiller au châtiment des traîtres et à l’éviction dans le domaine
de l’administration et de la vie professionnelle de tous ceux qui auront
pactisé avec l’ennemi ou qui se seront associés activement à la politique
des gouvernements de collaboration ;
3)
Afin d’exiger la confiscation des biens des traîtres et des trafiquants de
marché noir, l’établissement d’un impôt progressif sur les bénéfices de
guerre et plus généralement sur les gains réalisés au détriment du peuple
et de la nation pendant la période d’occupation ainsi que la confiscation de
tous les biens ennemis y compris les participations acquises depuis
l’armistice par les gouvernements de l’axe et par leurs ressortissants, dans
les entreprises françaises et coloniales de tout ordre, avec constitution de
ces participations en patrimoine national inaliénable ;
4)
Afin d’assurer :
-
l’établissement de la démocratie la plus large en rendant la parole au
peuple français par le rétablissement du suffrage universel ;
-
la pleine liberté de pensée, de conscience et d’expression ;
-
la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’Etat,
des puissances d’argent et des influences étrangères ;
-
la liberté d’association, de réunion et de manifestation ;
-
l’inviolabilité du domicile et le secret de la correspondance ;
-
le respect de la personne humaine ;
-
l’égalité absolue de tous les citoyens devant la loi ;
5)
Afin de promouvoir les réformes indispensables :
a)
Sur le plan économique :
-
l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale,
impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières
de la direction de l’économie ;
-
une organisation rationnelle de l’économie assurant la subordination des intérêts
particuliers à l’intérêt général et affranchie de la dictature
professionnelle instaurée à l’image des Etats fascistes ;
-
l’intensification de la production nationale selon les lignes d’un plan arrêté
par l’Etat après consultation des représentants de tous les éléments de
cette production ;
-
le retour à la nation des grands moyens de production monopolisée, fruits du
travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des
compagnies d’assurances et des grandes banques ;
-
le développement et le soutien des coopératives de production, d’achats et
de ventes, agricoles et artisanales ;
-
le droit d’accès, dans le cadre de l’entreprise, aux fonctions de direction
et d’administration, pour les ouvriers possédant les qualifications nécessaires,
et la participation des travailleurs à la direction de l’économie.
b)
Sur le plan social :
-
le droit au travail et le droit au repos, notamment par le rétablissement et
l’amélioration du régime contractuel du travail ;
-
un rajustement important des salaires et la garantie d’un niveau de salaire et
de traitement qui assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité,
la dignité et la possibilité d’une vie pleinement humaine ;
-
la garantie du pouvoir d’achat national pour une politique tendant à une
stabilité de la monnaie ; - la
reconstitution, dans ses libertés traditionnelles, d’un syndicalisme indépendant,
doté de larges pouvoirs dans l’organisation de la vie économique et sociale
;
-
un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens
des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le
procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés
et de l’État ;
-
la sécurité de l’emploi, la réglementation des conditions d’embauchage et
de licenciement, le rétablissement des délégués d’atelier ;
-
l’élévation et la sécurité du niveau de vie des travailleurs de la terre
par une politique de prix agricoles rémunérateurs, améliorant et généralisant
l’expérience de l’Office du blé, par une législation sociale accordant
aux salariés agricoles les mêmes droits qu’aux salariés de l’industrie,
par un système d’assurance conte les calamités agricoles, par l’établissement
d’un juste statut du fermage et du métayage, par des facilités d’accession
à la propriété pour les jeunes familles paysannes et par la réalisation
d’un plan d’équipement rural ;
-
une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours ;
-
le dédommagement des sinistrés et des allocations et pensions pour les
victimes de la terreur fasciste.
c)
Une extension des droits politiques, sociaux et économiques des populations
indigènes et coloniales.
d)
La possibilité effective pour tous les enfants français de bénéficier de
l’instruction et d’accéder à la culture la plus développée, quelle que
soit la situation de fortune de leurs parents, afin que les fonctions les plus
hautes soient réellement accessibles à tous ceux qui auront les capacités
requises pour les exercer et que soit ainsi promue une élite véritable, non de
naissance mais de mérite, et constamment renouvelée par les apports
populaires.
Ainsi
sera fondée une République nouvelle qui balaiera le régime de basse réaction
instauré par Vichy et qui rendra aux institutions démocratiques et populaires
l’efficacité que leur avaient fait perdre les entreprises de corruption et de
trahison qui ont précédé la capitulation.
Ainsi
sera rendue possible une démocratie qui unisse au contrôle effectif exercé
par les élus du peuple la continuité de l’action gouvernementale.
L’union
des représentants de
En
avant donc, dans l’union de tous les Français rassemblés autour du C.F.L.N
et de son président le général De Gaulle !
En
avant pour le combat, en avant pour la victoire afin que VIVE
LE
CONSEIL NATIONAL DE
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