Poésie - Suite 2

Écoute le vent souffler

Demain

Quand le corps se fait prison

Un doigt de pensée

Rencontre impromptue

 

***

 

Écoute le vent souffler

Dans les yeux de la nuit

Qui s'étire de lit en lit

Propulsée hors du monde

Par le rêve avorté

D'un vieillard mort de n'avoir pas su naître

Il te dira

Qu'il n'a rien à dire

Qui ne soit silence

Réfléchi par le mur de l'indifférence

Des promeneurs solitaires

Chevauchant l'horreur du non-dit

Il te dira

Le sanglot de l'enfant oublié

Au détour d'une page d'histoire

Froissée de ne pas être lue

Il te dira

Le bruit de la fureur

De l'angoisse du dormeur

Bordé par la faim étiolée d'un obscur désir

Il te dira

Ceci et cela

Mais il ne te dira pas

Ce que je ne puis te dire

Et que je ne sais écrire

Du sang de mes larmes

 

Comprenne qui pourra

ou… voudra

 

15/12/03

 

 

Et le vent me souffle le salut d'Amiko, le frère présent dans son absence…

 

Il y a comme toi longtemps que j'entends "le vent souffler".

Un peu rude parfois... Mais il souffle, et nous réveille ou nous soule, dépend des jours ou des nuits.

Dépend de l'ombre ou du soleil, de la joie de la tristesse,....

 

Mais il souffle ! Ce putain de vent !

 

On peut le respirer, en être mécontent, heureux,

 

Mais surtout, à ce putain de vent on peut aussi lui souffler à la gueule !

On peut lui souffler à la gueule aussi libre que lui et lui hurler : Libre !

 

Tu es le vent.. Je suis et serai le vent humain

Genre humain,

 

Je serai libre ! Je suis libre!

 

Je ne sais plus qui a dit, une phrase que je garde depuis mes douze, treize ans :

" ON N'ATTACHE PAS LE VENT "... Le vent ne m'a jamais attaché non plus... pourtant j'aime la navigation à voile... (pas le voile !) mais je me détache du vent.

 

Il a du mal à se détacher de moi.

 

C'est son problème...

 

PS : Je sais qu'il a tendance à ramener des feuilles mortes. Faut bien que les feuilles meurent pour nous rappeler qu'il y a du vent.

Mais c'est chiant le vent... surtout avec des feuilles mortes... avec des congères c'est aussi plus pire !

 

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*****

Demain…

 

Demain

Pour moi

Connement

Il y aura un autre… demain

Un demain con

Comme tous mes autres demains

Puisque ces demains sont les suites connes

D'aujourd'hui… cons

Mais demain ne sera pas le jour

D'un tas de mecs et de nanas

Bien

Qui

Pourtant

Auraient pu faire de ces demains

De vrais jours de vie

Du seul fait de leur présence

Décidément

Demain sera con

27/06/04

 

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Quand le corps se fait prison

D'un esprit qui veut se libérer

D'une vie dans laquelle il ne veut plus s'incarner

Parce que cette incarnation ne peut se faire que dans un monde

Dans lequel il ne se reconnaît pas comme

libre

Alors

Tout n'est que souffrance

Mal-être

Douleur

L'instant se fait éternité

Perpétuité d'une mort blanche

Qui consume sans brûler

Qui blesse sans tuer

Qui vide sans anéantir

Qui étouffe sans étrangler

Esprit-follet

D'une pensée en recherche

D'un ailleurs

Qui ne sera jamais ici

Car ici est un non-sens

Un non-réel

Dans l'univers carcéral

Esprit dont la seule musique

Est l'indifférence de l'Autre

Cet Autre dans lequel il se reconnaît comme humain

Mais qui

L'ignorant

Le bannit de l'humanité

Marche aveugle

Silencieuse

Dans l'obscurité du questionnement sans réponse

De la phrase sans point final

Déambulation circulaire

Dans un présent qui est un nulle part

Un jamais

L'horizon est un avenir mort-né

Enfoui dans les décombres d'un passé sans promesse de

Présent

L'être malade de son corps

Se meurt sans mourir

De vivre sans être

 

8 mai 2006

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Mes doigts

Ne savent plus

Tricoter

Des mots

Sur le clavier de l'ordinateur

Aussi

Mes pensées

Qui sont prudes

Faute de pouvoir se vêtir de mots

N'osent sortir

Nues

Du volcan de ma tête

Du tréfonds de mes tripes

Pour se donner à voir

À lire

À écouter

Saltimbanques

D'une nuit sans fin

Elles dansent la sarabande du silence

Dans le jardin de ma solitude

1er août 2006

 

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Rencontre impromptue

 

A Steph'

 

 

Rencontre impromptue

Dans un square

Un de ces squares à la Prévert

Où la vie dresse son inventaire de promeneurs

                                                                                  Bipèdes ou quadrupèdes

Et où

À bien y regarder

On peut voir

                        Un ou même plusieurs ratons laveurs

Square de passage pour la plupart

Square mouroir pour celles et ceux

Qui

            Bipèdes ou quadrupèdes

N'ont plus d'autre toit

Que le ciel

            Un ciel toujours sombre

Parce qu'en deuil de l'espoir

            Blessé qu'il est d'une vie

            Qui n'en finit plus de mourir

            Dans l'indifférence

            D'un monde

            Qui n'est plus humain

            Et déjà plus aussi

                                               Naturel

Rencontre impromptue donc

Autour d'une gente canine

Qui ne met pas de frontière à ses élans d'affection

                                               À ses jeux

                                               À ses plaisirs

                                               Au partage

Rencontre impromptue

Qui fait date

Dans le calendrier de ma solitude

Parce que

Ce jour-là

Par sa seule simplicité de l'échange de mots

                                                           Et de sourires

Fut

            Un vrai jour

Depuis

Les jours mortifères

S'égrènent

Dans le sablier

                        Du désenchantement

                        De l'amertume

                        De la désillusion

Mais

Parfois

Le mystère de cette rencontre impromptue

Se renouvelle

L'espace d'un moment

Qui

S'étirant dans l'instant du partage

Fait de la vie monotone

                        Monochrome

                        Fade

                        Assourdie du silence de l'indifférence

La page d'une saga

                        D'une légende

                        D'un conte

                        D'une histoire

Et

Plus simplement

La page d'une vie

                                   Vraiment vécue

Même si ce n'est que momentanément

Dans l'instant de cette rencontre renouvelée

 

6 juin 2009

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