Poésie - Suite 2 |
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Dans les yeux de la nuit
Qui s'étire de lit en lit
Propulsée hors du monde
Par le rêve avorté
D'un vieillard mort de n'avoir pas su naître
Il te dira
Qu'il n'a rien à dire
Qui ne soit silence
Réfléchi par le mur de l'indifférence
Des promeneurs solitaires
Chevauchant l'horreur du non-dit
Il te dira
Le sanglot de l'enfant oublié
Au détour d'une page d'histoire
Froissée de ne pas être lue
Il te dira
Le bruit de la fureur
De l'angoisse du dormeur
Bordé par la faim étiolée d'un obscur désir
Il te dira
Ceci et cela
Mais il ne te dira pas
Ce que je ne puis te dire
Et que je ne sais écrire
Du sang de mes larmes
Comprenne qui pourra
ou… voudra
15/12/03
Et le vent me souffle
le salut d'Amiko, le frère présent dans son absence…
Il y a comme toi longtemps que j'entends "le vent souffler".
Un peu rude parfois... Mais il souffle, et nous réveille ou nous soule, dépend des jours ou des nuits.
Dépend de l'ombre ou du soleil, de la joie de la tristesse,....
Mais il souffle ! Ce putain de vent !
On peut le respirer, en être mécontent, heureux,
Mais surtout, à ce putain de vent on peut aussi lui souffler à la gueule !
On peut lui souffler à la gueule aussi libre que lui et lui hurler : Libre !
Tu es le vent.. Je suis et serai le vent humain
Genre humain,
Je serai libre ! Je suis libre!
Je ne sais plus qui a dit, une phrase que je garde depuis mes douze, treize ans :
" ON N'ATTACHE PAS LE VENT "... Le vent ne m'a jamais attaché non plus... pourtant j'aime la navigation à voile... (pas le voile !) mais je me détache du vent.
Il a du mal à se détacher de moi.
C'est son problème...
PS : Je sais qu'il a tendance à ramener des feuilles mortes. Faut bien que les feuilles meurent pour nous rappeler qu'il y a du vent.
Mais c'est chiant le vent... surtout avec des feuilles mortes... avec des congères c'est aussi plus pire !
*****
Demain
Pour moi
Connement
Il y aura un autre… demain
Un demain con
Comme tous mes autres demains
Puisque ces demains sont les suites connes
D'aujourd'hui… cons
Mais demain ne sera pas le jour
D'un tas de mecs et de nanas
Bien
Qui
Pourtant
Auraient pu faire de ces demains
De vrais jours de vie
Du seul fait de leur présence
Décidément
Demain sera con
27/06/04
D'un esprit qui veut se libérer
D'une vie dans laquelle il ne veut plus s'incarner
Parce que cette incarnation ne peut se faire que dans un monde
Dans lequel il ne se reconnaît pas comme
libre
Alors
Tout n'est que souffrance
Mal-être
Douleur
L'instant se fait éternité
Perpétuité d'une mort blanche
Qui consume sans brûler
Qui blesse sans tuer
Qui vide sans anéantir
Qui étouffe sans étrangler
Esprit-follet
D'une pensée en recherche
D'un ailleurs
Qui ne sera jamais ici
Car ici est un non-sens
Un non-réel
Dans l'univers carcéral
Esprit dont la seule musique
Est l'indifférence de l'Autre
Cet Autre dans lequel il se reconnaît comme humain
Mais qui
L'ignorant
Le bannit de l'humanité
Marche aveugle
Silencieuse
Dans l'obscurité du questionnement sans réponse
De la phrase sans point final
Déambulation circulaire
Dans un présent qui est un nulle part
Un jamais
L'horizon est un avenir mort-né
Enfoui dans les décombres d'un passé sans promesse de
Présent
L'être malade de son corps
Se meurt sans mourir
De vivre sans être
8 mai 2006
Ne savent plus
Tricoter
Des mots
Sur le clavier de l'ordinateur
Aussi
Mes pensées
Qui sont prudes
Faute de pouvoir se vêtir de mots
N'osent sortir
Nues
Du volcan de ma tête
Du tréfonds de mes tripes
Pour se donner à voir
À lire
À écouter
Saltimbanques
D'une nuit sans fin
Elles dansent la sarabande du silence
Dans le jardin de ma solitude
1er août 2006
A Steph'
Rencontre impromptue
Dans un square
Un de ces squares à la Prévert
Où la vie dresse son inventaire de promeneurs
Bipèdes ou quadrupèdes
Et où
À bien y regarder
On peut voir
Un ou même plusieurs ratons laveurs
Square de passage pour la plupart
Square mouroir pour celles et ceux
Qui
Bipèdes ou quadrupèdes
N'ont plus d'autre toit
Que le ciel
Un ciel toujours sombre
Parce qu'en deuil de l'espoir
Blessé qu'il est d'une vie
Qui n'en finit plus de mourir
Dans l'indifférence
D'un monde
Qui n'est plus humain
Et déjà plus aussi
Naturel
Rencontre impromptue donc
Autour d'une gente canine
Qui ne met pas de frontière à ses élans d'affection
À ses jeux
À ses plaisirs
Au partage
Rencontre impromptue
Qui fait date
Dans le calendrier de ma solitude
Parce que
Ce jour-là
Par sa seule simplicité de l'échange de mots
Et de sourires
Fut
Un vrai jour
Depuis
Les jours mortifères
S'égrènent
Dans le sablier
Du désenchantement
De l'amertume
De la désillusion
Mais
Parfois
Le mystère de cette rencontre impromptue
Se renouvelle
L'espace d'un moment
Qui
S'étirant dans l'instant du partage
Fait de la vie monotone
Monochrome
Fade
Assourdie du silence de l'indifférence
La page d'une saga
D'une légende
D'un conte
D'une histoire
Et
Plus simplement
La page d'une vie
Vraiment vécue
Même si ce n'est que momentanément
Dans l'instant de cette rencontre renouvelée
6 juin 2009
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