UN
PROJET DE DÉCRET LIBERTICIDE
CONTRE
LES RADIOS ASSOCIATIVES.
Un
peu d’histoire
Comme tout le
monde le sait les radios associatives sont nées (tout du moins ont été
autorisées) en 1981. Il existe plusieurs catégories de radio :
·
catégorie
A : les radios associatives (loi de 1901)
·
catégorie
B : les radios privées locales
·
catégorie
C : les radios privées en réseaux, elles produisent quelques heures de
programmes locaux
·
catégorie
D : les radios privées en réseau, sans décrochages
·
catégorie
E : les radios périphériques.
C’est
la première catégorie (Radio libertaire fait partie de cette catégorie) qui
nous intéresse. Pour survivre, ces radios ont plusieurs solutions :
·
Faire
de la publicité (moins de 20% du budget)
sinon elles changent de catégorie), et en appeler aux annonceurs. L'expérience
montre que dans ce cas leur durée de vie est limitée. Les annonceurs
interviennent sur la ligne éditoriale afin de rendre efficace, rentable
l’investissement financier. Pas de social, pas de politique, de la musique, de
la musique de la bonne et qui se vend bien. C’est comme cela que de nombreuses
radios ont disparues.
·
Autre
solution, être absorbée par de grand groupe afin de devenir une fréquence
supplémentaire à diffuser toujours la même idéologie, toujours la même
musique.
Sachant que le
taux maximum est de publicité est de 20 % des programmes, certaines radios ont
choisies de devenir des radios commerciales et distilles tranquillement la pensée
politique et économique dominante.
D’autres
radios ont choisi de refuser le commerce et peuvent bénéficier de l’aumône
du FSER (fond de soutient à l’expression radiophonique). Ce Fond est une
caisse nationale alimentée par le produit d’une taxe parafiscale prélevé
sur les régies publicitaires des radios et télévisions pour aider financièrement
les radios associatives. Il n'est en rien une aide de l'état prélevé sur les
impôts ou comme certain veulent le faire croire. Il
représente, une aide à la survie au même titre que les aides apportées à la
presse militante.
La
proposition de décret
Pour obtenir une
aide du FSER, tous les ans nous devons faire un certains nombres de démarches,
entre autres choses, un dossier assez important (ce que nous sommes en train de
faire en ce moment). La péréquation des montants attribués par le FSER se décomposent
en deux parties :
·
une
partie technique dont le montant est fonction du lieu de la radio, de sa taille
financière, du nombre estimé d'auditeur.
·
une
deuxième partie dont le montant est fonction des projets réalisés, cette aide
variant entre 10 et 60 % de la première partie.
Radio libertaire
a toujours touché le maximum du montant de la première partie (sachant que la
somme allouée diminue d'année en année, le dernier montant versé a été de
28 000 euros). Pour la deuxième partie, Radio libertaire a toujours obtenue le
minimum possible 10%.
Dans le projet
de décret, il est proposé, entre autre chose, de diminuer massivement la première
partie (30% de la somme habituelle) et de tout reporter sur la deuxième.
Il faut bien
comprendre la logique de la démarche. La première partie ne concerne que
l'aspect technique et de la sorte ne prend pas en compte le contenu éditorial
de la radio. La deuxième partie est totalement politique et laisse à une
commission issue du ministère de la culture toute latitude pour décider.
En outre le
ministère s'accordait la capacité d'exercer un contrôle au sein même des
radios associatives, par l'envoi d'experts mandatés par ses soins, afin de
vérifier la bonne réalisation des projets éditoriaux préalablement validés,
sous peine de remboursements des sommes allouées ! Et enfin l'administration
qui gère les dossiers se voyait accordée un délai maximal de dix mois
pour traiter les demandes, son silence, à ce terme, valant refus !
La démarche
du secrétariat
La mise en place
du nouveau plan de fréquence et le renouvellement des autorisations d'émettre
en 2006/2007 font que de nombreuses radios associatives sont inquiètes et
s'interrogent. Depuis plusieurs mois le secrétariat est en contact avec une fédération
de radios associatives créée dernièrement et aujourd'hui limité à l'Ile de
France
Depuis quelques
jours il y a eu une précipitation d'évènements.
Radio Aligre,
une radio associative adhérente de
A la suite de
cette affaire,
·
Celui
du diffuseur et d'Aligre en particulier qui représente une grosse part du
budget des radios associatives. Il faut savoir qu'il y a deux diffuseurs TDF et
Towercast (groupe NRJ) qui pratiquent les mêmes prix et s'entendent très bien
pour les imposer.
et
·
le
projet de décret de modification de l'attribution du FSER qui était venu à la
connaissance de certain
Une petite
dizaine de radios associatives étaient présentes (Aligre, vivre FM, Radio
soleil, FPP, Radio Trousseau...), il fut proposé de monter une coordination des
radios associatives afin de lutter contre ce décret. Les propositions furent
les suivantes :
·
une
conférence de presse
·
un
Blog et un site internet
·
un
tract/pétition internet
·
des
émissions spéciales avec un appel radiophonique commun à toutes les radios à
diffuser
·
un
rassemblement à Beaubourg le 11 mars à 15h00
Deux jours plus
tard nous apprenions que le décret était annulé.
Nos impressions
Nous entrons
dans une période de campagne électorale avec déjà quelques dossiers chauds.
L'affaire de Radio Aligre et le soutien qu'ils ont eu, ainsi que les menaces
d'un printemps des radio libres a certainement due poussé le pouvoir à
temporiser. Le décret est mis en veille mais il sera certainement relancé le
moment venu. Il nous faut donc rester vigilant.
Nous avons aussi
ressenti que les radios associatives sont en attente de Radio Libertaire.
Pourquoi, parce
que nous sommes avant tout une radio politique, militante, qui représente
PS : à titre
d'information, pour l'année 2005 le FSER représente 40% du budget et nos fonds
propres 60 %. Mais cette année fut différente car nous avons eu une aide très
importante de la part des auditeurs après un appel à soutien pour le matériel.
On peut considérer que la normal est l'inverse.
Le secrétariat