Poussière de rêves

 

A une bohémienne, tireuse de langue

qui, parfois, chinoise déguisée en pirate,

chine en des lieux connus des seul Zoulous

Il est des rêves

qui naissent

du hasard d'une rencontre

rencontre

d'un sourire perlant la malice

d'un clin d'œil lancé en catimini

d'une voix luisant au loin comme un phare

d'un mot couché sur une carte postale

d'un message tricoté dans la toile invisible

d'une grimace susurrée au creux du regard

d'une image belle comme un silence

d'une langue tirée à la solitude

Rêves qui se font poussières cosmiques

et qui voyagent au tréfonds de soi

pour féconder ce que l'on pensait mort à jamais

l'espoir

Alors

la vie s'habille de cette poussière

et devient

vivable

parce que

vivante

d'une vie de l'instant sans fin

celui du bonheur

Mais

la poussière de rêve

comme la poussière des mort(e)s enseveli(e)s dans l'indifférence de l'Autre

est sans consistance

ou

du moins

sans résistance

Au premier choc

de poussière de rêve

comme dans les contes de fée

elle se transforme en

poussière

Poussière

de terre aride

ridée du rideau de

l'indifférence

Alors

l'envie monte du fond de soi

de se muer en poussière

d'os desséchés

pour retrouver le calme de sa mort

vivante

celle du quotidien

qui n'a de

vivant

que le décompte

immuable

irrésistible

infaillible

d'une mort tellement annoncée

que l'on n'ose plus

l'espérer

 

Je suis le passager clandestin d'une vie qui n'est pas

la mienne

et que je jette donc

comme un rêve en poussière

au lendemain d'un cauchemar

 

AnarJC le mécréant

triste en ce 13 septembre


Pour revenir aux poèmes précédents

Pour revenir au Plan du site :

Pour revenir à la page d'accueil :