En moi
Le néant est prisonnier
Et
Comme un dragon en cage
Il rugit
Et
Souffle son feu contre les murs
En espérant les fondre
Pour pouvoir s'échapper
Briser ce carcan de force qui le retient
Et
Enfin
Renaître à la vie
Son combat est quotidien
Permanent
De tous les instants
Sans férir
Il sait aussi se faire charmeur
Pour m'inviter
À me refermer sur moi
Et
Comme une planète mourante
M'effondrer sur moi
Imploser
M'anéantir
Cette apparence de vie
Qu'est mon corps
Mon enveloppe charnelle
N'est que souffrance
Souffrance
Du mal de vivre
Du vivre mal
Du survivre et non du
Vivre
Du moi-objet
Et non
Du moi-sujet
De l'état
Et non
De l'être
Je suis prisonnier de moi-même
Je m'emprisonne
Je suis mon propre bourreau
Mon gardien
Et
Je ne pourrai trouver le calme
Que par le fer et le sang
Du meurtre
De ce bourreau
De ce gardien
L'instinct de vie
Me pousse vers la mort
Pour ne plus souffrir
Pour ne plus endurer
L'insupportable
Vivre malgré soi
Vivre contre soi
Je suis
Comme une sorte de marmite
Qui aspire
À se faire sauter le couvercle
Pour se libérer de ce plein de vapeur
Qui la brûle
L'étouffe
Une marmite
Qui n'est pas sur le feu
Mais dans le feu
Le feu
De l'auto-combustion
Qu'est une vie sans sens
Et
Pourtant
Je dois rester stoïque
Et
Continuer
D'endurer
De supporter
Car tel est mon
Karma
Quand
De plus
Je me suis pris
Malgré moi
Inconsciemment
À vouloir
À avoir envie
À désirer
À rêver
À espérer
Dilemme cruel
Du torturé
Résister et souffrir encore
San aucune certitude
Quant à la fin de sa souffrance
Et
Surtout
À sa
Rédemption
Ou bien
Abréger sa souffrance
En finir
Et se libérer de sa souffrance
En ce jour
Qui n'est pas de printemps
Presque d'été
Mais d'automne
Le seul questionnement
Le seul doute
Sont comme autant de banderilles
Enfoncées dans le cuir du taureau
Qui
S'évertue à lutter
À combattre
Dans un jeu truqué
Dont la seule issue est
Sa mort
Et
Je ne suis taureau
Mais être humain en souffrance
Je connais donc l'issue
Inévitablement fatale
De ce
Jeu
Pourquoi le prolonger davantage
Si ce n'est parce que
Mon Karma me regarde
M'accompagne
Et
S'accroche à la vie
Avec la certitude
Sans interrogation
Sans désespérance
Qu'elle est
Sans fin
Dans la plénitude
Du contentement de l'instant
Mais
Le néant
Frappe encore à la porte de mon corps
Cadavre vivant
Et
Je ne sais pas
Je ne sais plus
Et
Personne
Ne répond
À
Mon doute
Mon angoisse
Ma
Peur
La peur
Du néant
Le néant
Qui est en moi
Le néant
Qui est moi
9 juin 2009
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